Les Canariens en quête d’affaires
Une délégation de la Région Dakhla-Oued Eddahab a exposé devant les opérateurs économiques des Îles Canaries les atouts de la région et les pistes de coopération entre les deux partenaires.
Les potentialités économiques et commerciales de Dakhla n’ont plus aucun secret pour les entrepreneurs canariens. La Chambre de commerce de la Grande Canarie vient de tenir une importante rencontre économique visant à rapprocher les opérateurs de l’archipel du potentiel de cette province du sud. Selon les participants à cette rencontre, la coopération économique et culturelle entre les deux régions est une réalité, pour paraphraser le thème de ces journées de promotion. À cet effet, et durant la présence de la délégation marocaine sur cette île, les deux partenaires ont réitéré leur souhait d’approfondir leur coopération dite «croisée et complémentaire», en matière de tourisme, pêche ou agriculture. Une réponse intelligente aux appels de boycott de la région lancé par les partis de gauche et d’extrême gauche. De fait, et selon la presse de l’archipel, les opérateurs économiques ont fait fi des mises en garde de certains élus locaux ayant appelé à éviter les investissements dans cette région, prétendant une «exploitation des ressources de la région». Les rencontres, organisées à l’initiative de l’Association saharienne pour le développement durable et la promotion de l’investissement (ASDI) et la Chambre de commerce de la Grande Canarie, ont braqué les projecteurs sur les différentes pistes de coopération entre les deux régions de l’Atlantique. «Dakhla se caractérise aussi par une forte présence des femmes dans le tissu économique de la région», a mis en exergue la vice-présidente de la Chambre de commerce grande-canarienne, Maria de la Salud Gil.
Pour cette entrepreneure, cette rencontre est «une opportunité en or pour promouvoir le développement économique dans la région, ce qui se traduit par un progrès pour la population locale et une garantie de son bien-être», a-t-elle soutenu. Lors de son intervention, le consul général du Maroc aux Canaries, Ahmed Moussa, a rappelé l’exemplarité des relations entre le Maroc et l’Espagne. Deux pays qui traversent l’un des meilleurs moments dans leur relation économique, a précisé le diplomate marocain, ajoutant que le voisin du Nord est l’un des importants partenaires commerciaux du royaume. Durant leur exposé, les promoteurs de Dakhla ont dévoilé devant les opérateurs les attraits de la région, en insistant sur les similitudes qu’elle partage avec l’archipel. La province du sud espère s’inspirer de l’expérience canarienne en matière de gestion et promotion touristique, spécialement en ce qui concerne la gestion des établissements hôteliers. Parmi les secteurs susceptibles d’intéresser le capital insulaire, la culture maraîchère, comme la tomate ou le melon, ont souligné les intervenants marocains. De même, il était question de promouvoir l’élevage des chameaux et des autruches.Pour atteindre ces objectifs, le président du Conseil régional de Dakhla-Oued Dahhab, Yanja Al Khatat a invité ses hôtes canariens à surpasser la peur et à venir investir dans la région, en laissant de côté les conflits politiques, et ce, pour le bien des deux populations. Des réunions B to B ont eu lieu durant le passage de la délégation de Dakhla par cette île. Ces rencontres tombent à quelques jours seulement du texte adopté par le Conseil municipal de Grande Canarie, qui appelle les entrepreneurs de la région à éviter d’investir dans cette région, suite à l’arrêt du Tribunal de la justice européenne. De nombreuses associations et chambres de commerce de la région se sont insurgées contre cette démarche, jugée déplacée. Pour les entrepreneurs de la région, leur présence au Sahara ne porte aucun préjudice à la population sahraouie, mais tout le contraire, a rapporté le média local www.laopinion.es.