Maroc

Monde rural : la Chambre d’agriculture soutient l’auto-emploi et l’investissement dans la région

L’investissement dans le monde rural peut être entravé par plusieurs obstacles majeurs, notamment une loi de l’urbanisme qui ne fait pas de distinction entre les zones rurales et urbaines, et complique l’obtention des autorisations pour construire. Il y a également des difficultés liées à l’acquisition de terres, avec des zones relevant de la propriété collective tribale.

La Chambre d’agriculture de la région Fès-Meknès s’engage à accompagner les jeunes porteurs de projets pour surmonter les obstacles à l’investissement dans le monde rural. Dans ce cadre, la chambre a organisé, mercredi dernier, une rencontre sur l’auto-emploi et l’investissement dans le monde rural. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre des actions visant à soutenir les agriculteurs et leurs enfants, avait pour thème : «Renforcer l’égalité des chances et la justice sociale pour garantir un développement durable».
L’objectif de cette rencontre était d’orienter, de former et d’accompagner les jeunes porteurs de projets ainsi que les investisseurs intéressés par le secteur agricole. Intervenant à cette rencontre, Abdelali Damri, vice-président de la Chambre d’agriculture de la région Fès-Meknès, a souligné que l’investissement et la création de projets générateurs de revenus peuvent aider à renforcer l’économie rurale et créer de nouveaux emplois. Cela peut également contribuer à l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, en accordant une importance particulière à l’égalité des chances et à la justice sociale. Cependant, les jeunes porteurs de projets font face à des obstacles dans leur quête pour investir.
«Ces obstacles peuvent être liés à la personnalité et la mentalité des jeunes porteurs de projets, ainsi qu’à leur environnement socioculturel. Parfois, les obstacles peuvent également être causés par des facteurs externes. Les jeunes entrepreneurs doivent donc faire preuve de persévérance et de détermination pour surmonter ces obstacles et réussir dans leurs projets», souligne Damri.
Le parcours du combattant pour les permis de construire 
La plupart des participants ont relevé la difficulté d’obtenir les licences nécessaires pour la construction. Une difficulté liée notamment à une loi de l’urbanisme qui ne fait pas de distinction entre les zones rurales et urbaines.
Cette situation peut rendre les projets d’investissement difficiles à concrétiser et peut dissuader les investisseurs potentiels. Un autre obstacle majeur à l’investissement dans le monde rural est l’acquisition de terres, avec des zones dont l’immobilier appartient à la propriété collective tribale. Le financement est un autre défi majeur pour les investisseurs dans le monde rural.
En effet, les banques peuvent exiger des garanties difficiles à présenter pour la majorité des jeunes porteurs de projets. Enfin, les jeunes entrepreneurs peuvent manquer d’expérience dans la réalisation des études de faisabilité, ce qui peut rendre difficile le montage de projet.
Jusqu’à 300.000 DH d’incitations
La Chambre d’agriculture de la région Fès-Meknès s’engage à lever les obstacles à l’investissement dans le monde rural en accompagnant les jeunes porteurs de projets. Son objectif est d’offrir à un grand nombre d’agriculteurs et à leurs enfants la possibilité de créer des entreprises durables et d’atteindre une intégration professionnelle, économique et sociale.
Pour ce faire, la chambre simplifie et facilite l’accès aux programmes de financement, y compris les prêts bancaires et les initiatives gouvernementales telles que «Intilaka» ou l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Les jeunes porteurs de projets, qu’ils soient individuels ou constitués en organisations professionnelles, peuvent bénéficier d’un financement allant jusqu’à 150.000 dirhams pour les entrepreneurs individuels et 300.000 dirhams pour les coopératives et autres organisations. Lors de cette rencontre sur l’auto-emploi et l’investissement dans le monde rural, le directeur provincial de l’agriculture à Fès, Mohammed Mezzour, a mis en exergue l’importance pour le ministère de tutelle d’encourager les jeunes à investir dans les activités agricoles, en particulier dans les zones rurales.
Cette approche s’inscrit dans la stratégie «Génération Green» qui vise à créer une classe moyenne agricole, améliorer les conditions de vie et la stabilité dans les régions rurales, ainsi qu’à favoriser l’emploi. Cette stratégie place l’élément humain au cœur de l’équation de développement en veillant à la participation active des jeunes porteurs de projets.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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