Maroc

Maroc-Sénégal : comment accroître la part des services dans les échanges

Le nouveau président du Conseil économique et social du Sénégal a été reçu tour à tour par le président de la CGEM et le chef de gouvernement, qu’il a appelés à une coopération plus étroite dans le secteur pharmaceutique et la recherche scientifique. Parallèlement, l’ASMEX organisait un webinaire autour du thème «Maroc-Sénégal : le numérique, un axe très prometteur».

Les relations économiques entre le Maroc et le Sénégal ont marqué l’actualité de ces derniers jours. En effet, deux faits majeurs visant la dynamisation de la coopération économique entre les deux pays se sont déroulés cette semaine. D’abord, la visite du nouveau président du Conseil économique et social du Sénégal, Idrissa Seck, qui, pour sa première sortie à l’international, a choisi le Maroc. Idrissa Seck a entamé sa visite le 9 février par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) où il a été reçu par Chabib Alj, le patron des patrons. Dans leur entretien, ils ont abordé plusieurs sujets pouvant booster les échanges entre les deux pays. À commencer par la Zone de libre-échange du continent africain (ZLECA), sujet à propos duquel Alj a déclaré que «la ZLECA est une opportunité porteuse de beaucoup d’espoir pour l’Afrique, puisqu’elle devrait permettre au continent d’atteindre un stade élevé de développement».

La ZLECA, une opportunité
En effet, «la ZLECA permettra de capter la valeur ajoutée qui part aujourd’hui vers l’Europe ou vers l’Asie et d’offrir de meilleures opportunités d’emplois à la population africaine, à travers l’accroissement des échanges commerciaux, une meilleure intégration industrielle et la possibilité de monter des projets industriels communs», a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’»il faut impérativement augmenter le taux très bas des échanges commerciaux entre les pays africains qui ne représentent aujourd’hui que 16% des échanges globaux de ces pays, en supprimant les barrières tarifaires et non tarifaires et en investissant massivement dans les infrastructures pour permettre une plus grande fluidité des échanges». En effet, il y a encore une grande marge de manœuvre pour augmenter les échanges entre les pays africains. Citant l’exemple du Maroc, le président de la CGEM a relevé que le pays est très actif sur le continent à travers ses entreprises, mais que ses exportations vers les pays africains ne représentent que 3,2% des exportations totales, et la part de ses achats venant d’Afrique représente à peine 2,5% du total de ses importations. Et s’arrêtant sur les relations maroco-sénégalaises, il a indiqué que des efforts sont consentis pour donner une impulsion à la coopération économique. À ce propos, il a notamment rappelé la mise en place du Groupe d’impulsion économique (GIE) commun qui vise à dynamiser la coopération économique, favoriser la co-émergence, promouvoir le partenariat entre les secteurs privés des deux pays et assurer le suivi de réalisations des accords privé-privé et public-privé entre le Sénégal et le Maroc. Pour sa part, Idrissa Seck a salué l’excellence des relations bilatérales, notamment au niveau institutionnel, appelant toutefois à davantage d’efforts pour hisser le niveau des échanges à celui des excellentes relations politiques et historiques entre les deux pays et les deux chefs d’État. Dans son propos, le président du Conseil économique et social sénégalais a appelé, dans l’actuel contexte de crise sanitaire lié à la Covid-19, à «une coopération plus étroite dans le secteur pharmaceutique, en mobilisant les médecins et les chercheurs pour fournir des solutions adéquates à la crise sanitaire et assurer la souveraineté sanitaire». Lors de sa rencontre avec le chef de gouvernement Saad Dine El Otmani, Idrissa Seck a abordé le même sujet.

Le numérique, un bel avenir
En effet, même s’il a considéré qu’il existe plusieurs domaines où les deux pays peuvent renforcer leur coopération, Idrissa Seck a noté l’importance de développer la coopération entre les entreprises marocaines et sénégalaises et d’approfondir l’action commune dans le domaine de la recherche scientifique. Le mardi 9 février, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) tenait aussi un webinaire autour du thème «Maroc-Sénégal : le numérique, un axe très prometteur». Une rencontre durant laquelle il a été rappelé que le Sénégal est la deuxième économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le pays se positionne comme la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest. Il représente un marché de 16,3 millions d’habitants et un PIB de 28,1 milliards de dollars en 2019. Le PIB sénégalais a crû de 5,2% en 2019, et les flux d’Investissement direct étranger (IDE) ont également augmenté, passant de 588 millions de dollars en 2017 à 983 millions de dollars en 2019. En 2019, le Sénégal était le 22e marché d’exportation du Maroc et le 83e marché d’importation du Maroc. En valeur, cela représente 220,4 millions de dollars pour les exportations du Maroc vers le Sénégal, soit 0,8% des exportations marocaines. Les principaux biens exportés par le Maroc vers le Sénégal sont les engrais (41,2 millions de dollars), l’acier et le fer (29,4 millions de dollars), les équipements électriques et électroniques (22,9 millions de dollars), le papier et le carton (17 millions de dollars), les savons, lubrifiants et cires (11,5 millions de dollars) et l’aluminium (10,6 millions de dollars). Pourtant, d’importantes opportunités d’exportation existent dans le domaine des services en général et dans celui des TIC en particulier, ont souligné les organisateurs du webinaire. En effet, les méthodes de paiement mobile se sont fortement démocratisées dans le pays, et l’environnement est très propice à l’épanouissement d’activités économiques liées aux TIC. Le Business Process Outsourcing (BPO), le Parc de technologies numériques (PTN) et les pôles d’activités numériques (Digipôles), entre autres, y sont promis à un bel avenir. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco


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