Saisonnières marocaines. Les patrons supervisent l’opération retour

Le patronat des fruits rouges à Huelva, s’est chargé et pour la première fois, d’accompagner les ouvrières agricoles marocaines durant la phase de retour au Maroc.
La campagne de récolte des fraises dans la province de Huelva, en Espagne, touche à sa fin. Les premiers contingents d’ouvrières marocaines commencent à rentrer au pays. Cette année et c’est inédit, des agents en sociaux en matière d’intégration, recrutés par les opérateurs agricoles, vont accompagner les saisonnières marocaines. Dans un communiqué, l’association Interprofessionnelle de la fraise andalouse, Interfresa, qui chapeaute cette opération à travers son programme mis en place durant la saison agricole, a indiqué que ses agents ont accompagné les journalières marocaines jusqu’à la gare maritime de Tarifa, où elles devaient faire la traversée vers le Maroc. Selon le patronat, ces retours se feront de manière échelonnée. À travers cette action, les professionnels font d’une pierre deux coups. En premier lieu, montrer une nouvelle facette du secteur, plus humaine et respectueuse des droits des ouvrières, en leur procurant un transport et un accompagnement pour les aider à finaliser les dernières démarches avant d’initier le périple de retour. En second plan, cette action permet aux professionnels de la filière fruits rouges de s’assurer que les ouvrières agricoles ont bien quitté le territoire espagnol à la fin de leur contrat et d’empêcher les tentatives d’immigration clandestine. Rappelons que le contrat des saisonnières marocaines stipulait, comme date limite de retour, le 31 juillet. Or, si la campagne agricole s’achève avant, les saisonnières sont appelées à rentrer chez elles.
À cet effet, Interfresa a souligné que cet accompagnement procure de la sécurité et de la confiance aux saisonnières, lesquelles se sentent épaulées grâce à la présence des médiateurs sociaux. Il s’agit d’un statut mis en place durant cette campagne comme des relais entre les saisonnières marocaines et leurs employeurs. D’autre part, deux responsables du ministère des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la Migration se sont rendus, le weekend dernier auprès des ouvrières agricoles marocaines s’affairant dans les champs de fruits rouges à Huelva. Les médias locaux ont salué cette présence en soulignant que “ les autorités marocaines valident les bonnes pratiques adoptées par les entreprises dans les champs de Huelva”. Durant ces réunions, les deux responsables marocains se sont entretenus avec les dirigeants de la ferme Las Posadillas, pointée du doigt par quatre saisonnières marocaines durant cette campagne. Celles-ci ont déposé plainte pour mauvais traitement sur les lieux de travail et dénoncé des abus sexuels. L’entreprise a présenté aux envoyés marocains, le programme mis e place par ses soins au profit des ouvrières marocaines. Bien entendu, l’entreprise a balayé d’un revers de main les accusations des saisonnières ayant déserté leur lieu de travail.
Durant cette rencontre, les membres d’Interfresa ont réitéré leur satisfaction quant au travail fourni par les ouvrières agricoles marocaines. S’agit-il d’un rétropédalage suite aux déclarations appelant à en finir avec cette dépendance à l’adresse de la main d’oeuvre marocaine en faisant appel à des ouvrières latinoaméricaines, par exemple ? Le mystère sera levé durant la prochaine campagne agricole. À souligner qu’une réception-iftar sera donnée, vendredi 31 mai, au profit de 150 ouvrières agricoles recrutées par l’exploitation agricole Las Posadillas, au siège de la Fondation Trois cultures de la Méditerranée. Il s’agit d’une action faisant partie du programme culturel mis en place par le ministère des MRE pour accompagner les journalières marocaines durant leur présence dans la région andalouse de Huelva.