Maroc

Le PAM tire à boulets rouges sur le gouvernement

Le parti du tracteur a publié une sorte de mémorandum pour inciter le gouvernement à sortir de son inertie à l’issue du mouvement de boycott. Plusieurs recommandations ont été émises pour aider le gouvernement à rectifier le tir 

«C’est désormais une obligation d’interpeller le gouvernement sur son impuissance à répondre aux attentes légitimes des citoyens», estime le nouveau secrétaire général du PAM. Le N°1 du parti, fraîchement élu à la tête de la principale formation de l’opposition parlementaire, insiste dans un document de 4 pages sur la montée des revendications pour « plus de justice sociale et spatiale ».

A l’origine des difficultés rencontrées par le gouvernement, le document du parti du tracteur liste le programme de la majorité actuelle, mais aussi l’omniprésence de «la logique de la gestion quotidienne improvisée».

Le PAM veut que le gouvernement soit plus réactif, en raison de la multiplication des vagues de protestation, notamment le recours à de nouvelles modalités pour exprimer le ras de bol des couches sociales les plus vulnérables.

Dans ce document, Benchamass considère notamment la détérioration du pouvoir d’achat d’une large frange de la population comme cause de ce malaise, et appelle le gouvernement à procéder à un ciblage territorial plus efficace ainsi que l’activation des missions dévolues aux instances de gouvernance chargées constitutionnellement de la protection du pouvoir d’achat, mais aussi d’améliorer le climat des investissements et d’encourager les entreprises.

8 mesures urgentes

Le PAM voit dans l’impuissance du gouvernement à gérer les attentes des citoyens une menace directe et sérieuse des acquis de la Constitution de 2011.

 
Plusieurs chantiers inachevés ont été cités dans le diagnostic opéré par les composantes du parti du tracteur, notamment la réflexion lancée sur le nouveau modèle de développement selon une approche participative et son imbrication avec la régionalisation avancée.
 
Le retard rencontré en matière de charte de la déconcentration a été aussi fustigé. « Il y a une année, le chef de gouvernement s’est engagé devant la Chambre des conseillers à ce que la charte de la déconcentration soit finalisée avant la fin de l’année 2017 », insiste le constat émis par Hakim Benchamass qui a appelé El Othmani à « présenter une explication convaincante à l’opinion publique sur les raisons du retard de l’édiction de la charte de la déconcentration ».  
 
Pour améliorer le climat de confiance entre les citoyens et les élus, plusieurs pistes ont été identifiées par le PAM, à commencer par « le lancement d’un dialogue national  solennel et multipartite à propos de du nouveau modèle de développement et qui devra intégrer toutes les composantes politiques, sociale, économique et culturelle ».
 
Dans ce registre, il est également recommandé d’établir un programme exécutif et un calendrier précis pour l’entame de ce dialogue national. En tête de liste des urgences figure aussi «l’accélération de la mise en place d’un nouveau pilotage de l’association avec les conseils régionaux élus et qui aura en charge l’accompagnement du chantier de la régionalisation avancée.
 
« Une feuille de route claire devra être établie avec des indicateurs précis d’évaluation de l’impact des projets de développement durable sur les vécu des habitants », note le plan d’action proposé au gouvernement par le parti du tracteur.
 
Parmi les propositions du PAM, la création d’un pôle social qui résulte d’une déconcentration efficace au niveau de toutes les régions et qui prend en compte les programmes de développement arrêtés au niveau spatial. La politique fiscale a été également pointée du doigt. « Il faut restaurer l’équilibre entre les impôts directs et ceux indirects, de même que la rationalisation des exonérations fiscales et leur orientation vers les projets de l’économie sociale et solidaire », indique la liste des propositions, qui rejoint dans une large mesure le contenu de la loi des finances rectificative proposée par l’Istiqlal.
 
La fiscalité des collectivités territoriales devra quant à elle tracer de nouveaux objectifs, qui concernent essentiellement « les fonctions sociales en ciblant les couches les plus vulnérables, ainsi que le ciblage territorial des zones rurales et urbaines qui sont considérées comme étant des foyers de la précarité. « Les contrats d’alliance », entre le public et le privé devront aussi  être testés durant la prochaine étape.
 
 
 

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