Maroc

Santé : le déficit du personnel soignant au cœur des préoccupations royales

Conformément aux orientations du Souverain relatives au chantier de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), 3 MMDH ont été mobilisés par le gouvernement afin de faire passer le nombre de professionnels de la santé de 68.000 en 2022 à plus de 90.000 à l’horizon 2025. Ceci implique la formation de 22.000 cadres de santé avec une moyenne annuelle de 7.333 médecins et infirmiers.  

Le déficit du corps médical et paramédical est l’une des problématiques auxquelles est confronté le système de santé national depuis plusieurs années, en plus d’autres lacunes auxquelles la réforme en cours compte progressivement apporter des réponses concrètes. Une réforme qui s’inscrit dans le cadre des orientations issues du discours royal devant les membres du Parlement lors de l’ouverture, en octobre 2021, de la session parlementaire.

Le Souverain avait souligné à cette occasion que «le défi majeur consiste à opérer une véritable mise à niveau du système de santé». Le déficit actuel en matière de capital humain est estimé à plus de 32.000 médecins et de 65.000 infirmiers, selon le ministère de la Santé. L’idée est de procéder – dans le cadre de la loi-cadre n° 06-22 relative au système national de santé – à la diminution des années d’études en médecine, en vertu du volet afférent à la valorisation des ressources humaines. Ceci devrait induire l’amélioration des conditions de travail des professionnels de la santé et la réduction du manque actuel en ressources humaines, et ce, pour être en phase avec le chantier de la généralisation de l’AMO.

Six ans de formation au lieu de sept
À l’instar de plusieurs autres pays, le parcours de formation passera à six ans au lieu de sept. Parallèlement, il y aura une évolution du nombre de facultés de médecine et de pharmacie au niveau national et une amélioration de l’attractivité du secteur en faveur du corps médical et paramédical pour encourager l’exercice du métier au sein du public. Toutefois, cette mesure de réduction du parcours de la formation ne portera ses fruits que d’ici quatre ans selon le ministère de la Santé.

Ainsi, le Maroc ambitionne de faire passer l’indicateur actuel de 1,7 médecin pour 1.000 habitants, à 2,5 en 2025 et à 4,2 à l’horizon 2030. Des chiffres qui font partie des objectifs onusiens du développement durable, recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Concrètement, l’effectif du corps médical et paramédical devrait ainsi progresser de 68.000 personnes en 2022 à plus de 90.000 en 2025. Ceci implique la formation de 22.000 professionnels, avec une moyenne annuelle de 7.333 médecins et infirmiers.

Financement de la santé: 3 MMDH mobilisés
C’est en vertu de l’accord-cadre signé à Rabat, le 25 juillet 2022, que ces orientations royales seront appliquées. Cet accord, conclu sous la présidence d’Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, a été signé par Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, et Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget.

Objectif : réduire les «déserts médicaux» en général, ainsi que le déficit du corps médical et paramédical. Le but est aussi de doubler le nombre de diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. Il est également question de tripler, d’ici 2025, le nombre de diplômés des instituts supérieurs des métiers «infirmiers et techniques de la santé». Autre objectif : la mise en place d’une nouvelle ingénierie dédiée à la formation initiale dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire.

En matière d’indicateurs sanitaires, l’effectif du corps médical et paramédical devrait évoluer de 17,4 professionnels pour 10.000 habitants en 2021 à 24 d’ici 2025, puis à 45 d’ici 2030. Quant au montant des investissements qui sont prévus pour la mise en œuvre de ce programme, il s’élève à plus de 3 MMDH, compte non tenu des coûts de création de trois nouveaux hôpitaux universitaires dans les villes d’Errachidia, Guelmim et Beni-Mellal. La réforme du système de gouvernance de la santé permettra la création de trois nouveaux organismes : la Haute autorité de santé, l’Agence des médicaments et produits sanitaires et l’Agence du sang et ses dérivés.

Au niveau territorial, ladite réforme portera sur la création de groupes sanitaires territoriaux qui auront pour mission de préparer et d’exécuter le programme national au niveau régional tout en renforçant les outils de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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