Maroc

Les remparts de la médina s’effritent

Un pan entier de la muraille s’est écroulé jeudi dernier. Il s’agit du quatrième effondrement du genre. Un programme d’urgence a été engagé pour la mise à niveau de la ville historique, qui date du haut Moyen-Âge

L’ancienne médina d’Azemmour est considérée comme la plus ancienne agglomération citadine du Maroc. Elle a été construite au Moyen-Age. Malheureusement, elle tombe en ruine. Ainsi, un pan entier des remparts  s’est affaissé,   dimanche 11 décembre. C’est le quatrième effondrement que connait l’ouvrage séculaire.   Les 3 premières parties ont pour ainsi dire été seulement colmatées. Aujourd’hui, un plan d’urgence a été lancé. Un budget de 5 MDH, en cours de validation,  sera  dédié à la restauration des remparts de la cité antique.

Pour rappel, la médina d’Azemmour s’étend sur  12 ha et compte quelque 45.000 habitants. Le premier effondrement s’est produit en 2011, au niveau de la muraille Sud-Est du côté du bastion baptisé «Bab Jiaf». Al Omrane avait alors été chargé de sa reconstruction, ce qui avait soulevé, lors des travaux, des conflits et des divergences à cause des techniques de restauration. D’ailleurs, un jeune ouvrier avait trouvé la mort lors de l’affaissement du mur en construction. Les effondrements ont repris en 2014 quand deux parties de la grande muraille se sont effondrées. Celles-ci donnaient sur «Bab Al Makhzen» et étaient situées au commencement de la muraille, mais aussi du côté de «Bab Sidi Al Makhfi».

Cette situation s’explique, selon Aboulkacem Chebri, directeur du CERPML (Centre d’études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien), par la fragilité historique naturelle de la muraille du fait de l’usure du temps, mais surtout par les racines d’arbustes qui s’insinuent à l’intérieur du chemin de ronde, ce qui fait éclater le corps de la muraille. Les infiltrations d’eaux pluviales et d’eaux des ménages attenants à la muraille fragilisent davantage les remparts. Les arbustes et les plantes grimpantes ont entièrement recouvert la partie baptisée «Bab Al Makhzen» et la tour d’angle dite «Bab Al Fougani» pendant plus de 50 ans. La végétation occultait la totalité de la muraille sur plus de 50 m, ce qui avait, à l’évidence, amplement fragilisé ce tronçon de la muraille.  À l’époque, ni le temps, ni les moyens techniques n’ont pu être mobilisés pour consolider la muraille dans les règles de l’art. La muraille était devenue un «amas» ou un «sac de terre» et, depuis, la sonnette d’alarme avait été tirée pour engager d’urgence une véritable opération de sauvegarde et de consolidation. «Nous ne sommes pas étonnés d’assister à ces effondrements», précise Aboulkacem Chebri. Apparemment, un projet de grande envergure «et qui a beaucoup tardé à voir le jour» va bientôt démarrer. Le projet en question implique, en plus de la municipalité, Al Omrane, le ministère de la Culture ainsi que la RADEEJ pour les travaux d’assainissement liquide. Les premiers travaux de restauration et de récupération de la muraille Sud-Est, s’étendant sur près de 700 mètres de long, sont prévus pour 2017. Parallèlement, le CERPML mène un autre chantier de récupération et de restauration de la capitainerie à l’intérieur de la kasbah.

Le centre mène également des études géophysiques de haute technologie sur les parties les plus menacées de la médina, essentiellement du côté de la falaise donnant directement sur la rivière Oum Er-Erabia. Les études permettraient, selon le centre, de découvrir les cavités et les tunnels encore méconnus sous la médina. Dans tous les cas, les projets en cours de lancement permettraient à la médina d’Azemmour de faire peau neuve grâce au programme «Mdinti» avec des investissements qui pourraient atteindre, dans leur globalité, près de 80 MDH. Les projets de mise à niveau concernent également les places et les circuits touristiques de la médina. À l’intérieur de la cette dernière est érigée la Maison de l’artisan ainsi qu’un théâtre. Les investissements comptabilisés incluent également les projets inaugurés par le roi Mohammed VI en 2007, qui s’élevaient à l’époque à 45,6 MDH. Les travaux portaient essentiellement sur l’assainissement externe, les infrastructures de base, l’aménagement des périphéries et l’aménagement des bords du fleuve Oum Er-Rabia en prenant en considération la préservation du cachet historique de la ville. Il était aussi question de recaser les habitants des logements menaçant ruine et de détruire les habitations vides.


Une station d’assainissement à l’étude
Pour sa part, la RADEEJ a entamé des travaux pour raccorder les habitations se situant au cœur de la médina aux réseaux d’assainissement liquide. Mais actuellement, tous les rejets liquides s’effectuent au niveau du fleuve Oum-Er-Rabia. Devant cette situation critique, la régie a engagé, il y a plusieurs années, le projet de mise en place d’une station d’assainissement liquide. Mais le projet est resté bloqué pendant des années à cause du refus du Haut commissariat aux Eaux et forêts d’accorder les terrains pour la concrétisation du projet. Ce n’est que dernièrement que les Eaux et forêts ont accordé 5 Ha à la RADEEJ. Cette dernière vient de lancer des études pour la réalisation de la station d’assainissement qui desservira toute la ville d’Azemmour pour un budget estimé à quelque 80 MDH.


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