Maroc

Transport et mobilité : le secteur bientôt doté d’une charte nationale

La Direction de la stratégie, du pilotage et de la coordination des transports a lancé une étude pour l’élaboration d’une charte nationale pour la mobilité au Maroc, pour un montant de 7,4 MDH. Selon le ministère de tutelle, des défis subsistent dans le développement de la mobilité au Maroc où l’inefficacité du système des transports en commun entraîne des coûts économiques substantiels, représentant 3 à 5% du PIB.

La Direction de la Stratégie, du Pilotage et de la Coordination des transports, relevant du ministère du Transport et de la Logistique, a lancé une étude pour l’élaboration d’une charte nationale pour la mobilité au Maroc. L’objectif est de se doter d’un cadre national pour une gouvernance structurée des systèmes de mobilité et de transport et d’élaborer une vision unifiée incluant l’État et les collectivités territoriales.

Cette étude, dont le montant est estimé à 7,4 MDH, nécessitera un délai global d’exécution de l’ordre de dix mois. Selon la tutelle, des défis subsistent dans le développement de la mobilité au Maroc, lequel a connu une transformation de ses infrastructures de transport, caractérisée par la modernisation et l’expansion des réseaux routiers, ferroviaires et aéroportuaires, avec notamment le lancement de la ligne à grande vitesse, des tramways et des BHNS dans les principales agglomérations.

Ces avancés ont été facilitées par diverses politiques et initiatives visant à réformer la gouvernance et à améliorer les services de transport. Il s’agit à présent d’évaluer l’ensemble des défis en cernant la mobilité à travers toutes ses dimensions, notamment politique et institutionnelle.

Des initiatives fragmentées et une coordination insuffisante
L’absence d’une politique nationale claire et cohérente de mobilité des personnes conduit à des initiatives fragmentées et une coordination insuffisante, exacerbées par un cadre juridique vieillissant. Concernant le volet social, le Nouveau modèle de développement a révélé, pour sa part, des attentes citoyennes élevées en termes de qualité et d’accessibilité des transports.

De ce fait, les lacunes actuelles dans la disponibilité et l’accès à ces services aggravent les disparités sociales, impactent le pouvoir d’achat et limitent en conséquence l’accès à l’emploi et aux services publics, notamment dans le rural.

En ce qui concerne la dimension économique, selon le rapport de la Banque mondiale sur le Maroc, publié en 2017, l’inefficacité du système de transport en commun entraîne des coûts économiques substantiels, représentant 3 à 5 % du produit intérieur brut (PIB) national alors que l’augmentation du nombre de voitures, dépassant largement la croissance démographique, met en péril, sur le plan environnemental, les objectifs environnementaux du Royaume, notamment l’ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Par ailleurs, le rapport Diagnostic pays systématique (DSP 2018) de la Banque mondiale avait également souligné que «l’insuffisance des transports publics» entraîne des dépenses qui représentent 10% à 20 % des dépenses des ménages, ce qui est disproportionné, même par rapport à des pays plus développés.

Repenser le système actuel de mobilité
De ce fait, l’étude en question a été lancée afin de repenser le système actuel de mobilité. Cela implique la définition d’une approche stratégique et unifiée pour relever les défis de transport et de mobilité surtout avec l’approche de plusieurs enjeux sportifs, notamment la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.

Cette charte définira les principes directeurs pour la mobilité inclusive et durable au Maroc, lesquels serviront de fondement à l’élaboration d’une charte nationale de la mobilité. Elle servira de cadre de référence pour aligner et engager les acteurs concernés dans la réalisation des objectifs définis. La première phase de l’étude permettra d’identifier les déséquilibres et les incohérences du système de mobilité et d’évaluer ses potentialités de développement. Elle sera basée sur l’analyse multidimensionnelle du système de mobilité au Maroc en traitant le cadre législatif et réglementaire ainsi que les politiques en matière de transports.

L’étude portera également sur les aspects liés à l’accessibilité aux services essentiels, l’équité dans l’accès aux transports, le désenclavement des zones reculées et l’impact tant sur l’emploi que sur l’inclusion sociale. Il est question aussi d’étudier l’attractivité économique des régions ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, l’intégration du volet environnemental dans les politiques de mobilité et l’adaptation au changement climatique.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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