Maroc

Nouvelle plainte des saisonnières marocaines

Les journalières marocaines s’affairant dans les exploitations de Huelva entament une nouvelle action en justice pour dénoncer les agissements du syndicat qui a soutenu leur cause.

Les saisonnières marocaines ayant dénoncé des abus dans les exploitations de fraise à Huelva ne sont pas au bout de leur peine. Dix journalières prises sous l’aile du Syndicat des travailleurs andalous (SAT) ont porté plainte contre cet organisme. Dans cette plainte, déposée samedi dernier à la Guardia Civil de Malaga, les ouvrières dénoncent un responsable de ce syndicat, «J.B.B», lequel aurait agi contre leurs intérêts et détourné des fonds destinés à leur cause.

Selon les saisonnières marocaines, le syndicaliste en question a couvert les frais de séjour et dépenses des saisonnières, hébergées par l’organisme syndical, en les faisant travailler sans couverture sociale ni respect des lois en vigueur en matière de travail. Pourtant, J.B.B. prétendait publiquement que le syndicat finançait leurs dépenses, en attendant la fin du procès en cours intenté contre leurs ex-patrons. Elles estiment aussi que le responsable syndical en question a profité de la notoriété médiatique de cette affaire et de la délicate situation des saisonnières pour promouvoir son organisme auprès des médias et en tirer un profit personnel. De plus, l’argent obtenu à travers un crowdfunding mis en place pour subvenir aux besoins de ces femmes et les aider à transférer des aides à leurs familles au Maroc, restées sans soutien, a été détourné. Selon les saisonnières, le mis en cause a effectué des retraits d’argent tdu compte bancaire assigné à une saisonnière, prétextant des dépenses devant être couvertes. De plus, accusent les plaignantes, le syndicaliste a pu avoir accès à ce compte à travers une autorisation obtenue frauduleusement vu que la titulaire du compte n’a, à aucun moment, accordé ladite autorisation selon ses dires.

En outre, le syndicat aurait organisé des collectes de fonds au profit de ces femmes, et ce, pour mener à bien leur combat et subvenir à leurs besoins, en attendant le jugement dans le cas le dossier d’abus et d’exploitation. Or, celles-ci estiment que ces aides ne leur sont jamais parvenues. L’affaire a été portée devant la justice via une association des usagers de la justice qui a mis à la disposition des plaignantes deux avocats pour mener cette nouvelle action. Bien entendu, les patrons des exploitations agricoles de Huelva ont profité de la tournure qu’a pris le dossier pour charger le syndicat en question, accusé d’avoir traîné dans la boue la réputation du secteur de la fraise dans cette province andalouse. Dans un virulent communiqué, l’Union des petits agriculteurs et éleveurs (UPA-Huelva) s’en est pris au syndicat proche de Podemos, l’accusant «d’avoir instrumentalisé» ces femmes pour son propre bénéfice et pour attaquer le secteur auquel ils appartiennent.

À cet effet, l’association a rappelé les mises en garde émises par ses soins quand cette affaire a éclaté, et a insisté sur le fait d’éviter toute généralisation. Enfin, l’UPA a estimé que les saisonnières pourraient être «victimes d’une campagne médiatique en contrepartie de promesses qui n’ont pu être tenues».


Fugitives !

2.500 saisonnières marocaines recrutées dans le royaume pour la cueillette de la fraise en Espagne se sont évaporées dans la nature, selon l’agence EFE qui cite des sources proches du dossier. Sur les 15.000 journalières embauchées durant la dernière campagne agricole -qui se sera révélée très agitée- pour la cueillette de la fraise dans la province de Huelva, 17% n’ont pas rempli l’une des conditions primordiales de ce contrat, à savoir rentrer au pays à la fin de la campagne. D’après le média espagnol, certaines journalières n’ont jamais foulé les exploitations ayant pris la fuite à la descente du bateau. En visite à Rabat, la secrétaire d’État espagnole en charge de l’immigration a estimé que ce modèle de migration circulaire devrait être maintenu, mais en y apportant des améliorations. De même, Consuelo Rumi a ajouté que le chemin de l’illégalité ne mène nulle part, et que ces femmes seront extradées par la suite.



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