Universités à accès libre : La tutelle appelle à la réforme

Une réforme en marche
Le chef de l’Exécutif a mis en avant les efforts déployés dernièrement par le gouvernement avec pour objectif de mettre en œuvre les hautes instructions royales. Il s’agit de la généralisation de l’enseignement préscolaire à laquelle le gouvernement consacre une enveloppe de 30,22 milliards de dirhams. La mise en place du programme d’appui social aux élèves pour la rentrée 2018-19 «Programme Tayssir» est une autre source de fierté pour l’actuel gouvernement puisque selon la même source, ledit programme couvre plus de 2.700.000 enfants issus de familles défavorisées moyennant un budget global de 2,2 MMDH, contre 500 MDH qui lui a été consacré l’année dernière. Par ailleurs, en ce qui concerne la pénurie des ressources humaines, El Othmani a souligné l’importance du projet : «l’enseignant de demain» qui vise à répondre aux besoins croissants en enseignants dans les différentes branches et disciplines en formant 20.000 enseignants à l’horizon de l’année 2030 dans le cadre d’un nouveau cycle de formation baptisé «la licence pédagogique». En outre, l’approbation du projet de loi-cadre relative au système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, annonce une nouvelle ère de l’enseignement supérieur au Maroc. Ce projet s’inscrit dans le cadre des hautes orientations royales visant à adopter une réforme, véritable et irréversible, du système national d’éducation et l’appel renouvelé du souverain pour l’appropriation de cette réforme et l’adhésion collective et sérieuse pour sa mise en œuvre.
Des chiffres inquiétants
Intervenant à la même occasion, le ministre de l’Éducation nationale, Said Amzazi, a (re)-dévoilé les différents dysfonctionnements qui entravent le développement des universités marocaines, notamment celles à accès libre. D’emblée, le ministre a relevé l’urgence de la réforme face au taux élevé de la déperdition scolaire, «seulement 30% des étudiants âgés entre 18 et 24 ans intègrent l’enseignement supérieur», a-t-il martelé, «d’où l’importance de l’engagement de toutes les parties prenantes pour réussir la vision de réforme du ministère, une vision globale qui couvre les différents cycles d’enseignement», a-t-il ajouté. Pour ce qui est du supérieur, le phénomène de la déperdition est tout aussi prégnant. Selon le ministre, 13,3% des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans, 13% en 4 ans, 8% en 5 ans et 10% en 6 ans. La moyenne d’obtention d’une licence dans les universités à accès libre est de 4,5 années et seulement 45% des étudiants parviennent à sortir diplômés au cours de ce cycle.
En plus, le taux d’employabilité des étudiants lauréats des universités à accès libre est très faible. Ceci est dû, selon la tutelle, à la non adéquation de la formation aux besoins du marché marocain de l’emploi, à l’absence d’une stratégie intégrée d’orientation, à la non-maîtrise des langues de la recherche et des sciences et enfin à la faible capacité d’assimilation des étudiants. «Il faut rappeler que 75% des étudiants admis au niveau de ces universités ont obtenu le baccalauréat avec la mention passable», souligne Said Amzazi.
Les conditions d’une réussite
«La réussite de la réforme de l’enseignement supérieur nécessite l’engagement immédiat des différentes parties prenantes ainsi que la prise en considération effective de la feuille de route tracée par le souverain», note le ministre de l’Éducation nationale, Said Amzazi, lors de son allocution.
Pour Said Amzazi, la mise en place d’une stratégie efficiente d’orientation est indispensable à la réussite de ladite réforme, cette stratégie doit prendre en considération les aptitudes de chaque étudiant ainsi que ses ambitions afin qu’il soit plus engagé et déterminé à aller jusqu’au bout. En plus, les universités à accès libre doivent réviser l’architecture pédagogique du cycle de la licence et conformer les formations proposées aux besoins du marché de l’emploi en interagissant activement avec leur écosystème. Elles doivent, en outre, augmenter les volumes horaires destinés à l’apprentissage des langues étrangères et des soft-skils afin d’améliorer l’employabilité de leurs lauréats. «L’ambition qui nous anime est de transformer nos universités en établissements de savoir, reconnus mondialement, innovateurs et capables de concurrencer à l’international», a-t-il conclut.
Il convient de mentionner que le programme de ces deux jours de réunion se poursuit et s’articule autour d’une séance d’ouverture, de 4 ateliers de travail et de deux tables rondes, la première sous le thème : «L’adéquation de la formation avec les exigences du marché du travail» et la seconde sous le thème : «Le système de crédits».