Maroc

ORIENTAL. Avec CGLUA, l’Afrique est une dimension du développement régional

PUBLI-REDACTIONNEL. Le Fonds africain d’appui à la coopération décentralisée internationale (FACDI), lancé en 2019, par le Maroc a lancé deux appels à projets, en 2020 et 2021, auprès des collectivités territoriales marocaines et de leurs homologues d’Afrique subsaharienne, qui ont connu un grand engouement.

Le gouvernement marocain a mis en place en 2019 le Fonds africain d’appui à la coopération décentralisée internationale (FACDI) dans l’objectif de favoriser et soutenir la coopération Sud-Sud entre collectivités territoriales d’Afrique. Cette initiative concrétise une recommandation faite par les membres de CGLU Afrique, lors de la cinquième édition du Sommet Africités, tenue, à Marrakech, en décembre 2009. Le FACDI soutient 60% du coût des projets de coopération décentralisée, la collectivité marocaine apportant 30% et la collectivité d’un pays africain contribuant à hauteur de 10%.

Le FACDI a lancé deux appels à projets, en 2020 et 2021, auprès des collectivités territoriales marocaines et de leurs homologues d’Afrique subsaharienne, qui ont connu un grand engouement. Le champ couvert par les deux premiers appels à projets du FACDI est cependant resté très largement l’espace des pays du voisinage immédiat du Royaume du Maroc, notamment les pays d’Afrique de l’Ouest francophone. Un effort est en cours pour élargir ce champ, et embrasser un espace bien plus vaste et diversifié ciblant notamment des pays d’autres régions, y compris les pays anglophones et lusophones. CGLU Afrique offre la capacité de son réseau panafricain pour soutenir cet effort d’élargissement et de diversification.

L’originalité du FACDI est qu’il accorde le rôle de maître d’ouvrage du projet de coopération décentralisée à la collectivité africaine partenaire de la collectivité marocaine, à l’opposé de ce qui se fait en cette matière dans les projets de coopération décentralisée Nord-Sud. Cette originalité de l’approche, promue dans le cadre du FACDI, est porteuse de relations de coopération plus saines entre les collectivités marocaines et leurs homologues d’autres pays africains, parce qu’authentiquement égalitaires et solidaires. Pour donner sa pleine mesure, le FACDI devrait s’appuyer sur un groupe permettant d’assurer le suivi et la mesure d’impact des projets de coopération entre les collectivités marocaines et leurs homologues d’autres pays d’Afrique. Là encore, CGLU Afrique est prêt à fournir son expertise et son réseau pour que le groupe d’appui reflète la diversité de la représentation des différentes catégories de collectivités et régions du continent.

La région de l’Oriental précurseur au Maroc dans la dynamique de la coopération Sud-Sud entre collectivités territoriales
L’Oriental a fait de la coopération avec les régions des pays d’Afrique subsaharienne un des axes stratégiques de sa politique de développement. D’une certaine façon, cette ouverture de la région à l’apport de la coopération internationale à son développement a été largement préparée par les initiatives prises dans ce sens par l’Agence de développement de l’Oriental, une institution de mission chargée des études prospectives sur le développement de la région et du marketing régional.

L’ouverture de l’Oriental à la coopération avec les collectivités territoriales des pays d’Afrique subsaharienne prend appui, pour sa part, sur les contacts développés au cours de l’histoire par certaines villes de la région. Ainsi la ville de Figuig a été pendant longtemps un des principaux carrefours du commerce caravanier transsaharien. Plus récemment, la ville de Berkane a été le point de ralliement des mouvements de libération qui combattaient pour l’indépendance du continent, comme l’ANC (Afrique du Sud), le FLN (Algérie), le FRELIMO (Mozambique) ou le PAIGC (Guiné-Bissau et Cap Vert).

C’est donc tout naturellement que l’Oriental s’est retrouvé précurseur dans le développement de la coopération Sud-Sud entre collectivités territoriales africaines, et être la toute première région du Maroc à avoir conclu des accords de partenariat avec, au moins, quatre régions de pays d’Afrique subsaharienne, à savoir, la Région de la Boucle du Mouhoun, au Burkina Faso ; la Région de Nawa, en Côte d’Ivoire; la Région de Kayes, au Mali; et le Département de Kaolack, au Sénégal. De nombreuses autres demandes de coopération lui ont été adressées par les collectivités territoriales de Mauritanie, du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Togo…

Le coaching territorial, axe majeur de la coopération de la région de l’Oriental avec ses homologues d’Afrique subsaharienne
Le coaching territorial constitue le point d’entrée de l’Oriental dans sa coopération avec ses partenaires d’Afrique subsaharienne, principalement à la demande de ces derniers. Ce choix fait suite au succès que connaît le programme de coaching territorial dans la région. En centrant l’effort sur le facteur humain, ce programme a réussi à favoriser le développement de relations de confiance entre acteurs, qui ont permis leur meilleure mobilisation en faveur de la croissance économique de la région et de ses collectivités territoriales constitutives. L’approche du coaching territorial est une innovation lancée par CGLU Afrique, en collaboration avec l’Agence de développement de l’Oriental et l’Ong belge Echos communication, pour accompagner les acteurs en vue d’ajuster leurs comportements à la nouvelle donne institutionnelle caractérisée par la gestion décentralisée des affaires publiques. Cet ajustement nécessite une instrumentation et du personnel spécialisé pour sa mise sa mise en œuvre. C’est la raison pour laquelle CGLU Afrique a mis au point un cycle de formation au métier de coach territorial, ce qui est une première au niveau mondial. 22 coachs ont été formés pour les besoins de la région. Un Centre d’excellence en coaching territorial a également été mis en place à Oujda.

Dans le cadre de sa coopération avec ses partenaires, la région a soutenu la formation, à Oujda, au sein du Collège du coaching territorial de l’Académie africaine des collectivités territoriales de CGLU Afrique (ALGA), de plus de 40 coachs originaires de différentes régions d’Afrique. Le Conseil régional a de même appuyé la création d’un Centre de coaching territorial, à Kaolack, au Sénégal. Des demandes de création de ce genre de centres ont été exprimées à l’encontre du Conseil régional de l’Oriental par des collectivités de Côte-d’Ivoire, du Cameroun ou de Mauritanie. Ces centres représentent des pôles d’animation des organisations de la société civile et des relations entre différents acteurs, et un lieu de mise en relation des milieux économiques et des jeunes pour faire émerger des possibilités d’emplois et de développement de l’entrepreneuriat. C’est cette ouverture à la réalité économique, sociale et culturelle des territoires pour bâtir des ponts et des dialogues entre acteurs qui caractérisent le coaching territorial.

La coopération décentralisée inter-africaine, un ingrédient utile à la promotion du co-développement dans le continent africain
Pour être durables et avoir un impact concret dans la vie des populations, les projets de coopération décentralisée doivent intégrer des acteurs de la société civile et du secteur privé sur le modèle de ce qui est promu dans le cadre des centres de coaching territorial. C’est à cette condition que la coopération entre les collectivités marocaines et leurs homologues de pays africains est porteuse de promesses de co-développement humain durable. Un exemple illustrant cette ouverture de la coopération décentralisée à l’ensemble des protagonistes de la vie locale est donné par le projet de partenariat entre l’Oriental et le département de Kaolack, au Sénégal. Initié au départ dans le cadre de la coopération autour du coaching territorial, ce projet intègre désormais l’octroi de bourses d’études aux jeunes originaires de Kaolack à qui il est offert de poursuivre une formation dans les établissements universitaires ou de formation professionnelle de la région de l’Oriental.

Est également intégré dans ce projet, la coopération entre chambres consulaires des deux collectivités territoriales, chambres de métiers, chambres d’agriculture, chambres de commerce et d’industrie. L’objectif est de connecter les jeunes en formation et les milieux économiques, pour détecter les possibilités de développer l’entrepreneuriat jeune, et de créer un courant d’affaires entre les entreprises des deux collectivités. CGLU Afrique encourage, en effet, les collectivités marocaines à adopter cette démarche de diversification et d’approfondissement de leurs partenariats Sud-Sud avec leurs homologues africains. C’est de cette façon qu’elles pourront consolider les relations de solidarité nécessaires à la création d’un élan commun de co-développement qui est le prérequis à l’émergence de l’Afrique des peuples.

CGLU Afrique soutient le débat sur le Nouveau modèle de développement du Maroc

CGLU Afrique soutient l’option marocaine en faveur d’une gestion décentralisée des affaires publiques confirmée à travers la régionalisation avancée, considérée comme l’un des principaux piliers du nouveau modèle de développement du Maroc. Cette option met tous les acteurs en situation d’apprentissage s’ils souhaitent ajuster leurs relations et leurs comportements au nouvel environnement de la régionalisation avancée après avoir vécu pendant plus d’un demi-siècle dans un système de gestion centralisée des affaires publiques. CGLU Afrique a proposé de recourir au coaching territorial pour accompagner l’ensemble des acteurs à gérer ce changement majeur. L’expérience du programme de ce coaching, menée depuis cinq ans, dans l’Oriental a montré l’intérêt de cette approche pour créer de nouvelles relations de confiance entre acteurs, propices à leur mise en synergie et à leur mobilisation en faveur de l’œuvre de développement. CGLU Afrique est disposé à accompagner les autres régions du Maroc à mettre en œuvre un programme de coaching territorial à l’instar de ce qui se fait dans la région de l’Oriental.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Docs


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