Les pharmaciens de Casablanca ne décolèrent pas
À bout de souffle, les pharmaciens de Casablanca, organisés sous l’égide du Syndicat des pharmaciens de la wilaya de Casablanca, prévoient de reprendre leur mouvement de protestation contre «l’anarchie» caractérisant leur profession. Deux grèves sont déjà à leur actif depuis le début de l’année. La première, du 7 mars dernier, s’était soldée par un taux de participation de 98%, selon le syndicat casablancais auquel adhère un total de 1.287 officines. L’«indifférence des autorités» les a poussées à décréter, un mois plus tard, une semaine de port de brassard conjuguée à une grève de service de la garde au-delà de minuit, à compter du lundi 17 avril.
C’est ainsi que les choses ont commencé à bouger. Une rencontre a eu lieu jeudi 20 avril avec le directeur du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé, à l’issue de laquelle les pharmaciens ont décidé de surseoir à leur grève. «Il a été décidé que le ministère de tutelle intervienne auprès des autres intervenants (le ministère de l’Intérieur et le Secrétariat général du gouvernement) pour mettre fin aux pratiques illégales, notamment le non-respect de l’arrêté gubernatorial qui fixe les horaires d’ouverture, de fermeture et de garde des pharmacies», rappelle Oualid Amri, président du Syndicat des pharmaciens de la wilaya de Casablanca. Le délai d’un mois sur lequel le ministère s’est engagé pour mettre fin à l’anarchie, souligne Amri, a expiré sans un quelconque changement. D’où la décision de reprendre le mouvement de contestation. «Les dates de la grève seront communiquées durant les jours qui viennent», annonce le chef des syndicats des officines à Casablanca.
Au-delà des problèmes communs aux pharmaciens partout au Maroc, ceux basés à Casablanca s’insurgent plus spécifiquement contre l’impunité dont bénéficient certaines pharmacies (une quinzaine au total) situées dans les malls et les grandes artères de la ville, connues pour des pratiques jugées illicites: non-respect des horaires d’ouverture et de fermeture, du tour de garde et du prix public en accordant des remises dans le cadre de conventions signées avec des organismes publics et privés. «Cela fait plus de huit mois que des sanctions ont été prononcées par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens avant de les soumettre au SGG. Elles restent à ce jour inappliquées, et l’anarchie sévit encore. Plusieurs pharmaciens respectueux de la loi sont aujourd’hui au bord de la faillite», note Oualid Amri. Les responsables au ministère de la Santé, contactés par la rédaction, n’ont pas souhaité commenter la question de la reprise du mouvement de grève chez les pharmaciens du Grand Casablanca.