OMPIC/Création d’entreprises : le commerce suscite moins d’engouement
Bien que le secteur du commerce soit toujours en tête en matière de création d’entreprises, il affiche une tendance à la baisse depuis plus de cinq ans, passant de 44,76% du total en 2017 à 36,32% en 2022, soit une régression de 1,6% en moyenne chaque année.
Comme en 2020, l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) a dénombré moins de créations d’entreprises au titre de l’année 2022. Cette tendance au recul sera-t-elle confirmée en 2023 ou s’agit-il d’une simple période conjoncturelle en relation avec l’inflation et la crise économique ? Pour le moment, le même repli (-10,4%) – enregistré en comparaison avec les exercices 2019-2020 – a été également constaté en 2022 par rapport à 2021. Il s’agit d’une baisse de 11,1%, comme il se dégage du tableau de bord de l’OMPIC. En chiffres, le nombre de création est passé de 94.970 entités en 2019 à 104.932 en 2021, avant d’amorcer un trend baissier pour se situer à 93.272 créations.
Dans le détail, 63.219 sociétés sont des personnes morales et 30.053 des personnes physiques. À noter que le nombre de créations d’entreprises relevant de la forme juridique «personne morale» a reculé de 12,5% alors que celui des personnes physiques a baissé de 7,9% par rapport à 2021.
Dans ce sens, la SARLAU (Société à responsabilité limitée à associé unique) – qui est une SARL constituée d’un seul associé, qu’il soit personne physique ou morale – représente 61,8% des entreprises créées en 2022 contre 56,5% en 2021, tandis que 37,8% relèvent de la forme juridique Société anonyme à responsabilité limitée (SARL) contre 43 % en 2021.
De moins en moins d’engouement pour le commerce sur les cinq dernières années
À l’instar des dernières années, le commerce se place en tête, avec 36,32% du total des créations d’entreprises en 2022. Il est suivi du bâtiment/travaux publics (BTP) et des activités immobilières (17,65%) puis des services divers (17,64%). Toutefois, en observant la tendance des cinq dernières années, force est de constater que la répartition par secteur d’activité fait ressortir une baisse constante des entreprises relevant du commerce. Leur part est passée de 44,76% en 2017 à 43,68% en 2018 avant de se situer à 41,43% en 2019. Ce même recul a été constaté au titre de l’année 2021 où les chiffres étaient à la hausse, (soit une part de 39,03% avant de baisser à 36,32%). Les autres segments de BTP et activités immobilières ainsi que les services divers ont capté, plus au moins, les mêmes parts de marché en matière de création d’entreprises avec une hausse minime des services. Il en va de même pour les secteur du TIC, agriculture et pêche, activités financières ainsi que pour les hôtels et les restaurants.
Répartition régionale : Tanger-Tétouan-Al Hoceima performe
En se référant à la répartition régionale de la création d’entreprises, et exception faite de la Région de Tanger-Tétouan Al Hoceima, – qui est passée de 12.856 créations en 2021 à 13.519 en 2022 – toutes les régions ont accusé un recul.
Parmi les 93.272 créations enregistrées en 2022, 25.995 concernent la Région Casablanca-Settat (contre 28.462 en 2021). Elle est suivie de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (voir ci-dessus) et de Rabat-Salé-Kénitra avec 14.928 créations en 2021 et 12.138 en 2022. La quatrième Région la plus performante à ce niveau est celle de Marrakech-Safi (10.321 entreprises en 2021 et 9.246 en 2022). Suivent, respectivement, celles de Fès-Meknès, Souss-Massa, l’Oriental, Lâayoune-Sakia El Hamra, Beni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet, Dakhla-Oued Eddahab et enfin Guelmim-Oued Noun.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO