Maroc

Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Projets structurants : un chantier à ciel ouvert

Les colossaux efforts de développement déployés dans la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima portent leurs fruits. La région est désormais une véritable locomotive économique et sociale qui conforte le positionnement du Maroc à la tête des pays émergents d’Afrique, et plus particulièrement du pourtour méditerranéen.

Depuis plusieurs années, un immense chantier à ciel ouvert prend forme, à la faveur des plans de développement sectoriels, des projets de zones industrielles, commerciales et économiques dans le cadre d’une vision globale, intégrée et multidimensionnelle. Les résultats de la vision royale sont visibles dans les différentes villes du Nord, assurant une commercialisation de la région en tant que destination privilégiée des investisseurs. Un engagement public et privé qui a permis la mise en place d’un large réseau de transports composé d’autoroutes, de ports, d’aéroports et de lignes ferroviaires, mais aussi de gros projets industriels de renommée mondiale. Il ne faut pas non plus oublier que l’essor de la région Nord a aussi bénéficié du grand chantier de la régionalisation avancée adopté par le Maroc, et ce en se basant sur des prérogatives et attribution accordées aux régions pour assurer leur rôle dans le développement économique, l’amélioration de l’attractivité du territoire et leur soutien à l’entrepreneuriat parmi les porteurs de projets et les entreprises déjà existantes.

Les zones franches en expansion
Le fer de lance de ce réseau est le Port Tanger-Med, qui traduit une vision royale devant permettre au Maroc de s’ouvrir sur le monde et de le positionner stratégiquement sur la carte du commerce international. Mais, de manière générale, les zones franches assoient leur positionnement. Parmi elles, citons la Zone franche d’exportation (ZFE), la Zone industrielle de Gzenaya, initiée par la CGI, et la Zone industrielle Al Majd à Bni Makada. En effet, la majorité des zones franches de la région, qui s’étendent sur plus de 1.300 ha, ont attiré des opérateurs internationaux de divers domaines. Désormais, ces zones abritent plus de 750 entreprises marocaines et étrangères d’export, totalisant un chiffre d’affaires de plus de 5,5 milliards d’euros et générant quelque 65.000 emplois, ce qui a permis au Maroc de s’engager dans de nouveaux secteurs porteurs tels que l’automobile, l’aéronautique et les énergies propres.

La Cité Mohammed VI Tanger Tech
À cela s’ajoute le projet de création de la «Cité Mohammed VI Tanger Tech», vaste parc industriel et commercial s’étendant sur 2.000 ha pour un investissement d’environ 10 milliards de dollars, qui prévoit la création de 300.000 emplois directs et indirects. Présenté devant le roi Mohammed VI le 20 mars 2016, ce nouveau projet, porté par la région, le groupe Bank of Africa, la China Communications Construction Company (CCCC) et sa filiale China Road and Bridge Corporation (CRBC), vise à baliser le terrain aux entreprises chinoises afin qu’elles s’implantent davantage dans le royaume et en Afrique. Soutenu par l’industrie de fabrication de pointe et l’industrie moderne de service, ce nouveau projet impliquerait l’installation d’une centaine de compagnies chinoises opérant dans la fabrication automobile, l’industrie aéronautique, les pièces de rechange d’aviation, l’information électronique, les textiles, la fabrication de machines et d’autres industries.

La Ligne à grande vitesse Al Boraq
Le train à grande vitesse Al Boraq a résolument transformé le paysage du transport national, mais aussi celui de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Al Boraq a transporté 3 millions de voyageurs en 2019, première année d’activité. Le train à grande vitesse marocain, qui a coûté quelque 23 MMDH, est un succès commercial. L’année 2020 a démarré sous les meilleurs auspices. Le premier trimestre, la compagnie a transporté près de 9 millions de voyageurs sur l’ensemble de ses lignes. Non seulement la grande vitesse entre Tanger et Casablanca est plébiscitée, mais elle a permis de relancer les transports ferroviaires dans le pays. En glissement sur 12 mois, le chiffre d’affaires passagers était en hausse de 35,3% avec 1,6 MMDH (165 millions de dollars) fin 2019.

Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit
Dans la province d’Al Hoceima, le taux de réalisation des projets s’inscrivant dans le cadre du Programme de développement «Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit» a dépassé 95% en juin dernier, tandis que des investissements de 5,549 MMDH ont été mobilisés de l’enveloppe financière totale du projet, qui s’élève à 6,515 MMDH. À rappeler que ce chantier royal vise à démocratiser les services sociaux et de proximité avec une répartition judicieuse des projets entre espaces urbains et milieux ruraux. Il s’agit de la programmation de quelque 804 projets, dont 300 ont été achevés et 504 en sont à un stade de réalisation avancé, dans le but de réduire les disparités territoriales dans la province. Rappelons qu’«Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit» se compose du Grand théâtre, du conservatoire de musique, du Centre méditerranéen de la mer , du Centre hospitalier provincial d’Aït Youssef ou Ali et de la Cité sportive d’Aït Kamra, qui comprend un grand terrain de football, une piscine et une salle couverte. À terme, ces projets devraient contribuer au renforcement de l’attractivité territoriale et au développement économique et social de la province.

L’architecture change de visage
Il est également important d’évoquer les efforts consentis par la région pour moderniser son architecture. Dans ce sens, plusieurs projets ont été déployés à Tanger, afin de faire de la perle du détroit une cité digne d’une capitale méditerranéenne. Tétouan a ainsi opéré sa mue grâce au projet intégré de développement urbain de 5,5 MMDH, qui vise à établir les fondements du développement socio-économique, renforcer le positionnement de la région et améliorer le quotidien des habitants dans un cadre de vie respectueux de l’environnement. Le projet d’aménagement et de recalibrage de Oued Martil constitue également l’une des pierres angulaires de ce programme d’envergure. Il permettra la protection des villes de Tétouan et de Martil contre les risques d’inondation, la création d’une nouvelle zone urbaine sur une superficie de 1.600 hectares afin d’encadrer au mieux l’expansion de Tétouan avec de nouveaux espaces résidentiels, culturels, de loisirs, de sport, d’affaires et de commerce.

Le secteur agricole se modernise
Le secteur agricole représente également un grand chantier pour le développement de la région. Les statistiques montrent que la province d’Al Hoceima a bénéficié, entre 2009 et fin 2017, de 22 projets dans le cadre du Plan Maroc vert et du projet Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit, pour un investissement global de 655 MDH. À Ouazzane, le projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre Asjen, associé au barrage Oued El Makhazine pour une enveloppe de 580 MDH, a été lancé avec l’ambition de stimuler l’émergence économique de la région.De son côté, la province de Larache, forte de son statut de «meilleure plaine de production agricole» du nord du pays, fait l’objet d’efforts de développement et de valorisation de l’agriculture dans le bassin du Loukkos. Il s’agit de la mobilisation de nouvelles ressources hydriques, de l’élargissement des terres irriguées et de la promotion de cultures à haute valeur ajoutée dans le cadre du Plan Maroc vert.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco Docs



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