Offshoring : un potentiel de 50.000 emplois à l’horizon 2023
Les professionnels des technologies de l’information de télécommunication et de l’offshoring (APEBI) ont rencontré Saad Dine El Otmani en début de semaine. La création d’emplois dans les métiers du digital et de l’offshoring a été au cœur de cette réunion.
Le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani, a accordé, lundi 22 février à Rabat, une audience à Amine Zarouk et Mehdi Alaoui, respectivement, président et vice-président de la Fédération des technologies de l’information de télécommunication et de l’offshoring (APEBI). La création d’emplois dans les métiers du digital et de l’offshoring a été au cœur de cette rencontre. Il a été également question de revenir sur la circulaire, relative au soutien du secteur de l’offshoring, rendue publique le 22 décembre 2020. «C’est la première étape d’une série de workshops que nous allons organiser avec le gouvernement pour le déploiement de notre ambitieux projet, Maroc digital, sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années», a commenté Amine Zarouk se réjouissant au passage de «la mobilisation et le fort engagement dont fait montre l’Exécutif pour un secteur en constante transformation et qui représente un fort potentiel pour l’économie du royaume et qui a démontré une forte résilience pendant la crise sanitaire».
Une longue liste de doléances
Par ailleurs, lors de ce tête-tête, l’APEBI, qui pèse près de 70 MMDH, en termes de chiffres d’affaires et plus de 100.000 emplois, a exprimé sa principale préoccupation aujourd’hui qui consiste à accompagner le royaume dans la création des emplois de demain et la transformation digitale des compétences nationales. Dans la même foulée, l’APEBI a sollicité le soutien du gouvernement pour la mise en œuvre de quatre mesures prioritaires, à savoir, le soutien à la création de centres d’excellences et de plateformes de reconversion professionnelle, dédiées au digital, aux jeunes en situation difficile ou en phase de transition.
Les professionnels militent aussi pour le renforcement du développement de l’écosystème des freelancers, à travers la formation professionnelle et leur intégration dans l’économie numérique ainsi que l’accompagnement de la transition digitale des régions marocaines à travers la création de PDR digitaux. L’avenir des freelancers, qui représentent une opportunité de taille pour créer une communauté de compétences à forte valeur ajoutée pour l’économie du pays, préoccupe en effet l’APEBI qui a soutenu et accompagne actuellement le programme Offshorers auto-entrepreneurs (Moroccan Freelancers), initié par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, dont la finalité est de former 200.000 jeunes sur 4 ans pour être autonomes et auto-entrepreneurs. Les professionnels des technologies de l’information de télécommunication et de l’offshoring prônent également le soutien à la création de l’écosystème des startsups en rendant opérationnel le Start Up Act.
L’APEBI insiste sur l’urgence de libérer le texte qui définit la nouvelle charte d’investissement avec sa composante concernant les stratups à savoir le «Start Up Act», estimant que la création d’un écosystème de startsup est indissociable de toute stratégie digitale d’un pays. «Les pépinières d’entreprises technologiques et innovantes contribuent au recrutement des jeunes talents et facilitent leur intégration dans le monde professionnel», dit-t-on. «Nous avons également évoqué le volet lié à l’innovation, exposé les actions menées jusqu’ici par l’APEBI pour la régionalisation du digital à travers la création d’antennes régionales et de zones d’accélération», a ajouté le patron de la fédération.
Vers la création de Zones d’accélération digitale
Il faut rappeler que l’APEBI, dans le cadre d’un collectif composé de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM), Maroc numeric cluster (MNC) et de l’association Moroccan start-up ecosystem catalysts (MSEC), a ouvert un chantier majeur, en étroite collaboration avec les Centres régionaux d’investissement (CRI) , dans la perspective de créer un réseau de «Zones d’accélération digitale» dans différentes régions. Ces zones intégrées d’innovation digitale regrouperont des centres de recherche universitaires, des startups marocaines et africaines à fort potentiel, des incubateurs, des centres de formation/reconversion, des sociétés en forte démarche de digitalisation.
Selon l’étude, réalisée dans le cadre de la structure d’animation offshoring, le potentiel de création d’emploi dans le secteur est considérable, près de 50.000 emplois à l’horizon 2023. À ce propos l’APEBI a entamé des discussions avec des bailleurs de fonds internationaux afin de financer des formations et ainsi anticiper la mutation des métiers classiques, tels que les métiers de la relation client ou les métiers manuels à faible prérequis intellectuel. L’APEBI a par ailleurs confirmé son engagement auprès de l’Agence de développement digital et noté avec satisfaction la qualité de coopération avec cette dernière. S’agissant de l’industrie 4.0, l’APEBI a mis en avant le lien étroit entre la digitalisation des industries marocaines et leur compétitivité et performance.
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco