Maroc

Les députées activent le lobbying

Les députées de la commission thématique parlementaire de l’égalité plaident, pour le tiers en matière de représentativité politique féminine. Elles mènent aussi un plaidoyer pour amender la loi organique sur la Chambre des représentants qui ne permet pas aux femmes parlementaires élues, grâce à la liste nationale, de bénéficier de ce même mécanisme.

Les parlementaires de la commission thématique parlementaire de l’égalité de la Chambre des représentants ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole auprès des chefs de file des partis politiques et des ministres afin d’améliorer la représentativité politique féminine au cours des prochaines législatives. En effet, elles affichent leur déception car la révision des projets de loi ayant trait aux élections n’ont apporté aucune amélioration en la matière. Les députées ont ainsi ficelé un mémorandum qu’elles ont finalisé, lundi dernier, et comptent mener un plaidoyer pour pouvoir amender l’arsenal juridique électoral. Elles ont déjà rencontré les secrétaires généraux du parti du livre et de celui de la balance ainsi que le président de la Chambre des représentants. Et elles ne comptent pas lâcher prise, bien qu’elles aient l’impression de se battre contre des moulins à vent, comme le soulignent aux Inspirations ÉCO certaines d’entre elles.

Pour la députée et militante associative Nouzha Skalli, le taux actuel de représentation des femmes au sein du Parlement au Maroc ne correspond pas au niveau de l’évolution de la représentativité féminine dans les pays de la région : «le Sénégal est à 40% de la représentation féminine. La plupart des pays du Maghreb ont dépassé 30%, alors que le Maroc est à la traîne».

Le mouvement féminin réclame au moins le tiers vers la parité car, estime-t-on, c’est à partir de ce pourcentage que l’impact réel de l’action de la femme peut être ressenti dans les instances de décisions. Pour atteindre ce pourcentage, des pistes sont proposées par les femmes parlementaires. Il s’agit notamment d’augmenter le nombre des femmes de la liste nationale ou de prévoir des mécanismes complémentaires au niveau régional ou préfectoral. Concrètement, les députées proposent, outre le mécanisme national, de présenter des listes au niveau de chaque région ou préfecture ou assurer l’élection d’au moins une femme élue dans chaque circonscription électorale pour arriver à un minimum de 132 femmes, soit le tiers des parlementaires de la chambre basse. Les femmes plaident aussi pour l’abolition du deuxième alinéa de l’article 5 de la loi organique de la Chambre des représentants qualifié, par elles, de discriminatoire à l’égard de la gent féminine.

Cet article interdit aux femmes de briguer un deuxième mandat à travers la liste nationale. «Pourquoi veut-on éliminer des femmes compétentes alors que l’on n’applique pas la même mesure aux candidats hommes qui sont cooptés à plusieurs reprises en tant que tête des listes locales ?», s’interroge Nouzha Skalli. Le mouvement féminin pense que la discrimination positive est le seul moyen par lequel la femme peut se faire élire. C’est ce que souligne la parlementaire Fatna Lkhiel qui a été élue en 2011 grâce à la liste nationale après qu’elle ait déjà accédé au parlement en 2007 et 2002 en menant le combat sur le plan local. Elle relève la difficulté de la bataille électorale pour la femme au niveau des circonscriptions locales en raison aussi bien des contraintes financières que de la culture de la société marocaine.

L’expérience démontre, en effet, que les femmes peinent à se faire élire dans les circonscriptions locales. En 2011, seules sept femmes ont pu gagner leurs sièges parlementaires sur le plan local. Malgré cette contrainte, ils sont nombreux à considérer que le mécanisme du quota est une rente politique et qu’il est temps de faire évoluer l’expérience marocaine en la matière. Les femmes rejettent d’un revers de la main cette accusation en considérant que la garantie des droits politiques des femmes ne doit pas être considérée comme une rente.


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