Université dans les prisons. 200 détenus ont participé à la session d’automne
Deux conventions de partenariat ont été signées en marge de l’université dans les prisons. La première porte sur la diversification des activités culturelles destinées aux détenus alors que la deuxième vise la formation des cadres de l’administration pénitentiaire.
«Le renforcement des capacités créatives des détenus est un levier pour leur réinsertion dans la société». C’est la thématique choisie cette année pour la 5e édition de l’université dans les prisons marocaines, qui se déroule annuellement en deux sessions d’automne et de printemps. L’événement lancé, mercredi, à la prison locale d’Ait Melloul II, a été initié par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Cette université d’automne a connu la participation de 200 détenus en quête de réinsertion sociale et professionnelle. «Cette 5e édition s’inscrit dans une nouvelle dynamique et une nouvelle génération de programmes pour la réinsertion des détenus et la promotion de leur potentiel intellectuel en plus de l’acquisition de nouvelles compétences», explique Mohamed Salah Tamek, délégué général de la DGAPR.
Avant d’ajouter que «pour motiver les détenus, un montant plafonné à 2.000 DH a été consacré à cette catégorie qui exerce soit une activité littéraire ou artistique dans les établissements pénitentiaires du Maroc. Et c’est une commission centrale qui traitera les œuvres littéraires et artistiques en fonction des conditions déjà fixées», annonce-t-il.
Cette mesure s’ajoute selon Salah Tamek à plusieurs actions parmi lesquelles le programme national de compétitions, qui est composé de 34 épreuves en plus des cafés littéraires généralisés à 10 autres établissements pénitentiaires et la publication des cahiers du détenu de même que le lancement de la radio Idmaj et des bibliothèques pour le renforcement de la capacité des détenus. «Les bibliothèques au sein des établissements pénitentiaires ont fait l’objet d’une convention de partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. À cet égard, 32 bibliothèques ont été créées au niveau de 9 régions en plus d’une interaction avec les commissions provinciales en ce qui concerne la réalisation d’ateliers d’arts plastiques, de la musique et la disponibilité des livres dans ces bibliothèques», explique Mohamed Laaraj, ministre de la Culture et de la communication.
Pour sa part, Mohamed Essabar, secrétaire général du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a mis en exergue la problématique de la surpopulation carcérale qui constitue un défi pour la réinsertion des détenus en plus du développement personnel des détenus en fonction de leurs compétences, lesquelles doivent être indiquées dans le registre personnel de chaque détenu en vertu de la révision de la Loi n° 23-98 relative à l’organisation et au fonctionnement des établissements pénitentiaires. Par ailleurs, deux conventions de partenariat ont été signées dans le cadre de la cérémonie inaugurale de l’université d’automne dans les prisons. La première convention a été signée entre la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion et le ministère de la Culture et de la communication en plus de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. Elle porte sur la question de la diversification des activités culturelles qui leur sont proposées. Quant à la seconde convention, celle-ci a été conclue entre l’Université Ibn Zohr d’Agadir et la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion. Elle vise essentiellement la formation des cadres de l’administration pénitentiaire et le développement de la recherche scientifique.