Maroc

Maroc-Israël: les businessman multiplient les rencontres d’affaires

Avant les Accords d’Abraham, les relations officielles entre Israël et ses partenaires des EAU, du Maroc, de Bahreïn et du Soudan étaient minimes, voire inexistantes. Le commerce officiel entre Israël et le Maroc était très faible. Idem pour les flux commerciaux qui étaient quasiment nuls. Pour les booster davantage, les businessman multiplient les rencontres d’affaires.

L’électrocardiogramme du commerce et des investissements, entre le Maroc et Israël, enregistre de plus en plus de battements. En témoigne l’implantation en cours, au Maroc, d’un des leaders mondiaux israéliens de la télémédecine. Cependant, il n’y a pas que le tourisme et l’artisanat à dynamiser entre le Maroc et Israël. Beaucoup d’autres secteurs méritent d’être davantage mis en avant en vue de développer le commerce et de diversifier les flux sur l’axe Rabat-Tel Aviv.

«Notre objectif est de valoriser l’énorme potentiel commercial dont regorgent les deux pays. Plusieurs secteurs sont à dynamiser : la santé numérique et les équipements médicaux, les technologies de l’eau, l’agro-technologie et l’agroalimentaire, la communication et les technologies financières, les produits chimiques, le tourisme, les infrastructures, l’automobile, le textile, l’aérospatiale et les énergies renouvelables et vertes», souligne Noa Partuk, responsable au ministère israélien de l’Économie et de l’industrie, en charge de la région Moyen-Orient et Afrique, le mardi 26 octobre, lors du webinaire sur les opportunités commerciales et d’investissement en Israël, organisé par la CGEM et la Israeli Employers and Business Organization (IEBO).

Objectif : présenter le potentiel commercial et d’investissement, qui s’offre aux entreprises marocaines en Israël. La conférence vient confirmer l’intérêt que portent les opérateurs économiques marocains, toutes tailles et secteurs confondus, au renforcement des relations d’affaires entre les deux pays. Il faut dire que les flux commerciaux entre les deux pays étaient quasiment nuls en début d’année 2021, avec un électrocardiogramme plat. À titre d’illustration, les aéronefs et pièces connexes, qui représentent l’essentiel des exportations de produits marocains vers Israël (68%), s’élevaient à seulement 8,2 millions de dollars US, soit 75,2 MDH, ce qui est très faible. Les parties sont unanimes : toutes les conditions sont réunies pour hisser les relations économiques et commerciales entre le Maroc et Israël au rang d’un partenariat solide, pérenne et porteur de croissance partagée.

Considérant la proximité culturelle entre les deux pays, les complémentarités et les similitudes entre les deux économies, ainsi que la transformation que celles-ci ont connue durant ces dernières années, il existe de nombreuses opportunités à saisir. «Au-delà du bilatéral, la coopération économique maroco-israélienne peut s’inscrire dans une approche multilatérale, afin de pénétrer ensemble de nouveaux marchés où chacun de nos pays est présent et compétitif», soutient Steve O’hana, président du Conseil d’affaires Maroc-Israël. Pour concrétiser ces ambitions, la CGEM et IEBO ont procédé, en mars dernier, à la signature d’un accord de partenariat stratégique, marquant la création du Conseil d’affaires Maroc-Israël. Cette instance se veut une plateforme d’accompagnement et un soutien concret pour la réussite des projets d’investissement et des joint-ventures.

Ce qu’il faut savoir pour faire du business
Suite à la présentation des opportunités d’affaires en Israël, les opérateurs marocains ont manifesté beaucoup d’intérêt concernant la réouverture possible des salons spécialisés, notamment ceux relevant des domaines d’équipements médicalisés, et des laboratoires médicaux. Sur le sujet, les organisateurs invitent les opérateurs marocains à entrer en contact avec l’ambassade d’Israël à Rabat. «Vu que nous sommes en période post-Covid, les salons professionnels sont en train de reprendre.

À partir du 1er novembre, Israël sera plus ouvert aux touristes». Idem pour les opportunités de contacts avec des bureaux d’avocats et de conseils israéliens. Pour ce qui est des droits de douane, les organisateurs expliquent que «vu qu’il n’y a pas, pour l’instant, d’accord de libre-échange entre les deux pays, les droits appliqués aux produits, importés de part et d’autre, sont standards». Questionnée sur ce qu’il faudrait attendre des accords qui vont être signés entre les deux pays, Noa Partuk, responsable au ministère israélien de l’Économie et de l’industrie en charge de la région Moyen-Orient et Afrique, indique que les deux parties «travaillent de concert pour un accord». Est-ce qu’il y aura des accords fiscaux pour éviter, notamment, la double imposition? «Cela fera certainement partie des accords qui sont en cours de préparation», répondent les organisateurs.

Comprendre la culture d’entreprise israélienne

Partir en conquérant dans un pays dont on ne maîtrise pas la culture, et souvent pas la langue, pour réaliser du business, demande des connaissances culturelles mais aussi des pratiques professionnelles qui ne peuvent pas passer seulement par un interprète. D’où l’importance d’avoir une idée claire de la culture d’entreprise du pays cible. Selon une fiche pays sur les pratiques d’affaires, publiée par le groupe BNP Paribas, «la culture d’entreprise en Israël est diverse. Cependant, les Israéliens sont généralement directs, affirmés, motivés et ambitieux… Le style de gestion dans le pays est le plus souvent collaboratif. Les hiérarchies sont définies mais pas toujours strictement respectées».

De son côté, Noa Partuk souligne que les Israéliens sont «enthousiastes et accueillants, informels dans la mesure où tout le monde est perçu comme faisant partie de la famille, créatifs et sophistiqués. Ils aiment, également, penser en dehors des sentiers battus, sont engagés, directs et ouverts». Nos conceptions sont toujours imprégnées par notre propre culture et l’investisseur marocain se doit d’intégrer ces paramètres pour dépasser ses préjugés et comprendre son interlocuteur israélien. Dans le monde des affaires, rien ne s’improvise et tout businessman se doit, avant tout, d’écarter les idées préconçues. Le petit bémol fut la présentation, côté israélien, de l’ancienne carte du Maroc faisant une démarcation avec le Sahara occidental. Erreur que les Israéliens ont promis de corriger. De leur côté, l’intégration de ce paramètre contribuera, également, à une meilleure connaissance de la partie marocaine.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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