Maroc

Le placement en Bourse pour préparer la retraite ?

41% des 546 internautes qui ont répondu à la question online de Flm estiment que la Bourse est une opportunité pour préparer la retraite. Dans l’autre camp, 59% des sondés ne sont pas de cet avis. Cette question se pose car deux principaux cas peuvent exister. Le premier est celui des actifs qui ne disposent pas de régime de retraite, vu la nature de leur activité libérale. Le second est celui de ceux qui ont un régime retraite mais qui estiment que les pensions futures seront d’un montant insuffisant pour couvrir leurs besoins. D’où un besoin de retraite complémentaire qui se pose. Ainsi, la Bourse constitue une alternative crédible pour préparer sa retraite aux côtés de l’immobilier, de l’assurance vie ou d’autres formes de placements financiers. Concernant l’état des lieux, actuellement, le patrimoine financier des ménages marocains qui représente un peu moins de 70% du PIB est essentiellement placé au niveau des dépôts bancaires avec une part supérieure à 80% de dépôts bancaires. Les placements en valeurs mobilières et en assurance ne représentent que 10% et 8% respectivement. Par ailleurs, au niveau des dépôts, une part de 55% est placée à vue. Aussi, les ménages marocains ont continué à s’endetter en majeure partie pour financer l’acquisition de biens immobiliers. Ainsi, les crédits à l’habitat ont représenté 64% de la dette globale contre 36% pour la part de la dette finançant les besoins de consommation. En pourcentage du PIB, la dette financière des ménages représente une part de près 30%.

En dynamique, 2016 a été marquée par la décélération de la croissance des dépôts bancaires, avec une hausse de 5,6% contre 6,6% en moyenne au cours des deux dernières années. De plus, les dépôts à terme ont connu une baisse de 5% enregistrée pour la première fois depuis 2009, certainement en lien avec la baisse du taux d’intérêt. D’un autre côté, les placements des ménages en valeurs mobilières ont augmenté de 9% en 2016, provenant quasi intégralement de la progression de 9% des titres de propriété, dont le poids représente 89% de ces placements.

Ainsi, la tendance semble plutôt plaider pour un intérêt pour la Bourse comme moyen de placement et donc de préparation implicite pour la Bourse. D’ailleurs, en 2016, le volume des transactions en Bourse, des personnes physiques, a plus que doublé, représentant plus de 11% du total des échanges. En effet, la Bourse a comme principal argument celui d’offrir un bon rendement sur le moyen et le long termes. Ainsi, au Maroc, pour le marché des actions, selon nos calculs, entre 1993 et 2016, l’indice boursier a affiché un taux d’accroissement moyen de 7,2% auxquels il faut rajouter un rendement de dividende moyen de 3,3%. Aussi, intuitivement, les caisses de retraite les plus exposées à la classe d’actifs des actions semblent être celles qui se portent le mieux, même si le facteur des réformes paramétriques est à prendre en considération.

Toutefois, pour ceux qui ont répondu non au sondage, le pessimisme peut s’expliquer par deux principales raisons en plus de l’attrait historique des produits bancaires. La première est celle de la préférence potentielle envers les produits d’assurance-vie, notamment vu la fiscalité plus avantageuse au niveau de l’IR. Un tel avantage peut être conséquent dans le cas des hauts-salaires avec une composante variable significative. La seconde raison peut être liée à une mauvaise expérience personnelle avec un stock-picking malheureux et/ou un conseil défaillant. En effet, sur le court terme, les pertes en Bourse peuvent être conséquentes avec de grosses déceptions. 


Farid Mezouar
DG de FL Market

Les Inspirations ÉCO : Pourquoi la Bourse est-elle une option pour la retraite ?
Farid Mezouar : Tout d’abord, selon l’historique récent de la Bourse marocaine, le rendement moyen est grosso-modo aux alentours de 10%, ce qui semble dépasser les autres classes d’actifs en plus d’une meilleure liquidité. Toutefois, il est nécessaire d’avoir une bonne discipline d’investissement et une bonne dose de sang-froid et de patience car à titre d’exemple, un investisseur qui est rentré en Bourse en 2015, aurait perdu 7% la première année avant de gagner 30% en 2016.

Faut-il aller en direct en Bourse ?
Tout dépend du degré de sophistication de l’épargnant ainsi que de sa confiance en son conseiller ou en son gérant. Dans l’absolu, l’idéal est d’avoir un horizon de placement de moyen et long termes et de diversifier les sources de conseil entre les intermédiaires, les gérants et les indépendants. Les épargnants ont intérêt à déterminer  le couple rendement-risque attendu ainsi que le choix entre le stock-picking ou l’indiciel.   



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