Ligne maritime Agadir-Tenerife : Les Canariens veulent accélérer le projet
En 2015, une étude de faisabilité a été effectuée par les Canariens et l’ANP dans le cadre du projet Connect Port pour la réalisation de cette liaison. Toutefois, ledit projet peine à se réaliser.
S’il y a un point commun qui lie la région Souss-Massa et les Îles Canaries, c’est le souci de développer la logistique entre l’archipel canarien, qui bénéficie déjà du statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne (RUP) et la Région Souss-Massa qui aspire à désenclaver son territoire et améliorer sa compétitivité sur les plans aérien et maritime. En 2015, une étude de faisabilité a été effectuée par les Canariens et l’ANP dans le cadre du projet Connect Port (retenu à l’issue du 3e appel à projets du Poctefex) pour la réalisation d’une ligne maritime entre Agadir et Tenerife. Toutefois, ce projet peine à se concrétiser. Et c’est en substance la raison qui a motivé le déplacement de Carlos Alonso, président du conseil insulaire de Tenerife et la conseillère de l’action extérieure, Delia Herrera, mercredi dernier à Agadir pour réactiver les discussions au sujet de cette ligne maritime. Il va sans dire que ce déplacement a été suivi aussi par une autre visite d’une délégation canarienne représentant le Cluster canarien de logistique et de transport en plus d’entreprises du secteur.
Cette visite a été couronnée par la conclusion d’un accord de partenariat entre Logipole Souss-Massa et le Cluster canarien de logistique et de transport. Cela dit, il faut rappeler qu’actuellement, c’est la configuration actuelle du port d’Agadir qui n’est pas adaptée pour l’accueil de croisiéristes en l’absence d’un terminal dédié aux paquebots avec une gare maritime qui regroupe l’ensemble des services au port d’Agadir. S’agissant du volet lié à l’échange de marchandises, ce dernier ne pose aucun problème selon plusieurs opérateurs puisque le port commercial dispose déjà des infrastructures nécessaires pour l’importation et l’exportation au départ de deux territoires. Dans le détail, il ressort de l’étude de faisabilité déjà réalisée que les relations commerciales sont pratiquement inexistantes entre la région Souss-Massa et les Îles Canaries alors que la logistique actuelle pour assurer la fourniture de produits de première nécessité est coûteuse à l’arrivée de Tenerife.
De même pour la Région Souss-Massa où la logistique actuelle d’exportation est déséquilibrée. Concrètement, le potentiel susceptible d’être importé depuis Agadir est estimé selon l’étude en question à 76.398 conteneurs de 20 pieds principalement de poissons frais, fruits et légumes, d’huiles essentielles, de papier et carton et bien d’autres. Par ailleurs, d’autres réunions techniques sont prévues pour lancer cette ligne et il faudra aussi attendre les résultats et les conclusions définitives de l’étude de faisabilité des options de développement de l’offre portuaire dans la région d’Agadir, qui a été lancée par le groupement de cabinets sélectionnés par la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le cadre de son soutien aux pays MENA en transition. Pour rappel, cette étude a retenu deux scénarios pour la réorganisation du port d’Agadir et la correction des anomalies qui pénalisent le fonctionnement de cette enceinte portuaire à travers une extension vers l’ouest ou un redéploiement vers le nord, ce qui suppose une extension vers la localité d’Anza.