Maroc

Séisme : La reconstruction, prochaine priorité

Il faut agir maintenant !  Alors que les secours s’activent toujours dans la province d’Al Haouz et ses environs, épicentre du terrible séisme qui a récemment frappé le Maroc, faisant près de 3.000 morts et des milliers de blessés, les esprits se projettent déjà sur les suites de ce drame, notamment la reconstruction des localités sinistrées. Il est surtout question d’intégrer les dernières normes parasismiques aux futurs bâtiments. 


Des milliers de Marocains sinistrés n’ont plus de maisons et dorment à la belle étoile. Parmi ceux-ci des enfants et des personnes âgées qui doivent cohabiter parfois avec toute sorte de danger, sans compter que les enfants peuvent avoir peur de l’obscurité. Si certaines maisons sont encore debout, elles représentent de gros risques, étant issues de constructions empiriques, avec utilisation de matériaux locaux peu transformés et donc peu résilients face aux tremblements de terre. En effet, selon les spécialistes, la plupart des anciennes constructions de la région étaient en pisé ou en pierre. S’inscrivant dans l’élan de solidarité suite à la catastrophe qui a frappé le peuple marocain, la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) a appelé l’ensemble des entreprises du secteur ayant des moyens dans les régions d’Al Haouz, Marrakech, Taroudant, Chichaoua et Ouarzazate à mettre à la disposition des autorités chargées des secours le matériel d’intervention nécessaire pour apporter l’aide aux survivants et aux victimes encore sous les décombres. Toujours dans cette même logique, l’Association marocaine des laboratoires d’études et de contrôle, spécialisée dans le domaine des bâtiments et travaux publics (BTP), a annoncé son souhait de mettre à la disposition des autorités publiques son expertise et ses moyens techniques de manière volontaire et immédiate, en vue d’examiner l’état des structures des bâtiments et des ouvrages de génie civil et d’établir les recommandations nécessaires pour maîtriser les risques d’effondrement.

Déjà penser à la reconstruction

Mais aujourd’hui, le vrai enjeu, au-delà des secours, c’est de mettre à la disposition des habitants de ces zones des infrastructures de qualité répondant aux normes parasismiques. Mais comment construire sur place des logements très solides de manière à parer à d’éventuels tremblements de terre ? Pour les architectes qui tirent la sonnette d’alarme, il faut une application stricte des normes de construction parasismique. Notons ici que ces dites normes n’empêchent pas en réalité les constructions de s’écrouler en cas de catastrophe naturelle à l’image d’un séisme. Mais elles permettent aux usagers d’avoir suffisamment de temps pour se mettre à l’abri. Ces normes ont un nom : RPS 2000. Rappelons que ce règlement de construction parasismique a été approuvé par le décret n° 2-02-177 du 9 Dhou al Hijja 1422 en février 2002. Le RPS 2000 s’applique aux constructions nouvelles et aux bâtiments existants subissant des modifications importantes telles qu’un changement d’usage, une transformation pour des raisons de sécurité publique ou la construction d’un ajout. L’objectif de ce règlement étant de limiter les dommages en vies humaines et en matériel susceptibles de survenir suite aux séismes.

Un degré de sécurité acceptable aux vies humaines

Il définit ainsi la méthode de l’évaluation de l’action sismique sur les bâtiments à prendre en compte dans le calcul des structures et décrit les critères de conception et les dispositions techniques à adopter pour permettre à ces bâtiments de résister aux secousses sismiques. Ce règlement, comme l’explique le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de l’environnement, est complémentaire aux règlements en vigueur utilisés dans la construction. Il est par ailleurs appelé à être révisé périodiquement pour tenir compte des progrès scientifiques dans le domaine du génie parasismique. Concrètement, pour ce qui est de la sécurité publique, il est demandé que l’ensemble de la construction et tous ses éléments structuraux ne présentent vis à vis des forces sismiques de calcul qu’une probabilité assez faible d’effondrement ou de dommages structuraux importants afin d’assurer un degré de sécurité acceptable aux vies humaines, pendant et après un séisme. S’agissant de la protection des biens et des matériels, il est demandé que sous l’action d’un tremblement de terre, le bâtiment dans son ensemble et tous ses éléments structuraux et non structuraux soient protégés, d’une manière raisonnable, contre l’apparition des dommages, d’une part, et contre la limitation de l’usage pour lequel le bâtiment est destiné, d’autre part. Sans doute une occasion de repenser l’urbanisme dans les zones sinistrées. Pour l’heure, l’estimation des dégâts est en cours, et l’Exécutif semble déterminé à accélérer la cadence de la réparation des dommages.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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