Comme Clermont-Ferrand, Lyon-II, Aix-Marseille ou Rennes 2, l’Université de Strasbourg annonce ne pas vouloir appliquer l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non-résidents en Union européenne, voulue par le gouvernement, pour la rentrée de l’année 2019.
Plusieurs universités ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers non-européens, jugeant avoir été « prises de court » par l’annonce précipitée.
La Fédération syndicale unitaire (FSU), la Confédération générale du travail (CGT), Forces ouvrières (FO), et plus d’une soixantaine de chercheurs, professeurs, doctorants et étudiants de l’Université de Strasbourg, se sont rassemblés pour exprimer leur refus de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. La décision du président de l’université, Michel Deneken, rejoint celles des autres universités françaises, comme Nanterre, Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Rennes-II, Angers, Le Mans, Tours, Rennes-I, Caen et Rouen.
[Communiqué de presse] L’Université Lumière Lyon 2 s’engage à exonérer les étudiants étrangers des droits d’inscription complémentaires à la rentrée 2019/2020 https://t.co/7wLZJ2rQ0v
— Université Lyon 2 RP (@presselyon2) 15 janvier 2019
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a même saisi le Premier ministre pour lui exprimer ses « plus vives inquiétudes ». Elle a souligné que « tandis qu’ils sont 67.000 à être aujourd’hui accueillis à Paris, elle me semble de nature à dissuader, à l’avenir, de nombreux talents d’entamer des démarches d’accès aux études en France ».
Un nombre de responsables d’établissements universitaires jugent cette augmentation « inapplicable et contre-productive ».
Un nombre de responsables d’établissements universitaires jugent cette augmentation « inapplicable et contre-productive ».
« Avant de vouloir appliquer une telle mesure, il faudrait pouvoir évaluer son impact », estime Christine Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la Conférence des présidents d’université (CPU). Selon elle, les universités ont, en outre, été « prises de court » par les annonces du gouvernement. Et l’échéance de la prochaine rentrée est « impossible à tenir ». « Il faut avoir le temps d’analyser finement l’origine des étudiants, les besoins en termes d’emploi, les accords de coopération qui existent déjà avec des universités étrangères… ».
« Nous ne sommes pas opposés à une réflexion de fond sur l’accueil des étudiants étrangers mais il faut revoir le calendrier pour que la mesure ne s’avère pas contre-productive », juge Mathias Bernard, président de l’Université Clermont-Auvergne, dans le centre de la France.