Lutte contre le chômage : la recette de Sekkouri
Lors de sa première sortie parlementaire, le ministre de l’Intégration économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences a étalé les principaux objectifs de son pôle ministériel durant l’année 2022 avec plusieurs engagements formulés devant les députés sur l’impact des mesures décidées dans la lutte contre le chômage.
La relance économique n’aura d’impact tangible qu’à travers les nouvelles mesures visant la création d’emplois. C’est l’un des principaux messages émis par le ministre de l’Intégration économique, Younes Sekkouri, qui a été interpellé par les groupes de la majorité et de l’opposition sur les modalités qui seront activées pour améliorer l’employabilité. L’exposé du ministre, qui a la charge d’un pôle ministériel articulé autour de l’emploi, a insisté pour que le renforcement des missions du département de l’emploi soit une des mesures qui permettront au gouvernement de converger les programmes destinés à créer des postes de travail pour les diverses catégories de lauréats.
«La nouvelle restructuration du ministère vise à renforcer la convergence des politiques publiques, en se basant sur l’amélioration des compétences et l’intégration professionnelle», a indiqué Sekkouri devant les députés de la 1re instance législative pendant la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants.
«Les entreprises naissantes sont parmi les priorités du mandat 2021-2026, car il s’agit d’un nouveau mode pour réaliser la croissance et l’emploi en même temps», a-t-il tenu à expliquer devant les élus.
Plusieurs mesures ont été listées par le responsable en charge du pôle de l’employabilité et des PME, notamment la dotation de 1,2 MMDH qui sera allouée en 2022 au programme «Forssa», qui est «un programme gouvernemental fort et s’inscrit dans un cadre qui devra faire émerger une nouvelle frange d’entrepreneurs». À souligner qu’avec le dispositif projeté pour les entreprises naissantes, l’accompagnement devra tirer profit des nouvelles attributions du ministère, ainsi que des programmes qui sont conçus par l’OFPPT et l’ANAPEC. «La problématique posée est relative au financement, puisque nous avons constaté que les crédits bancaires demeurent insuffisants pour accompagner les besoins des jeunes porteurs des projets», a noté le ministre qui a estimé que la couverture sociale des auto-entrepreneurs devrait aussi améliorer les conditions de leurs accès au financement après l’étape du démarrage des activités.
Les principaux indicateurs
Les données communiquées aux députés montrent qu’une nouvelle offre d’instruments d’appui destinée aux cibles prioritaires a été mise en place. «L’objectif est de lancer une nouvelle dynamique à même d’encourager l’entrepreneuriat afin de favoriser l’insertion socio-économique des jeunes, notamment dans le monde rural», indique la feuille de route étalée devant les élus. Les indicateurs provisoires de cette année montrent qu’à fin juillet 2021, le nombre de crédits accordés dans le cadre du programme «Intelaka» s’est établi à près de 27.700 prêts pour un volume de crédits qui dépasse 5,2 MMDH. Ce financement devra permettre à 22.820 entreprises bénéficiaires de créer 71.180 emplois. La part des crédits d’investissement reste importante, avec près de 80%, et ont porté principalement sur les secteurs du commerce, de l’agriculture et de l’industrie. Notons que la région de Casablanca-Settat vient en tête des régions bénéficiaires, avec 20% des crédits accordés dans le cadre du programme «Intelaka». Pour les dotations Start TPE versées par les banques, à fin juillet 2021, les crédits s’élèvent à 81 MDH en faveur de 5.061 entreprises. À souligner que le bilan du portail national d’appui à l’entrepreneuriat indique, de son côté, que la problématique du manque de communication a été partiellement résolue, avec la généralisation aux 12 régions des instruments de soutien aux porteurs des projets, ainsi qu’auprès des principaux acteurs dans l’écosystème entrepreneurial.
Coup de pouce aux TPME
C’est le secteur industriel qui semble être le principal bénéficiaire. Les données remises aux députés montrent que pendant les six dernières années, ce sont 693 projets d’investissement portés par les TPME industrielles qui ont été retenues en vue de bénéficier de l’appui à l’investissement. Ces projets permettront de générer un investissement global de 10,6 MMDH, avec la création de 99.630 emplois. Pour le volet relatif à l’assistance technique et de conseil, 1.829 actions d’accompagnement ont été mises en œuvre au profit des TPME industrielles. Pour les 7 premiers mois de l’année, 138 projets d’investissement, portés par des TPME industrielles, ont accédé au circuit de l’appui à l’investissement conçu dans le cadre du programme «Istitmar». Le montant global des investissements dépasse 2,3 MMDH avec la création de 17.370 emplois directs et indirects. Enfin, le seuil des inscriptions au Registre national de l’entrepreneur a aussi évolué, avec 329.309 inscriptions admises sur 430.366 demandes qui ont été formulées au cours des six premiers mois de l’année.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO