Maroc

Mélilia monnaye la présence des mineurs marocains

Pour réclamer davantage de fonds pour sa ville, le président du gouvernement de Mélilia attaque le gouvernement marocain en l’appelant à rapatrier ses jeunes migrants irréguliers.

La pression qu’exerce le gouvernement de Mélilia sur Madrid pour rapatrier les mineurs marocains dans leur pays d’origine se durcit. Dans une conférence de presse, le président du gouvernement de Mélilia, Juan José Imbroda a souligné, sur un ton menaçant, que les mineurs marocains présents dans la ville étaient un «problème d’ordre national».

À cet égard, le haut responsable de l’enclave a appelé le gouvernement de son pays à intervenir en exigeant au Maroc la réactivation du protocole de réadmission des migrants. Imbroda, qui a usé de toutes sortes de subterfuges pour forcer Madrid à s’impliquer davantage dans ce dossier, a estimé que de la même manière que les autorités marocaines acceptent le rapatriement des migrants adultes, elles devraient procéder à la réintégration des jeunes migrants marocains en situation irrégulière dans l’enclave. Imbroda, connu pour ses déclarations acérées à l’adresse au Maroc, du temps où les socialistes étaient à la tête du gouvernement espagnol, a jugé que «Mélilia n’est pas responsable du déficit social» des zones d’où sont originaires ces adolescents. «Ce n’est pas logique que le Maroc accepte de rapatrier les adultes et non pas les mineurs», a-t-il martelé. Et d’insister que ces jeunes migrants infiltrés dans la ville devraient revenir auprès de leurs familles au Maroc. Ce dernier coup de gueule du président de l’Exécutif de Mélilia s’explique aussi par sa requête formulée durant la conférence des présidents des régions autonomes du pays, organisée la semaine dernière à Madrid.

Durant cette rencontre qui réunit les 17 communautés du pays, pour discuter du financement régional, Imbroda avait réclamé une révision à la hausse du budget consacré à la prise en charge des mineurs migrants. Selon lui, son gouvernement a dépensé l’année dernière 10 millions d’euros pour subvenir aux besoins de ses protégés, dont un million d’euros seulement apporté par l’État espagnol. Imbroda estime que l’enclave n’est pas en mesure de prendre en charge les 600 mineurs placés actuellement sous sa tutelle, contre 60 jeunes migrants accueillis à Madrid ou 30 aux Îles Canaries, prétend-il. Jusqu’à présent, Madrid n’a prêté aucune oreille attentive aux doléances de ce baron du PP, aux commandes du préside.

Malgré les menaces d’Imbroda d’expatrier les jeunes candidats marocains à l’immigration vers la péninsule, le gouvernement de Rajoy semble gérer cette affaire en toute discrétion, pour éviter de froisser les autorités marocaines. Sur le terrain, des associations dénoncent une chasse à la sorcière de la part des agents de police et certaines composantes de la population à l’égard de ces jeunes désireux de traverser le Détroit. Considérés comme indisciplinés pour avoir abandonné les centres d’hébergement mis à leur disposition, les adolescents marocains sont accusés par la police espagnole d’être derrière la montée de la petite délinquance dans l’enclave.



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