Valérie Pécresse : “Deux régions jumelles pour bâtir la ville de demain”

Valérie Pécresse
Présidente de la région Île-de-France
La région Casablanca-Settat et l’Île-de-France renforcent leur partenariat à travers une feuille de route 2025-2027 ambitieuse. Emploi, mobilité, innovation, culture, environnement et gouvernance, tels sont les six axes structurants de ce programme visant à relever ensemble les défis d’un développement territorial durable et inclusif. Dans un contexte de transitions multiples, les deux régions misent sur la jeunesse, les technologies, la culture et l’expertise croisée pour bâtir des solutions concrètes à fort impact.
Quels sont, selon vous, les fondements stratégiques de la coopération entre la région Île-de-France et Casablanca-Settat ?
Casablanca et la région de Paris sont deux régions jumelles. Nous représentons chacune environ 30% de la richesse nationale de nos pays respectifs. Ce poids économique, cette dynamique urbaine et cette attractivité font de notre coopération une évidence. C’est une relation équilibrée et stratégique, qui nous permet d’échanger expériences, expertises et talents.
L’Île-de-France, comme Casablanca, est une porte. L’une ouverte sur l’Europe, l’autre sur l’Afrique. Ensemble, nous voulons bâtir un pont entre nos deux continents. Cela passe par des échanges en matière de formations pour les jeunes aux métiers du digital, mais aussi à l’hôtellerie, la restauration et le tourisme, notamment en prévision de la Coupe du monde 2030 que le Maroc s’apprête à accueillir.
Quel bilan tirez-vous des premières années du partenariat ?
Le bilan est très positif. Quinze projets ont été soutenus pour un montant global d’environ un million d’euros, mobilisé par la région Île-de-France. Mais ce n’est que la partie visible. Nous avons aussi mobilisé une expertise technique considérable, Île-de-France Mobilités a accompagné Casablanca sur les questions de transport, l’Institut Paris Région sur l’urbanisme… Ensemble, nous avons travaillé sur la ville durable, les plans de mobilité, la renaturation, les stratégies de logement et le développement économique.
La formation des jeunes reste l’un des projets dont je suis particulièrement fière. Nous avons lancé plusieurs programmes de formation, notamment dans le codage, avec une attention particulière pour les jeunes femmes. Nous avons aussi ouvert des formations dans les métiers du tourisme, en lien avec les besoins du marché local.
Qu’apporte Casablanca à l’Île-de-France dans cette coopération ?
Ce partenariat n’est pas à sens unique. Nous voulons aussi nous inspirer des bonnes pratiques marocaines. À titre d’exemple, sur la gestion de l’eau, Casablanca a de l’avance.
En octobre, nous organiserons les premières Assises de l’Eau en Île-de-France. J’ai invité nos partenaires marocains pour qu’ils nous expliquent comment ils utilisent de l’eau recyclée pour l’arrosage ou construisent des retenues ou encore des autoroutes de l’eau. Dans la perspective de faire de notre région un grenier de l’eau, nous voulons nous imprégner de cette expertise.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO