Réforme administrative : priorité à la simplification des procédures
Le département de la Réforme de l’administration a présenté son bilan, au cours d’un séminaire de communication autour des réalisations du Plan national de réforme de l’administration 2018-2021, devant les représentants de la Cour des comptes.
Après avoir dressé le cadre de coopération entre le département des Finances et la plus haute juridiction financière à travers deux conventions qui ont été signées en juillet dernier, le département de la Réforme administrative a procédé à son tour à nouer des canaux de dialogue avec la Cour des comptes en vue de dresser le bilan du plan national de la réforme qui couvre la période 2018-2021. Le séminaire de présentation des réalisations «a mis en lumière de manière spécifique les projets phares ainsi que les modalités d’exécution et les changements structurels qui ont été opérés», indique le département de la Réforme administrative. Plusieurs projets ont été présentés durant cette rencontre, essentiellement ceux destinés à réviser le cadre légal ainsi que les mesures prises en vue d’accélérer le processus de la déconcentration. «Les deux parties ont convenu de renforcer leur coopération dans l’objectif de créer une nouvelle culture du service public et de mettre en place des procédés efficients pour la gestion des services destinés aux usagers», ajoute la même source.
Les constats essentiels du comité de pilotage
La mise en conformité des services administratifs aux exigences, imposées par la loi relative à la simplification des procédures, reste une priorité pour l’Exécutif. Il faut qu’à l’issue de sa première réunion, le comité stratégique, chargé de l’exécution de cette législation névralgique pour la réforme, dresse un constat quant «à certains dysfonctionnements qui ont été relevés pour certaines mesures élaborées par les administrations et qui ne correspondent pas aux principes prévus par la loi 55-19», a indiqué le comité.
La plus haute instance de l’Exécutif chargée du suivi de l’application du calendrier de la facilitation des procédures a également noté le démarrage de la vaste opération de collecte des décisions administratives, ainsi que leur approbation par les deux comités national et technique qui sont chargés de les valider, avant leur mise en ligne au sein du portail national. Le comité insiste sur la sensibilisation de tous les acteurs administratifs sur la nécessité d’accélérer le processus du recueil des décisions, et d’éliminer ainsi toutes les entraves administratives qui sont à l’origine de la lourdeur des procédures.
«Il est impératif que toutes les administrations adhérentes à ce projet mobilisent tous les moyens nécessaires durant toutes les étapes de la mise en œuvre de la loi 55-19», indique le comité après le premier bilan qui a été établi à propos de la mise en conformité des administrations aux nouvelles mesures légales.
L’application de la loi devra se baser sur une série de textes réglementaires qui visent spécifiquement plusieurs départements les plus concernés par le nouveau dispositif. Il faut dire également qu’en tête de liste des mesures destinées à améliorer les rapports entre les usagers et les administrations, se trouvent le chantier de la digitalisation. Le niveau de la transition numérique des services publics contribuera de manière directe dans l’amélioration des services, de même que l’administration numérique, la réforme du statut de la fonction publique, l’amélioration de l’accueil et la lutte contre la corruption restent les 4 chantiers prioritaires de la réforme durant la prochaine étape de la mise en œuvre de la réforme.
La transformation digitale sera-t-elle réussie ?
Dans le contexte de crise liée à la pandémie de la Covid-19, la question du recours aux services digitalisés et dématérialisés se pose avec acuité, sachant que le gouvernement entend faire de la transformation digitale un levier stratégique pour l’amélioration des services publics durant ces circonstances exceptionnelles. Même si la continuité du fonctionnement des grands services publics a été assurée depuis le mois de mars 2020, la crise pandémique qui plane avec insistance sur le pays oblige le gouvernement de prévoir un dispositif qui instaure des services sécurisés qui facilitent la tâche aux usagers. Une série de mesures a été mise en œuvre en vue d’opérer la coupure digitale dont l’administration marocaine a besoin, et pour que les effets de la pandémie soient transformés en atouts au lieu d’être subis comme entrave à l’accès aux services administratifs.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO