Maroc

Politique migratoire. Quel bilan ?

Le ministère délégué chargé des MRE des Affaires de la migration se livre à l’exercice du bilan de son action destinée aux immigrants installés au Maroc. Les détails.

La Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) fête son cinquième anniversaire. Une période assez longue pour dresser un bilan de cette action gouvernementale. «Cette stratégie, a permis d’aboutir à quatre grands objectifs : faciliter l’intégration des immigrés réguliers, mettre à niveau le cadre réglementaire, mettre en place un cadre institutionnel adapté et gérer les flux migratoires dans le respect des droits de l’Homme», indique Abdelkrim Benoutiq, ministre délégué, chargé des MRE et des affaires de la Migration qui insiste sur le caractère « souverain» de cette politique. « face aux différents et profonds changements des dynamiques migratoires, le Maroc a choisi souverainement de mettre en place une nouvelle politique migratoire, basée sur une approche humaniste, cohérente et globale», insiste-t-il.

À noter que le ministère veille à présenter un bilan annuel de la SNIA. «Ce rapport présente les efforts de l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux de la SNIA ainsi que les mesures à prendre pour relever les défis pour les années à venir en vue d’assurer la réussite de ce chantier royal de grande envergure», indique Benoutiq.

La SNIA comporte onze programmes touchant des domaines fondamentaux, à savoir l’éducation, la santé, le logement, l’assistance sociale et humanitaire, la formation professionnelle et l’emploi, la gestion des flux migratoires et la lutte contre la traite des êtres humains, la coopération et partenariats internationaux, le cadre réglementaire et conventionnel, la gouvernance et la communication.

dispositif d’intégration éducative des enfants migrants et réfugiés, qui détermine les étapes et démarches d’identification, d’accueil, d’orientation et d’inscription de ces enfants a été développé. Grâce aux mesures entreprises, 5545 d’enfants migrants a été enregistré dans les douze Académies régionales de l’Éducation et de la formation, dont 1500 au niveau primaire. Enfin, 1615 migrants et refugiés ont bénéficié des cours de langues et cultures marocaines assurés par des associations soutenues par le le ministère.

Santé
En attendant le RAMED
Dans cet axe, la SNIA vise à l’intégration des immigrés réguliers et réfugiés dans le programme de couverture médicale pour les plus démunis (RAMED) ou création d’un régime spécifique, cet objectif n’est pas encore atteint. A la place, le gouvernement continue à garantir l’accès – théoriquement- gratuit aux structures de santé dans le cadre des programmes de santé publiques (maternité et vaccination). 17 000 consultations médicales au profi t de migrants ont été réalisées en 2018.

Formation professionnelle
Un effectif faible
Des séances de sensibilisation autour de l’ouverture de l’accès aux formations assurées par ces établissements au profit des migrants dans les villes de Rabat, Salé, Casablanca, Témara et Oujda ont pu se tenir avec la participation de plus de 300 migrants durant la période 2017- 2018. Cet effort a permis à 54 migrants et refugiés de s’inscrire à l’OFPPT au titre de l’année 2017- 2018 et 401 autres à intégrer une des formations de l’Entraide Nationale. Un effort honorable mais demeure insuffisant en matière d’intégration professionnelle.


Ahmed Skim
Directeur des Affaires de la migration au ministère délégué chargé des MRE et des affaires de la migration

«Le réforme législative avance»

La mise en oeuvre de la SNIA s’appuie beaucoup sur le partenariat avec les ONG et le secteur privé. Pourquoi ce choix ?
Parmi les principes de cette politique publique, nous retrouvons la responsabilité partagée entre le public et le privé. À ce titre, le secteur privé est mieux outillé pour l’intégration des immigrants dans le marché de l’emploi. Dans la santé, nous finançons des programmes associatifs pour faciliter l’accès aux soins des migrants. Ainsi, la SNIA est une politique publique horizontale: elle inclut les institutionnels publics, la société civile, le secteur privé et les universitaires.

La SNIA est passée au second plan en 2018. Est-ce en raison des déplacements forcés menés en fin d’année ?
Nous faisons, chaque année, un bilan de cette politique. Plusieurs chantiers ont été réalisés, notamment la deuxième opération de régularisation, l’intégration culturelle et scolaire des migrants, l’accès à la santé et aux programmes d’emploi.

Quelles sont les raisons du retard dans la présentation de la nouvelle loi sur l’immigration ?
Le réforme législative avance. En 2016, nous avons adopté la loi sur la traite et son décret. D’autres textes sectoriels ont été amendés, notamment la loi sur les coopératives et les textes de certaines professions réglementées désormais accessibles à accéder aux étrangers. Deux projets de loi relatifs à l’asile et l’immigration sont en cours de finalisation. Avec le changement de gouvernement en 2017, nous avons revu le plan législatif. Le nouveau ministre apporte aussi sa touche à cette nouvelle version.



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