Maroc

Médina Coco Polizzi. La SDR tourisme fait cavalier seul

Après le retrait de l’Université Ibn Zohr d’Agadir et de la Fondation Joud pour le développement, le Conseil régional Souss-Massa à travers la SDR tourisme se dirige vers l’acquisition de la Médina Coco Polizzi placée en liquidation judiciaire depuis 2016.

Malgré certaines critiques, l’opposition et la majorité au sein du Conseil régional Souss-Massa ont fini par donner (et à l’unanimité des voix présentes) le feu vert à la Société de développement régional du Tourisme de quintupler son capital de 4 MDH à 21,5 MDH pour l’acquisition de la Médina Coco Polizzi placée en redressement judiciaire depuis l’année 2009. De ce fait, le Conseil régional Souss-Massa fait actuellement cavalier seul pour l’acquisition de ce site à dimension culturelle et architecturale qui en est au stade de la liquidation judiciaire depuis 2016. En effet, les deux autres soumissionnaires se sont déjà retirés. Il s’agit de l’Université Ibn Zohr d’Agadir et de la Fondation Joud pour le développement, bras social du RNI, pour des raisons de mobilisation de fonds. Il va sans dire que l’aspect réglementaire lié à l’acquisition exige la déposition d’un chèque certifié de garantie ou d’une décision officielle qui prouvent l’intention de l’acquisition. Actuellement, la prochaine séance du Tribunal de commerce est prévue au cours de la deuxième semaine de juillet mais le verdict final ne sera probablement prononcé qu’après les vacances judiciaires, c’est-à-dire à partir de septembre. De plus, l’acquisition est conditionnée également par l’accomplissement de la procédure administrative, entre autres l’émission de l’avis du syndic qui sera suivi par le verdict final (cession ou réouverture de la procédure) du juge-commissaire chargé de superviser la liquidation au niveau du Tribunal de commerce d’Agadir.

3 MDH générés uniquement avec 30% de sa capacité
En attendant, sur 242 boutiques, seulement 7% des boutiques sont actuellement exploitées, soit 17 boutiques en plus du restaurant. «Le syndic exploite actuellement 30% de la capacité de la Médina, notamment le restaurant et les boutiques. Rien qu’avec ces deux composantes, la Médina génère un chiffre d’affaires d’environ 3 MDH par an», réplique Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss-Massa, à certaines critiques de l’opposition. Il s’agit entre autres de l’acquisition de la région d’un bien en liquidation et de la proposition de 17 MDH au lieu de 16 MDH (prix d’ouverture). Du côté de Brahim Hafidi, «avant la proposition de l’acquisition, la SDR a déjà effectué une étude de faisabilité», ajoute-t-il. Toujours est-il que c’est la première fois qu’une entité publique prend la décision d’investir dans le cadre des procédures de difficultés de l’entreprise. Aujourd’hui, le potentiel de la Médina n’est pas pleinement exploité étant donné qu’elle est en liquidation judiciaire.

D’autres fonds devront êtres injectés
Toutefois, d’autres fonds devront être injectés par le Conseil régional Souss-Massa à travers la SDR tourisme pour le budget d’investissement et de fonctionnement avant de générer les recettes attendues. Parallèlement, la SDR doit également investir dans les ressources humaines pour la gestion de ce site touristique en plus de l’élaboration de toute une vision (commerciale, managériale et marketing) pour résoudre l’ensemble des problématiques accumulées durant plus d’une décennie. Par ailleurs, depuis l’année 2009, la Medina Coco Polizzi réalisée en une parcelle forestière a été placée sous la procédure collective de redressement judiciaire. En 2010, le Tribunal de commerce a mis en place un plan de continuation de ce site en difficulté pour permettre la poursuite de son activité. Pour ce faire, l’entreprise «La Médina Coco Polizzi» chargée d’accomplir le plan de continuation a été désignée dans le cadre d’un contrat de location à gérance libre à hauteur de 150.000 DH par mois pour payer les créanciers. Toutefois, cet engagement n’a pas été respecté.

Plan de continuation : 11 MDH toujours en suspens
Actuellement, près de 11 MDH doivent être payés par ladite entreprise au syndic avec un verdict final du Tribunal de commerce. Partant de ce constat, le plan de continuation a échoué pour plusieurs raisons, notamment le non paiement des créanciers. À partir de 2015, un nouveau syndic a été chargé de ce site alors que le juge a émis en 2016 son verdict en procédant à la liquidation judiciaire avec un prix d’ouverture fixé à plus de 16 MDH et la continuation de son exploitation pour sauvegarder les emplois restants et l’entretien du site. Depuis cette dernière date (2016), la Médina est toujours en continuité d’exploitation en attendant un repreneur, notamment la région qui ambitionne de générer des recettes suite à cette future acquisition.


La cession touchera les actifs immobiliers et mobiliers
La Médina Coco Polizzi a été placée en liquidation judiciaire conformément aux dispositions de l’article 623 du Code de commerce. Sur cette base, la cession globale de la médina touchera les actifs immobiliers et mobiliers de ce projet artisanal mais aussi l’ensemble de ses biens et fonds de commerce y compris le foncier, respectivement à hauteur de 12 et 4,1 MDH. À cet égard, le prix d’ouverture a été fi xé par le syndic à 16 MDH pour la cession de l’ensemble de l’unité de production sous forme de village artisanal de la Médina Coco Polizzi, qui a été construit depuis l’année 1992 à Aghroud Bensergao. Dans le détail, cette liquidation intervient en raison de l’accumulation des dettes des fournisseurs et créances.


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