Un projet de collecte des peaux de l’Aïd dans le pipe
Lors de la première édition du «Fès Meknès Economic Forum», le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique a annoncé l’élaboration d’une étude qui vise la collecte des peaux de l’Aïd. Cette première expérience va avoir lieu dans la ville de Fès où la concentration des tanneries et des fabricants de chaussures est la plus importante.
Bonne nouvelle pour les tanneurs de la ville de Fès. Désormais, les tanneurs et les fabricants de chaussures de la ville vont pouvoir bénéficier dès cette année d’un projet type qui leur permettra de disposer d’une quantité de peaux suffisante et de meilleure qualité. C’est ce qui a été annoncé jeudi dernier lors de la première édition «Fès Meknès Economic Forum», dans l’atelier dédié au secteur du cuir qui est organisé en partenariat avec la Fédération des industries de cuir (FEDIC), sous le thème : «Industrie de cuir : savoir-faire, qualité, écosystème et intégration».
Lors de cette rencontre, Ghazi Taha, chef de la division des industries du textile et cuir au ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique a précisé que son ministère est en cours de finalisation d’un projet dédié à la collecte des peaux de l’Aïd afin d’assurer leurs valorisations dans cette période où l’offre est largement supérieure à la demande. Il faut noter que ce projet qui sera le premier en son genre au Maroc a été longtemps demandé par les professionnels du secteur.
Engagement assuré
Lors cette rencontre, Ghazi Taha a ausssi présenté les principaux axes de l’Écosystèmes cuir du plan d’accélération industrielle 2014-2020. Il a mis le point sur le projet d’Aïn Cheggag qui se présente comme étant un pôle industriel constitué de deux parties. Une zone généraliste de 32 hectares sous la tutelle d’une commission régionale et une deuxième de 50 hectares sur un terrain appartenant au ministère de l’Industrie dédiée au district du cuir. Lors du débat sur les capacités des tanneurs à pouvoir rejoindre cette nouvelle zone industrielle vu son prix qui est jugé trop élevé par les professionnels, Ghazi a rassuré ces derniers en précisant que le ministère de l’industrie a adopté une politique d’accompagnement des industriels afin de les encourager à déménager au sein de la zone d’Aïn Cheggag. Le ministère compte également assurer un accompagnement spécifique des unités informelles de la ville pour leur permettre d’intégrer le secteur formel puisqu’il occupe une grande partie de l’activité du cuir à Fès.
Par exemple, dans la zone d’Ain Nokbi, 53 tanneries exercent dans l’informel, ce qui génère un déséquilibre en matière d’offre sur le marché. À ce sujet, il faut savoir que d’après une étude sur la zone Aïn Cheggag, l’estimation des travaux est basée sur un avant métré détaillé, lequel fait ressortir un coût global de l’opération qui avoisine les 146,5 MDH. Le prix de revient des travaux serait de 363 à 257 DH TTC net cessible/m² (selon variante avec ou sans STEP). Par ailleurs, les professionnels lors de cette rencontre ont signalé l’importance d’équiper les abattoirs par des machines permettant le dépouillage mécanique de chaque type de bétails afin d’approvisionner le marché local par des peaux de bonne qualité et encourager les exportations. Ils ont également insisté sur l’importance de s’inspirer de l’expérience d’Igualada en Espagne, qui est devenue dernièrement la capitale européenne du cuir de qualité et qui a su s’adapter aux nouvelles exigences du marché et continuer à être une référence mondiale dans le secteur des tannages.