Maroc

Quelle taille optimale pour la fonction publique ?

72% des 558 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm sont opposés à la baisse du nombre de fonctionnaires au Maroc. À l’opposé, 28% estiment que le Maroc doit diminuer le nombre de fonctionnaires.

En préambule, les différents chiffres présentés sont ceux des fonctionnaires des administrations publiques dont les rémunérations sont imputées au budget général. Tout d’abord, il s’agit de la recherche d’une cohérence des chiffres car ceux-ci sont tirés de la synthèse du rapport sur les ressources humaines de la direction du budget. Ensuite, le personnel des collectivités territoriales et les employés des établissements publics sont dans une logique différente avec des dépenses non puisées en direct du budget. Ainsi, la question du titre se pose selon plusieurs raisons en plus de la recommandation de la Banque mondiale quant à la maîtrise du coût de fonctionnement de l’administration par un meilleur contrôle de la masse salariale. Primo, durant la dernière décennie, les dépenses de personnel de l’État ont augmenté de 5,4% par an en moyenne atteignant près de 106,8 MMDH en 2016. Ce niveau représente 10,4% du PIB et 33% du budget général de 2016.

Aussi, en 2016, selon le rapport RH, le ratio masse salariale/recettes ordinaires s’est établi à 50,3% contre 50,9% un an auparavant. De même, la part des dépenses de personnel dans les recettes fiscales est de 54,2%. Secundo, sous l’impulsion des instances internationales, le gouvernement Benkirane a déjà initié en 2012-2016 un contrôle des dépenses de la fonction publique car la progression de la masse salariale a été ramenée à 2,6% par an en moyenne contre 7,6% entre 2007 et 2012. Tertio, le plan de réforme de l’administration est bien engagé avec trois axes, à savoir l’amélioration de la relation administration-usager, la mise en valeur du capital humain et l’optimisation de la gouvernance. Ainsi, la mise en valeur du capital humain va se traduire notamment par une nouvelle loi sur le statut des fonctionnaires. Ceux qui sont opposés à la diminution des effectifs de la fonction publique trouvent probablement plusieurs raisons à leur position. C’est le cas de l’effectif de la fonction publique dans certains pays voisins comme la Tunisie qui compterait un effectif quasi-équivalent au Maroc avec trois fois moins d’habitants. Aussi, le ressenti général des citoyens est que le Maroc a plutôt besoin de davantage d’instituteurs, de médecins, d’infirmiers ou de policiers.

Enfin, le chômage pourrait s’aggraver davantage en cas de coupes sévères dans la fonction publique. Ceux qui souhaitent une baisse des effectifs de la fonction publique se basent sur la concentration des fonctionnaires, dont 21,9% sont basés dans la région de Rabat-Kénitra et 15,8% dans la région de Casablanca-Settat.

De même, la maîtrise durable du déficit budgétaire passe par le contrôle des dépenses publiques dont la plus grande part est celle dédiée aux fonctionnaires.



Informel : derrière les chiffres du HCP


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