Projets économiques : la région du Nord en mode stress hydrique

Maintenir la dynamique de développement, mais en accordant une part importante des projets aux priorités du moment. Telle est la résolution prise dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, dont le Conseil régional vient d’approuver la réalisation de plusieurs chantiers. Objectif : lutter contre les effets du stress hydrique.

La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima se met en mode stress hydrique. Bien qu’elle soit l’une des régions les moins touchées par ce phénomène, la partie nord du Royaume met le cap sur les chantiers de préservation et de stockage des ressources hydriques.

C’est ainsi que lors de sa dernière session ordinaire tenue en début de semaine à Tanger, le Conseil régional a approuvé plusieurs projets de construction d’infrastructures hydrauliques. À Tanger, il prévoit la réalisation de stations mobiles de dessalement d’eau de mer, ainsi que le financement et la réalisation de plusieurs petits barrages et bassins collinaires.

Parmi ces projets, on peut aussi citer une convention pour la réutilisation des eaux usées pour l’arrosage des espaces verts à Al-Hoceima. Une option qui vise à économiser l’eau potable au maximum pour les besoins de la consommation des ménages et de l’agriculture.

Barrages à 41%
L’ensemble de ces projets ont pour objectif de contribuer aux mesures de rationalisation de l’utilisation d’eau, dans un contexte de baisse drastique de la pluviométrie. En effet, selon la Direction générale de de l’hydraulique, relevant du ministère de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage des grands barrages, situés dans la région, se situe à hauteur de 41%, soit des retenues d’environ 710,67 millions de mètres cubes. Qui dit baisse de la pluviométrie, dit impact sur l’agriculture et sur le couvert forestier.

D’ailleurs, cette région est souvent le lieu d’importants incendies durant la période estivale. Pour en limiter l’impact néfaste sur le domaine forestier, le Conseil régional a ainsi approuvé la mise à niveau et le renforcement de la protection des forêts contre les incendies à Tanger. La protection de l’environnement passe aussi par la création de deux centres pour l’enfouissement et la valorisation des déchets à Tétouan et Ouezzane, la protection des communes d’Amtar (Chefchaouen) et d’Ain Dorij (Ouezzane) contre les inondations des bassins hydrauliques environnants.

Agroéconomie
Sur le plan agricole, on retiendra l’adoption d’une annexe à la convention de partenariat pour la valorisation de l’agropole du Loukkos, à Larache. Il en est de même en ce qui concerne la convention pour la création d’une zone d’activités économiques, industrielles et artisanales dans la province de Fahs-Anjra.

Le Conseil de la région a également approuvé le projet de l’observatoire régional de la veille stratégique et de l’intelligence territoriale et économique. D’ailleurs, le président du Conseil régional, Omar Moro, rappelle que l’ensemble de ces chantiers se tiennent dans le cadre de la mise en œuvre de projets programmés avec le Plan de développement régional.

1 MMDH
Ce plan, il faut le noter, a déjà été approuvé par le ministère de l’Intérieur. Selon Omar Moro, «le rythme de réalisation de ces projets est en phase avec l’agenda établi». Il est doté d’une valeur de 1 MMDH et devrait être déployé sur les cinq prochaines années.

Ce PDR vise le développement économique global et la création de richesse, avec des projets de construction et de réhabilitation de 12 zones d’activités économiques, l’achèvement de la cité Mohammed VI Tanger Tech, et la contribution à la création de 200.000 opportunités d’emploi.

Investissements : maintenir la dynamique

La Commission régionale unifiée d’investissement (CRUI) de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima indique avoir approuvé, au cours de l’année 2023, quelque 709 projets d’investissement, soit une progression importante de 39,5% par rapport à l’année précédente.

Ces projets totalisent un volume d’investissement global de 73,4 MMDH, en hausse de 41% par rapport à 2022, en plus de la création à terme d’environ 70.000 emplois stables, contre 58.000 emplois projetés une année auparavant.

L’année dernière, la CRUI a également approuvé 44 projets de conventions d’investissement pour un montant total de 18 MMDH à même de créer environ 10.200 emplois stable à terme, en plus de 148 dossiers de conciliation résolus.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO