Medays 2024 : à l’heure des souverainetés et des résiliences

La 16e édition du forum annuel Medays s’est ouverte hier dans la ville du Détroit. Cette année, on s’y intéresse aux enjeux des résiliences et des souverainetés à même d’assurer un nouvel équilibre mondial. Plusieurs dirigeants d’Afrique et d’ailleurs y sont présents.

C’est parti pour la 16e édition du Forum Medays. L’événement annuel organisé par Amadeus a ouvert ses portes hier à Tanger, sur les rives de la Méditerranée. Cette année, les travaux ont lieu dans le flambant neuf Palais des arts et de la culture de la ville du Détroit. Et les discussions ont démarré tôt avec un panel portant sur les investissements stratégiques, notamment dans les économies du Sud.

L’occasion pour le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, de présenter, en ouverture, les opportunités d’investissements dans son pays, la République de Guinée. Il annoncé dans ce cadre la nouvelle ligne de politique économique et d’attractivité des investissements tracée par les autorités guinéennes, tournant autour de la transformation locale des ressources minières.

«Je suis également venu au Maroc pour m’inspirer du modèle marocain de transformation économique, car le Royaume s’est radicalement transformé durant ces deux dernières décennies», a-t-il lancé à l’assistance, lors de l’entame de son propos.

Son intervention a été suivi de celles des panelistes présents lors de ce premier acte, et, dans la matinée, par un autre panel portant sur la résilience des économies africaines.

Équilibre
En parlant de résilience, il faut dire que le thème général de cette édition de 2024 est intitulé : «Souverainetés et résiliences : vers un nouvel équilibre mondial». Il est prévu que plusieurs dizaines d’intervenants, issus des sphères politiques, économiques et de nombreux autres domaines, y prennent la parole pour partager leur point de vue, et ce, jusqu’à samedi.

«La nécessité d’équilibre est cruciale pour maintenir la paix et la stabilité dans un monde où les intérêts et les ambitions des différents pôles de pouvoir peuvent entrer en conflit. La résilience, tant au niveau national que global, est requise pour faire face aux chocs et aux crises qui émergent de cette configuration complexe, permettant aux États de s’adapter et de surmonter les défis sans compromettre leur souveraineté», fait-on savoir du côté de l’Institut Amadeus.

En tout cas, les préoccupations liées aux enjeux des pays du Sud demeurent au centre des débats.

Influence
À noter que de nombreux hauts responsables africains sont présents à Tanger, dont la Première ministre de la République démocratique du Congo, Suminwa Tuluka Judith. Avant de mettre le cap sur Tanger, la responsable gouvernementale a d’ailleurs rencontré son homologue marocain, Aziz Akhannouch.

Pour elle, cet événement est l’occasion de renforcer les liens entre les deux pays, notamment sur les questions essentielles de souveraineté économique. En dehors des responsables gouvernementaux en fonction, de nombreux anciens dignitaires sont annoncés à cette édition 2024 des Medays, laquelle se poursuivent jusqu’au 30 novembre.

À l’instar des années précédentes, l’enjeu principal de cette édition est de maintenir sa crédibilité, et surtout de gagner en importance et en influence. L’objectif sera de continuer de tisser des liens solides entre les deux rives de la Méditerranée, mais surtout de connecter davantage les sphères Nord et Sud.

Amadou Oury Bah
Premier ministre guinéen

«Je suis également venu au Maroc pour m’inspirer du modèle marocain de transformation économique, car le Royaume s’est radicalement transformé durant ces deux dernières décennies. Notre vision est de sortir d’une économie de rente et d’aller vers la transformation locale de nos ressources minières.»

Suminwa Tuluka Judith
Première ministre de la République Démocratique du Congo

«Je suis venue au Maroc, accompagnée d’une importante délégation ministérielle et d’hommes d’affaires. Nous estimons qu’il y a d’importants champs de coopération à développer avec le Royaume, surtout dans la logique d’assurer la souveraineté industrielle de nos économies.»

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO