Maroc

Priorité au désenclavement de la région

Brahim Mojahid, président du Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra

Potentiel de la région, projets en cours, Plan de développement régional… Brahim Mojahid, président du Conseil de la région Béni Mellal-Khénifra, explique les grandes lignes de son plan d’action.

Les Inspirations ÉCO : Cela fait plus d’une année que vous êtes à la tête du Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra. Quelles sont les attentes de la population  ?
Brahim Mojahid : Au niveau de la région, près de 60% de la population habite des zones montagneuses. Donc les premières et principales attentes concernent les infrastructures de base: électricité, eau potable, routes… Il y a aussi une autre forte demande liée à l’emploi. La région compte plus de 2,5 millions d’habitants avec une jeunesse qui a des attentes concernant le travail en particulier. Mais le vrai problème demeure l’enclavement des zones montagneuses. Si on arrive à désenclaver les provinces et communes éloignés, tout le reste est surmontable.

Béni Mellal-Khénifra a plusieurs atouts, mais quelle est sa vraie vocation?
Nous essayons de donner à la région deux vocations. La première est agricole. Béni Mellal-Khénifra dispose de plusieurs atouts à ce niveau (terres fertiles, ressources hydrauliques…) qu’il s’agit d’exploiter davantage. À titre de rappel, nous avons un PIB agricole de 18 MMDH, l’un des plus importants au niveau national. À ce propos, nous avons une convention avec le ministère de l’Agriculture et la Pêche maritime pour gérer les ressources hydrauliques d’une manière rationnelle et en faire profiter l’agriculture de la région. La deuxième vocation que nous essayons de donner à la région est industrielle. Nous sommes en train d’élaborer, en partenariat avec le Groupe OCP et le ministère de l’Industrie, du commerce extérieur et de l’économie numérique, une convention pour la création d’une zone industrielle à Fqih Ben Salah. Ce sera l’une des plus importantes au Maroc. Les discussions sont bien avancées.

Quels sont les secteurs  qui peuvent attirer les investisseurs  ?
La région, comme expliqué plus haut, est coupée en deux, ce qui se répercute sur la nature des activités économiques. Ainsi, dans les régions montagneuses, il y a le tourisme, notamment vert et d’excursions, l’artisanat et la culture des arbres fruitiers, tandis que dans les autres zones, on voit se développer l’agriculture et l’industrie. Pour, justement, encourager les investisseurs à venir s’installer dans la région, nous avons signé une convention importante avec le ministère de l’Industrie, du commerce extérieur et de l’économie numérique. À titre d’exemple, et dans le cadre de la mobilisation du foncier, la région va contribuer à hauteur de 50% au prix du terrain afin de soutenir les investisseurs. Aussi, la région va contribuer à hauteur de 5.000 DH pour chaque emploi créé, tandis que le ministère va y contribuer à hauteur de 10.000. C’est une première au Maroc qui vise à encourager la création d’emplois dans la région. La convention a été validée par le Conseil régional et devrait entrer en vigueur très prochainement.

Les composantes de la région ne sont pas sur un pied d’égalité. Comment comptez-vous réduire les disparités?
Nous sommes satisfaits du découpage territorial qui a donné lieu à une région complémentaire. Le vrai problème demeure le manque des infrastructures. C’est pour cela que le Conseil régional a décidé d’ériger la construction des routes en priorité pour faciliter la liaison et communication entre les différentes communes et provinces de la région. Après, la réduction des disparités va venir naturellement.

Comment se déroule le partage des rôles entre le conseil régional et l’administration centrale?
La relation est encore floue. En tant que conseil, nous avons des compétences propres, d’autres transférées par le gouvernement et certaines sont partagées avec celui-ci. Seulement, les administrations centrales n’arrivent pas à s’adapter à cette réalité. Le problème est que les représentants de ces administrations au niveau régional ne prennent pas de décisions ; elles se contentent d’un rôle de «boîte aux lettres ». Et cela pose de sérieux problèmes car on ne peut pas aller à Rabat pour chaque dossier. Durant les premiers mois du mandat, je passais au moins trois jours par semaine à faire le tour les ministères et départements afin de faire aboutir les dossiers. Ce n’est pas normal. J’espère que le prochain gouvernement prendra en compte cette problématique qui entrave l’action des conseils régionaux.

Chaque conseil régional doit se doter d’un Plan de développement régional durant sa première année de mandat. Où en êtes-vous ?
En fait, si la loi organique relative aux régions est sortie il y a plus d’une année, le décret d’application n’a vu le jour qu’en mai dernier. Donc, il ne faut  compter qu’à partir de cette date. Dans tous les cas, notre PDR est finalisé et nous sommes la première région au royaume à l’avoir terminé. Il se décline en 13 programmes avec plusieurs projets de développement    et un budget de 26 MMDH.



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