Maroc

Médecine 2.0, une vraie solution pour le Maroc ?

Un projet de décret sur la télémédecine a été au menu du conseil de gouvernement de vendredi dernier, détaillant l’exercice de cette médecine à distance, qui peut constituer une aubaine pour remédier au déficit chronique en ressources humaines médicales dans les zones éloignées.

C’est un projet de décret d’une importance capitale au menu du conseil de gouvernement réuni vendredi dernier à Rabat. Il porte sur la pratique de la médecine à distance ou, comme il est convenu de l’appeler, la télémédecine. Cette pratique qui a fait l’objet de plusieurs appels à sa mise en oeuvre et son encadrement légal au Maroc, doit enfin être adoptée. Cette médecine 2.0, grâce à internet, connaît un essor impressionnant dans le monde et permet de faire des économies en argent, en temps et en effort considérable. Elle révolutionne aujourd’hui la relation médecin-patient mais permet aussi d’autres ouvertures pour les praticiens, grâce aux séminaires diffusés via télé-conférence, ce qui permet au staff médical de rester à jour et participer à l’évolution de la profession du point de vue connaissance, technicité et nouvelles générations de traitements.

Dans un contexte où le déficit en ressources humaines et moyens logistiques grippe la machine de la santé au Maroc, la télémédecine pourrait bien représenter l’alternative; surtout lorsqu’il s’agit de spécialités qu’on ne trouve que dans les grands centres urbains, loin de ces patients habitant dans des zones enclavées et difficiles d’accès. Dans son article 2, le projet de décret dont les Inspirations ÉCO détient copie, le recours à la télémédecine peut être effectué par les services publics de santé, les centres hospitaliers universitaires (CHU), les établissements de santé à but non lucratif, les établissements de santé privés ainsi que ceux assimilés aux cliniques; sans oublier bien évidemment les cabinets médicaux. Pour avoir accès à cette pratique, les intéressés doivent déposer une demande au ministère de la Santé. Après avis de l’Ordre des médecins et d’une commission créée pour l’occasion, portant le nom de «commission de télémédecine», un accord préalable est délivré dans les 30 jours. Pour bien verrouiller le processus et préserver les droits des uns et des autres, le ministère de tutelle adresse une copie de cet accord, outre l’ordre des médecins, à la commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel.

Mais avant l’octroi de l’accord préalable, une visite de conformité est effectuée par un comité technique dont les membres sont directement désignés par le ministre de la Santé. Cette visite a pour objectif de s’assurer de la fiabilité des dispositifs et techniques de télémédecine requises. Quant aux frais de la consultation à distance, ils font l’objet d’une prise en charge ou d’un remboursement, selon le cas, en respect des lois et règlements en vigueur en matière de couverture de base. Et pour entourer la télé-consultation des conditions de traçabilité nécessaires, le dossier du patient doit contenir un compte rendu de l’acte médical, les prescriptions médicamenteuses, l’identité des professionnels de la santé intervenant à l’acte et, le cas échéant, les incidents techniques survenus. Quand bien même la télémédecine serait d’un grand apport pour le système de santé au Maroc, encore faut-il en avoir les moyens et l’engagement du personnel médical, médecins et infirmiers. Quel système de rémunération faut-il prévoir pour une consultation via internet ? Et quelle procédure suivre pour les patients en termes de couverture médicale ? Le projet de décret ne répond pas à ces questions. Peut-être qu’un autre document plus détaillé, devrait être élaboré pour accompagner cette nouvelle tendance aux technologies de l’information dans le domaine médical.


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