Le Maroc, mauvais élève en matière de droit de l’enfant
Les enfants vont mal au Maroc, si l’on en croit un rapport publié récemment par l’Unicef qui interpelle les autorités sur les manquements en matière de droit de l’enfant, en fournissant des solutions durables à ce fléau.
Il y a peu ou pas de progrès quant à la situation des enfants, dans le royaume. Le rapport de l’Unicef dénonce notamment le travail des enfants dans le royaume. «Malgré son interdiction, il existe encore une grande tolérance envers le travail des enfants (69.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans en 2014 contre 86.000 en 2013)», s’alarme l’agence onusienne.
Éducation, santé, protection
Au Maroc, la disponibilité et l’accessibilité aux services d’éducation, de santé et de protection sont insuffisantes ou inexistantes dans le milieu rural. Selon l’agence onusienne, 21,7% des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, 59,2% ont quitté l’école et 19,1% n’ont jamais fréquenté l’école (soit 78,3% d’enfants non scolarisés pour l’ensemble des enfants qui travaillent).
Quant aux taux de mortalité maternelle et infantile, ils restent parmi les plus élevés de la région et sont fortement corrélés à la pauvreté et à la ruralité. La mortalité maternelle est ainsi 75% plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain, les enfants des zones rurales ont trois fois plus de risques de mourir avant l’âge de 5 ans que les enfants des zones urbaines, selon la même source.
De même, les enfants nés hors mariage, les enfants abandonnés, les enfants handicapés et les enfants migrants sont fréquemment confrontés à diverses formes de discrimination.
Les enfants handicapés sont mal traités
Les enfants ayant un handicap rencontrent des difficultés d’accès à l’éducation, à la rééducation, aux soins et aux loisirs. Le nombre et la qualité des institutions spécialisées pour cette catégorie sont insignifiants. Ils sont ainsi victimes de discrimination et poussés à la mendicité.
Par ailleurs, l’Unicef met en lumière l’existence de plusieurs normes, coutumes et pratiques qui justifient et perpétuent la discrimination et les violences à l’égard des filles comme «les mariages précoces et forcés».