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Voitures électriques: les contraintes de la réglementation européenne (VIDEO)

TABLE RONDE. Suite à la crise pandémique, la reprise économique s’accompagnerait de tensions inflationnistes, dont la conséquence est le renchérissement du prix des véhicules. La guerre en Ukraine a généré un ensemble de contraintes supplémentaires. Des éléments sur lesquelles s’est penchée la table ronde du Cercle des ÉCO, organisée par le groupe Horizon Press sous le thème : «Voiture électrique, une mue inéluctable», animée par Moulay Ahmed Belghiti, rédacteur en chef du journal Les Inspirations ÉCO avec la participation de Nawal Afiq, directrice de la marque DS Automobile, Adil Bennani, patron de l’Association des importateurs des véhicules au Maroc (AIVAM) et DG d’Auto Nejma, Fabrice Crévola, DG de Dacia et de Renault Commerce et Sebastien Poncet, directeur de Porsche Maroc.

Si l’Europe a pris des mesures pour aider à faciliter la transition vers des véhicules à faibles émissions, quelques interrogations quant à la faisabilité de l’interdiction de la vente de voitures thermiques d’ici 2035 subsistent. Les constructeurs ne sont pas tous adeptes de cette nouvelle alternative, et à leur tête, Carlos Tavarez. En effet, le directeur général du groupe Stellantis est persuadé que c’est un mauvais choix, et que d’autres solutions, meilleures pour la planète, existent.

Intervenant à la table ronde, Nawal Afiq, directrice de la marque DS Automobile, explique que cette date-là n’implique pas que la voiture particulière, le VUL (véhicule utilitaire léger) et les poids lourds ne sont pas concernés par cette interdiction. Dans la foulée, elle relève l’objectif de passer à une réduction des émissions de CO2 de 55% en 2030, «ce qui pousse les constructeurs à faire face à plusieurs enjeux», souligne-t-elle.

La directrice de la marque DS relève un autre point important, et non des moindres, relatif au positionnement du prix des modèles européens. «Sans la subvention de l’État, on arrive à des tarifs plus chers de 40%», indique-t-elle, ajoutant qu’une partie de la population sera donc momentanément exclue de la mobilité. Elle soulève, par ailleurs, le souci des batteries dont 80% sont fabriquées en Asie, et particulièrement en Chine qui a quasiment verrouillé le marché.

«Ce n’est que dernièrement qu’on a pu assister à l’annonce d’une vingtaine d’usines de batteries en Europe. On est donc encore en retard par rapport à ce qui se passe avec les marques chinoises», explique-t-elle.

Nawal Afiq évoque également la course aux minerais de transition, et souligne en ce sens que pour pouvoir maîtriser les coûts et les prix des voitures électriques, il devient urgent d’instaurer une souveraineté européenne sur les matières premières et les métaux rares. Elle cite l’exemple de la Chine qui s’approvisionne en cobalt provenant de la République démocratique du Congo, ou encore le cas de l’Amérique du Sud qui détient près de 59% des réserves mondiales de lithium.

Pour réussir ce challenge, le réseau de bornes de recharge doit être étoffé. Abordant la question de la demande au Maroc, la directrice de la marque DS estime que celle-ci sera dictée par l’offre. Selon elle, «plus il y a d’offres, plus la demande sera stimulée». Elle fait remarquer que ce sont principalement les sociétés B2B qui sont à l’origine de la demande de ce type de véhicules. Elle évoque par la suite les nouveautés qui viendront garnir la gamme de la marque DS. «À partir de l’année 2025, on passe au 100% électrique pour les futures voitures. Donc, on s’y prépare dès maintenant à travers l’arrivée, dès le mois de juin, de véhicule hybrides rechargeables», révèle-t-elle.



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