Rehamna : l’urbanisme rural amorce un tournant structurant

Vingt douars de la province sont désormais dotés de périmètres délimités, première étape vers une meilleure planification territoriale.
Un pas important vient d’être franchi dans la structuration de l’espace rural dans la province de Rehamna. Lundi, au siège de la préfecture, les autorités locales ont entériné la signature des plans de délimitation des périmètres de 20 douars jusque-là non couverts par un document d’urbanisme. Répartis sur 15 communes territoriales, ces nouveaux périmètres visent à encadrer légalement l’expansion urbaine en milieu rural.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle approche portée par les pouvoirs publics : penser l’urbanisme rural comme levier d’équité territoriale, en facilitant notamment l’accès aux autorisations de construire dans des zones longtemps marginalisées du fait de leur statut administratif flou.
Présidée par le gouverneur de la province, Aziz Bouignane, la rencontre a réuni le directeur de l’Agence urbaine d’El Kelâa des Sraghna-Rehamna, les présidents des communes concernées, ainsi que des représentants de l’autorité locale et des services techniques. Elle marque un tournant dans la politique d’aménagement rural, en ligne avec les orientations du nouveau modèle de développement, fondé sur la convergence des projets publics et la simplification des démarches.
Pour les responsables provinciaux, cette opération va au-delà de la simple délimitation foncière. Elle constitue une étape stratégique, censée ouvrir de nouvelles perspectives de développement local, contenir les constructions illégales, renforcer l’attractivité du territoire et réduire les écarts entre espaces ruraux et urbains.
Faciliter l’investissement, désenclaver les territoires
Selon le gouverneur, ces plans permettront aux habitants de bénéficier d’un cadre réglementaire sécurisé pour construire, tout en préservant les spécificités de chaque douar. Même son de cloche du côté des élus communaux.
Pour les présidents des 15 communes concernées, la mise en œuvre de plans intégrés de délimitation constitue un levier concret pour désenclaver les populations, simplifier les procédures administratives et attirer de nouveaux investissements locaux. Certains ont souligné l’importance de fournir un cadre juridique clair, à même de réduire les litiges et d’encourager l’émergence de projets structurants.
Une approche participative saluée
La démarche adoptée par les autorités repose sur une concertation étroite entre les acteurs concernés. Les intervenants ont unanimement salué l’implication active de l’Agence urbaine, de l’administration territoriale et des services techniques dans l’élaboration des documents de délimitation.
Cette approche participative aurait permis d’adapter les plans aux réalités locales, tout en garantissant leur faisabilité technique et juridique.
L’initiative vise enfin à limiter l’étalement non maîtrisé de l’habitat, à protéger les terres agricoles et à offrir aux populations rurales les moyens de mener des projets de vie durables. En apportant une réponse normative aux besoins réels du territoire, elle entend poser les bases d’un développement équilibré et maîtrisé, en phase avec les ambitions du Royaume en matière de cohésion territoriale.
S.N. / Les Inspirations ÉCO