Maroc

Success-story : OCP voit toujours grand

Le groupe OCP a récemment célébré ses 100 ans. Un siècle d’histoire et de savoir-faire. Un long récit historique d’une entreprise pilote sur lequel est revenu, mardi 29 septembre, le professeur associé à la Faculté de gouvernance, des sciences économiques et sociales de l’université Mohammed VI Polytechnique Larabi Jaïdi lors d’un webinaire, premier d’une série de six débats en ligne autour de l’héritage et de l’avenir du phosphate.

Contribuant aux performances de la croissance de l’emploi, de l’investissement et à la consolidation du tissu social, ainsi qu’aux équilibres de la balance commerciale, le groupe OCP, qui revendique 8.400 emplois stables et fédère plus de 400 entreprises dans un écosystème bouillonnant, est d’abord une entreprise nationale. C’est ainsi que le professeur Larabi Jaïdi, Senior Fellow au Policy Center définit le groupe phosphatier. Également professeur associé à la Faculté de gouvernance, sciences économiques et sociales de l’université Mohammed VI Polytechnique, Jaïdi rappelle que l’OCP, deuxième producteur mondial de roche après la Chine et premier exportateur mondial de phosphates et dérivés, est aussi une entreprise internationalement reconnue. Plus qu’une entreprise internationalisée par ses marchés forts de 350 gros clients à travers les cinq continents, l’OCP est une entreprise globalisée par ses investissements à l’étranger et ses joint-ventures (JV) diversifiés et complémentaires, pour un total de 30 filiales et JV, explique l’enseignant chercheur.

Une histoire jalonnée de turbulence
Tout en étant globale, elle est locale par sa contribution au développement alentour, à l’émergence d’écosystèmes locaux et à l’engagement partenarial avec les acteurs et institutions marocains. Cela fait aussi du groupe une entreprise citoyenne. «OCP l’a démontré ces dernières années par son investissement social, son engagement dans la durabilité de ses actions et revitalisations des territoires», ajoute Larabi Jaïdi. Mais, au-delà d’une entreprise pilote, leader dans son domaine, OCP se démarque par sa capacité à transformer une ressource naturelle en un capital matériel et immatériel. Les indicateurs sont là pour appuyer les dires du Senior Fellow. Fort d’un chiffre d’affaires consolidé de 54 MMDH et de 72% des réserves mondiales de phosphates détenues par le Maroc, représentant une part de marché de 35%, le groupe a prévu d’investir 200 MMDH. Pourtant, l’histoire du géant est ponctuée de turbulences géopolitiques, fruits de la convoitise des puissances occidentales et de certains voisins un peu trop envieux. Entre autres faits marquants, citons l’affaire du phosphatier arraisonné «illégalement» en Afrique du Sud et le fait que l’Europe propose de baisser le seuil minimum de cadmium dans les engrais. Des provocations qui visent à «gêner le déploiement de l’OCP à l’international», regrette l’universitaire. C’est, selon lui, peine perdue au vu des grandes ambitions de l’entreprise qui vient de publier ses résultats pour le premier semestre 2020, affichant une belle performance par rapport au premier semestre 2019 malgré des conditions de marché moins favorables liées au contexte de la pandémie de coronavirus. Pour rappel, le premier coup de pioche du groupe avait été donné en mars 1921 dans les environs de la future ville de Khouribga. Il faudra attendre neuf ans pour que l’OCP devienne une entreprise publique. De la première usine de superphosphates mise en service dans le port de Casablanca à l’exploitation des gisements de Gantour, en passant par l’exploitation de la première mine à ciel ouvert dans l’histoire du groupe en 1952, OCP prend racine. Et l’histoire ne s’arrête pas là car, quelques années plus tard, s’écrit une nouvelle page de cette aventure, avec l’ambition pour le groupe d’entrer dans l’ère de la valorisation du phosphate et de la diversification de son offre. C’est ainsi que les années 1960 sont marquées par la création à Safi de Maroc-Chimie, première usine de fabrication d’engrais du royaume. Le complexe de transformation industrielle de Jorf Lasfar est inauguré en 1986. À partir des années 1990, OCP scelle des partenariats avec des acteurs économiques étrangers de premier plan et rayonne à l’international. Un nouveau virage historique s’opère en 2014 avec le lancement du plus long pipeline de transport de phosphate au monde reliant Khouribga à Jorf Lasfar, puis, dans un autre registre, avec l’inauguration en 2017 de l’université Mohammed VI Polytechnique. C’est grâce à cet héritage historique que le groupe n’a eu de cesse de se transformer, continuant à relever de nouveaux défis.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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