Maroc

Séisme d’Al Haouz : des nuits blanches en attendant des jours meilleurs à Marrakech et Agadir

Ayant entraîné plus de 2.000 morts et autant de blessés, dont près de la moitié à Al Haouz et plus d’un tiers à Taroudant relevant des régions de Marrakech-Safi et Souss-Massa, le séisme tragique de la nuit du vendredi 8 septembre a provoqué une détresse psychologique chez les habitants de ces zones où la population préfère passer les nuits post-séisme dans les jardins publics, les parkings, les terrains nus ou les principales artères, dans la crainte d’éventuelles secousses. 

«Des moments terrifiants et cauchemardesques». Depuis vendredi, les habitants des régions de Marrakech-Safi, Souss-Massa et Drâa-Tafilalet vivent des nuits blanches où la crainte d’éventuelles répliques ont exacerbé leurs angoisses. Des craintes déjà perceptibles lorsqu’une panne généralisée les a coupés pendant quelques heures du réseau téléphonique peu après le séisme dont l’épicentre se situe à la commune rurale d’Ighil, relevant de la province d’Al Haouz.

Une situation qui a plongé dans le flou total famille, amis, collègues et voisins. Ce n’est que grâce à la résistance de l’infrastructure internet que les habitants des deux régions, les plus endeuillés par ce drame, ont commencé à découvrir l’atrocité de la catastrophe surtout en milieu rural. Une tragédie qui a rouvert les plaies encore saignantes des séismes tragiques de 1960 à Agadir (magnitude de 5,7, plus de 12.000 morts) et de 2004 à Al Hoceima (magnitude 6,3 degrés, 628 morts).

Des rescapés témoignent après le séisme
«Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans foyer puisque mon appartement à laquelle j’ai alloué toutes mes économies est actuellement endommagée par plusieurs fissures», a expliqué un rescapé d’Agadir qui fait partie de ceux qui ont préféré passer les nuits post-séisme dans les jardins publics, les parkings, terrains nus et principales artères.

«Je passe mes nuits en dehors de mon appartement par peur des répliques qui pourraient survenir après la secousse initiale», a souligné un autre rescapé à Marrakech qui était sous la douche au moment du drame.

Ce séisme inédit est le plus intense (7 degrés) en se référant à l’histoire moderne du Maroc et a provoqué une détresse psychologique des habitants surtout dans les zones endeuillées, majoritairement rurales.

Un bilan provisoire lourd
Plus de 2.000 personnes ont péri dans ce puissant séisme au niveau de 9 préfectures et provinces du Royaume. De même à l’heure où nous mettons sous presse, le ministère de l’Intérieur a recensé pratiquement autant de blessés. Plus de la moitié des décès ont été recensées à Al Haouz, épicentre du séisme, et près d’un tiers à Taroudant , en plus des préfectures et provinces de Marrakech et Agadir-Ida Outanane. Jusqu’à présent, 19 routes ont été ouvertes sur 20 artères nationales, régionales et provinciales contre 4 toujours bloquées, selon le bulletin de viabilité routière du 9 septembre 2023, à 9 h. Les autorités publiques continuent de déployer les moyens humains et logistiques nécessaires, ainsi que les unités d’intervention spécialisées pour faire face à cette situation exceptionnelle.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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