Maroc

Tourisme Les voyagistes étrangers ont foi en Marrakech

Excepté quelques annulations marginales au lendemain du séisme, les tour-opérateurs conseillent à leurs clients de maintenir leur séjour dans la ville ocre. Le maintien des assemblées Banque Mondiale/FMI comme le travail de terrain de l’ONMT ont été déterminants. Par ailleurs, tous les hôtels de Marrakech et Agadir sont en cours d’inspection par rapport aux normes parasismiques. 


Passé la panique «normale» dans les heures qui ont suivi le séisme, qui s’est traduite par des reports de voyages et quelques annulations marginales d’opérations provenant de l’Angleterre et des États-Unis (un millier de personnes au total), Marrakech n’a pas à redouter pour son économie touristique. En France, en Belgique et au Royaume-Uni, les associations des voyagistes contactés nous affirment tous ne pas avoir relevé d’annulations massives de séjour. Ce que confirme par ailleurs, le porte-parole du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech, Mustapha Amalik : «Les retours que nous avons de nos partenaires sont très rassurants. Les réservations pour la fin de l’année ne sont pas du tout impactées par la catastrophe qui a touché la région».

Souplesse

Plus que les prescriptions des chancelleries, les T.O étrangers confirment tous que le travail des équipes de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et le maintien des assemblées Banque mondiale/FMI à Marrakech ont été décisifs. Aux clients, même parmi les plus hésitants, ils conseillent de maintenir leur séjour dans la ville ocre. À l’Union professionnelle des agences de voyage en Belgique (UPAV), les responsables confient avoir recommandé aux 302 adhérents «d’être conciliants en accordant aux clients le maximum de flexibilité». Les reports de date de voyage ou le changement de destination, se font sans pénalité. En France, premier émetteur de séjours touristiques vers le Maroc avec un peu plus de 1,5 million de clients en 2022, le puissant Syndicat des entreprises du tour operating, SETO, qui draine un important volume de la demande all inclusive à Marrakech et Agadir, la ligne de conduite est de ne surtout pas faire peur au touriste. Le ton de la recommandation émise à ses membres dans les heures qui ont suivi la catastrophe est sans ambiguïté : «Pour les clients en départ sur la destination et jusqu’au lundi 11 septembre 2023 inclus (ndlr : le communiqué est daté du 9 septembre), le SETO recommande d’adopter la plus grande souplesse commerciale pour les clients ne souhaitant pas partir compte tenu de la situation locale». L’association rappelle que «s’il est possible de proposer des reports et/ou des avoirs, les clients sont en droit de les refuser. Auquel cas, le Code du tourisme s’applique».

La confiance n’exclut pas la méfiance

Ce qui a aussi rassuré les opérateurs, c’est que l’infrastructure hôtelière de Marrakech n’a pas été impactée par le séisme et le fonctionnement normal de l’activité dans la ville. Néanmoins, des T.O britanniques ont dépêché des experts auprès des unités hôtelières partenaires pour inspecter les bâtiments et s’assurer de leur conformité aux normes parasismiques, révèle Othman Chérif-Alami, membre de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Les assureurs leur exigent désormais le certificat de conformité avant de couvrir les clients envoyés vers la destination. Les autorités ont par ailleurs demandé à ce que toutes les unités hôtelières de Marrakech et Agadir fassent l’objet d’une expertise sécurité par rapport aux exigences des normes parasismiques. Le chantier est déjà lancé. À la sortie de la séance de travail présidée par la ministre Fatim-Zahra Ammor, les professionnels ont été rassurés. Des hôteliers aux restaurateurs, en passant par les guides et les transporteurs touristiques, toutes les branches du secteur étaient présentes à cette séance de travail tenue hier à Rabat. La ministre du Tourisme a confirmé aux professionnels que le gouvernement s’apprête à publier la déclaration de catastrophe naturelle, sésame indispensable afin que les assurances démarrent le processus d’indemnisation des victimes. En tout cas, il dispose de 90 jours maximum. Pour la seule région martyr du Haouz, il y aurait au moins une centaine de petits établissements d’hébergement.


Ce qui s’est dit à la réunion au ministère du Tourisme

L’Office national marocain du tourisme (ONMT) a rappelé avoir, dès le lendemain du séisme, engagé des actions avec les principaux voyagistes et compagnies aériennes, afin de les rassurer et les encourager à maintenir leurs programmations vers le Maroc. Il a également été convenu de lutter contre la propagation de fausses informations en adoptant des messages cohérents, qui reflètent les véritables efforts déployés tout en mettant en avant la confiance exprimée par nos partenaires internationaux à l’égard de la destination Maroc. La ministre du Tourisme a appelé les hôteliers à inspecter leurs bâtiments dans les plus brefs délais et prendre, le cas échéant, les mesures requises pour les mettre en conformité aux normes de sécurité.

Abashi Shamamba / Les Inspirations ÉCO



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