CarrièreMaroc

Le parent pauvre de l’enseignement

Le système éducatif marocain ne peut fonctionner sans orientation. Les écoles l’ont compris, mais pas les parents. Un travail est fait à ce niveau pour faire évoluer les choses, mais rien n’est gagné.

Au Maroc, le processus d’orientation des étudiants, service gratuit et éminemment important financé entièrement par le ministère de tutelle, est pourtant le maillon faible du système éducatif national. L’orientation a pour objectif de servir la mission centrale de l’enseignement secondaire, en l’occurrence la réussite des élèves dans leur tentative d’assimilation des offres universitaires et d’études supérieures, ainsi que des besoins évolutifs du marché de l’emploi. Ce processus leur permet d’acquérir progressivement des connaissances sur le monde du travail, sur l’entreprise, sur les formations scolaires pour qu’ils puissent choisir leur parcours scolaire et professionnel en connaissance de cause.

Les conseillers à l’orientation, des enseignants du collège ayant suivi une formation complète au Centre d’orientation et de planification de l’éducation, sont présents toute l’année au sein des districts scolaires créés pour l’occasion. Leur mission: faire en sorte que les étudiants qui font appel à leurs services soient parfaitement conscients des options qui leur sont présentées, dans toute leur diversité. Des séances d’évaluation pédo-psychologiques sont ensuite tenues afin de dresser un profil représentatif des capacités scolaires de l’étudiants. Et c’est sur la base de ce profil qu’une assistance à l’orientation est engagée, avec la définition d’un panel personnalisé des choix qui seraient les plus judicieux.

Entre également en ligne de compte, la prédisposition financière des parents, principal obstacle à la sélection objective de la formation adaptée. Dans un souci d’efficacité pratique, les entretiens d’orientation sont prévus dès le collège car il incombe aux conseillers d’orientation de renseigner sur les évolutions que connaît le secteur national de l’éducation, notamment en termes de nouveautés relatives au Baccalauréat professionnel et au Baccalauréat dit international (plus exactement le Baccalauréat international option langue française, anglaise ou espagnole). Ensuite, un deuxième programme de sensibilisation à la prise de décision est appliqué au lycée.

Ce programme récupère le plus clair des pratiques jusque-là encouragées, avec la différence, cette fois-ci, d’une implication plus substantielle des parents dans le processus de prise de conscience. Les Directions d’orientation en sont conscientes: ce sont les parents qui décident pour leurs enfants dans la quasi-totalité des cas. Et c’est là où le bât blesse puisque, en plus de gérer les demandes tardives, les conseillers en orientation doivent composer avec l’ignorance des parents en termes d’offres, ainsi que leur méconnaissance du profil pédagogique de leurs propres enfants.

Des entêtements qui donnent souvent lieu à des «erreurs de casting», principale cause des échecs scolaires au niveau universitaire et supérieur. Une particularité socioculturelle contre laquelle les conseillers ne peuvent malheureusement rien faire. Pour autant, des écoles privées d’enseignement supérieur prennent de plus en plus contact avec ces délégations dans le but de mieux faire connaître leurs programmes pédagogiques et plans d’admission d’élèves venant du public. Une logique peu commerciale à laquelle les conseillers en orientation souscrivent au profit des futurs bacheliers potentiellement intéressés par de telles options. 


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