Maroc

Salles de sport au Maroc : une situation alarmante

La situation des salles de sport au Maroc diffère d’une région à l’autre. Contrairement à d’autres villes où les établissements sportifs ont pu rouvrir leurs portes, ceux de Casablanca, Fès et Kénitra, qui comptent le plus grand nombre d’adhérents, restent fermés. Dans les quelques salles encore en activité, notamment à Marrakech et Agadir, le flux des adhérents est à son niveau le plus bas.

Les propriétaires de salles de sport et présidents d’associations sportives ont dû faire face à une période très difficile. Que ce soit à Casablanca, Fès ou à Kénitra, qui comptent le plus grand nombre d’adhérents, les salles de sports restent toujours fermées, sans aucune visibilité sur leur avenir. Dans la ville de Tanger, en revanche, les autorités locales ont dernièrement annoncé une réouverture des salles dès ce lundi 5 octobre. Notons que dans les autres villes où il n’y a pas eu de restriction, notamment à Marrakech et Agadir, les quelques salles encore opérationnelles enregistrent un flux d’adhérents des plus bas. «Malgré l’ouverture, les gens sont encore méfiants», commente le propriétaire d’une salle de fitness à Marrakech. Par ailleurs, l’Association marocaine de l’industrie du fitness et de la remise en forme (AMPIF) a adressé une pétition aux autorités marocaines pour la réouverture des salles de sport dans l’ensemble du territoire national.

Sous le slogan, «Tous pour la réouverture des salles de sport au Maroc», l’association revendique une «réouverture sans délai» des établissements, ce qui permettrait aux adhérents de renforcer leur immunité naturelle par la pratique d’une activité sportive. L’ouverture permettrait la sauvegarde de plus de 10.000 emplois dans ce secteur et la survie de l’industrie du fitness au Maroc. Il faut noter que les plus importantes fédérations d’arts martiaux avaient aussi adressé un courrier au ministère de tutelle pour expliquer la situation financière critique de plusieurs clubs et demander de l’aide. Elles attendent encore un retour. Ce que dénoncent les propriétaires de salle de sport, c’est le «deux poids, deux mesures» dont ils sont victimes. «Nos dirigeants ont jeté le haro sur le secteur sportif, alors qu’à côté de cela, ils laissent les restaurants et les cafés ouverts. L’industrie du sport ne pèse pas grand-chose par rapport à d’autres secteurs économiques. Cela coûte donc moins cher de sacrifier les salles de sport», déplorent-ils.

D’après la plupart des professionnels, «à l’étape actuelle, l’ouverture des salles de sport ne suffit plus pour relancer le secteur. Il faut trouver des solutions aux problèmes de loyers, d’eau et d’électricité». Ils sous-entendent notamment les arriérés accumulés au cours des derniers mois, au titre des factures qu’ils ont pu honorer.

Aucune visibilité pour la ville de Fès
A Fès par exemple, et alors qu’ils sont à l’arrêt depuis le 16 mars dernier, les membres de l’association des entraîneurs et propriétaires des salles de sports estiment «qu’au moins 30% des clubs de la ville sont en passe de déposer le bilan, alors qu’une dizaine de clubs ont déjà posé les armes». Récemment, ces professionnels ont même organisé des sit-in devant la Wilaya et la direction régionale du ministère de la Jeunesse et des sports Fès-Meknès. «Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités à Fès ont décidé de fermer les salles de sport. Par contre, les restaurants et cafés de narguilé restent ouverts jusqu’à 22h. Dans ces espaces, les gens sont attablés les uns à côté des autres, parfois sans même respect des mesures barrières», déplore Abdeljabbar Elyoubi, entraîneur dans une salle d’arts martiaux à Fès. Ce dernier est un athlète international, il est 19 fois champion du Maroc en arts martiaux et sports de combat. En raison de la crise qui a touché le secteur, Elyoubi nous dévoile qu’il a dû brader ses titres de champion national à 300 dirhams ! Auprès des responsables, l’on justifie cette décision de maintien des fermetures par le fait que, tout comme les hammams, les salles de sports sont des lieux de contamination importants, où le port du masque est impossible. Il faut dire que les professionnels n’arrivent tellement pas à digérer la situation que certains ont décidé de reprendre leur activité au nez et à la barbe des autorités. Ils rappellent, pour se défendre, qu’ils ont investi et se sont mobilisés pour mettre en place de nombreuses mesures pour contrer la propagation du virus (séparateurs en plexiglas au niveau du comptoir, employés masqués, prise de température à l’accueil et instauration des règles de distanciation sociale avec, pratiquement, une machine sur deux seulement en activité).

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco


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