Une pelleteuse non-identifiée sur la plage KM 26
La wilaya de la région Souss-Massa a diligenté une enquête pour identifier le propriétaire de la pelleteuse retrouvée sur le chantier de la plage du km 26, près d’Agadir. Le promoteur du projet nie toute implication.
Tout a commencé lorsqu’une vidéo a été postée sur les réseaux sociaux, montrant une pelleteuse de marque Poclain creusant une partie du rocher qui sépare la plage du km 25 de celle du km 26, au nord d’Agadir. Cette courte vidéo a suscité de vives réactions de la part des internautes depuis sa publication, en début de semaine dernière, à tel point que la section locale du Parti de l’Istiqlal (PI) de la commune de Tamri a publié, mercredi dernier, un communiqué où elle a exprimé son indignation suite aux travaux engagés sur cet environnement maritime, à l’occupation du domaine public maritime et à la privation de la population des accès publics à la mer.
Pourtant, le projet a préalablement obtenu l’autorisation de construire n°03/2018 le 29 janvier dernier. Face à cette situation, la Wilaya de la région Souss-Massa a ordonné une enquête afin d’identifier le propriétaire de l’engin en question. Plusieurs commissions ont été dépêchées sur place, notamment celles de l’Environnement, du Domaine public maritime et de l’Urbanisme. Mais sur place, on peut constater que le grand rocher n’a pas été atteint. En attendant d’en savoir davantage sur la pelleteuse, le promoteur du projet nie toute implication de ces engins dans l’acte de creuser. «L’entreprise engagée par notre société a déjà effectué les travaux, et le projet a déjà acquis l’autorisation d’exploitation», explique Abdelaziz Houays, porteur du projet d’hôtellerie en plein air d’Atlantica Parc d’Imi Ouaddar. Et d’ajouter: «À quoi cela sert-il d’engager des travaux de creusement alors que le projet a déjà obtenu le certificat de conformité et l’autorisation d’exploitation après la tenue de deux commissions?» Le projet, qui a mobilisé 15 MDH, s’étend sur une superficie de 29.000 m², dont des équipements et 5 accès publics qui ont coûté 25.000 DH chaque. Il va sans dire que l’occupation temporaire est acquise depuis l’année 2007. Et l’extension ne concerne que la partie sud du projet. Y figurent le parking public, qui a coûté 3 MDH d’investissement et d’une capacité de 1.000 places, mais aussi deux blocs sanitaires, l’infirmerie, les locaux de la gendarmerie et les forces auxiliaires. Sur place, les travaux ont nécessité 10 mois, sachant que la première tranche du projet a déjà été réalisée.
«Le projet, qui prévoit l’embauche de 250 personnes, est avancé à hauteur de 90%. On est en train d’installer l’asphalte, et d’autres équipements le seront, notamment un mirador, un parc de jeu, une scène d’animation, etc.» ajoute Abdelaziz Houays.
Le projet comprend aussi un emplacement pour camping-car, des mobile-homes, 2 restaurants et une station de traitement des eaux usées. Par ailleurs, bien que l’occupation temporaire ait été obtenue avant la nouvelle circulaire, datée de mai 2018 et signée par les ministères de l’Équipement, du transport et de la logistique et de l’Intérieur, Abdelaziz Houays affirme que le projet a été réalisé conformément à celle-ci, qui donne aux communes la prérogative de la gestion des plages sur la base d’un plan d’utilisation et de gestion de ces dernières.