Maroc

«Plan d’action de Fès» : les leaders des différentes confessions en conclave

La capitale spirituelle et culturelle du Royaume a accueilli, les 20 et 21 juillet, la cinquième édition du Plan d’action des chefs et acteurs religieux. Cette rencontre a connu la participation de responsables gouvernementaux, d’acteurs religieux et de représentants des Nations Unies.

La ville de Fès a accueilli, les 20 et 21 juillet, les travaux du symposium international célébrant le cinquième anniversaire du Plan d’action des chefs et acteurs religieux. Les participants à cette rencontre ont partagé leurs visions sur les actions susceptibles de prévenir l’incitation à la violence pouvant conduire à des actes criminels.

Organisé par la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme et la Rabita Mohammadia des Oulémas au Maroc, en partenariat avec le Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger (OSAPG), ce symposium a été l’occasion de mettre l’accent sur les bonnes pratiques et les enseignements tirés de la mise en œuvre du «Plan d’action de Fès».

Il a permis aussi d’examiner les moyens et mécanismes d’application de ce plan à même de soutenir les efforts internationaux visant à établir des bases de paix et de sécurité, à promouvoir les droits de l’Homme et à favoriser le développement durable. Intervenant à cette rencontre, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a affirmé que «le Maroc n’a cessé, au cours des cinq dernières années, de concrétiser sa ferme volonté de combattre l’extrémisme et les discours de haine à travers ses réalisations sur le terrain dans les domaines religieux, législatif, de la sécurité, des droits de l’Homme, de la culture et du développement».

De son côté, l’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, a souligné que «l’engagement du Royaume en faveur des valeurs universelles de paix, la coexistence pacifique, la tolérance religieuse, le dialogue entre les cultures et les civilisations, ne date pas d’hier. C’est un héritage de toutes les monarchies marocaines». En effet, conformément aux hautes instructions royales, le Maroc a renforcé sa coopération avec les Nations Unies et toutes les agences concernées pour la mise en œuvre efficace et efficiente du Plan d’action de Fès, et ce à travers plusieurs actions et initiatives.

Dans un message lu en son nom, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterrez, a mis en avant l’importance de ce Plan en déclarant : «Je me félicite de ce Plan pour son engagement à promouvoir la paix, la compréhension, le respect mutuel et les droits fondamentaux de tous les peuples, et pour avoir présenté les multiples voies à travers lesquelles les chefs religieux peuvent contribuer à faire régner la paix et la stabilité.» Le responsable onusien a également fait savoir que les Nations unies œuvrent, avec leurs partenaires religieux, pour «rassembler les gens et construire des sociétés égalitaires où les droits humains de chaque personne sont pleinement respectés».

Des initiatives pionnières sur le plan africain
En réponse aux différents défis posés par l’extrémisme et le nécessaire renouvellement du discours religieux, le Maroc a pris plusieurs initiatives pionnières sur le plan africain pour faire connaître et diffuser son modèle religieux tout en consolidant sa coopération et ses échanges d’expériences. Parmi celles-ci, on peut citer la création du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en 2017, chargé de coordonner les efforts des religieux du continent afin de diffuser la véritable image de l’islam et de ses nobles valeurs, basées sur la modération, la tolérance et la coexistence, au service de la sécurité, la stabilité et le développement.

Le Maroc, qui est très impliqué et de manière responsable dans la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste des Nations unies, a accumulé une riche expérience nationale en la matière. Celle-ci en fait un modèle incontournable qui suscite l’intérêt de nombreux pays, grâce à une politique de sécurité basée sur la vigilance, la surveillance, l’anticipation et la prévention des actes de terrorisme et d’extrémisme violent.

Notons que la stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme s’intéresse, au-delà du domaine sécuritaire, au développement des capacités et à la formation afin de combattre le phénomène, une expérience réussie qui a été récompensée par la création au Maroc du programme de lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique, dépendant de l’ONU.

Évaluer la mise en œuvre du Plan
Il faut noter que le «Plan d’action de Fès» est le fruit de deux années de consultations qui ont débuté dans cette ville avec des leaders appartenant à différentes confessions et religions du monde, sous l’égide du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger. Le symposium de cette année a été l’occasion d’évaluer les acquis de sa mise en œuvre, cinq ans après son adoption.

Il a permis également de passer en revue les efforts de lutte contre les phénomène d’incitation à la violence et aux discours de haine, considérant que l’extrémisme religieux et intellectuel ainsi que la violence conduisent à des crimes, compromettent la paix, la sécurité et le développement durable, et constituent des menaces directes et de graves violations aux droits de l’Homme.

Lors des tables rondes organisées à huis clos, les participants ont traité de sujets en relation avec le rôle des chefs religieux dans la promotion de sociétés pacifiques, inclusives et justes, le renforcement de l’appui à la mise en œuvre du «Plan d’action de Fès» au niveau international, et de l’approche genre dans la poursuite de sa mise en œuvre.

Ce symposium témoigne de l’engagement fort du Royaume aux côtés des Nations Unies pour œuvrer durablement en faveur de la promotion d’une culture de la paix et du dialogue entre les cultures et les religions, la facilitation de la coexistence et l’acceptation de l’autre ainsi que la lutte contre toute forme de violence, de discrimination, de racisme et de discours de haine.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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