Maroc

Le Maroc divise le Parlement de Sebta

 

Au moment où l’opposition sebtie réclame plus de dialogue avec Rabat pour éviter les tragédies aux frontières, le PP estime que l’essor économique de l’enclave a intérêt à s’affranchir du Maroc.

Le Maroc était au cœur d’un houleux débat politique à l’assemblée locale de Sebta. Lors de la session plénière du Parlement sebti,  lundi 19 février, les députés de l’opposition ont dressé un virulent bilan de l’action -ou plutôt l’inaction- de l’Exécutif sebti face aux tragédies touchant les porteuses du commerce transfrontalier. À un mois du décès tragique de deux porteuses marocaines, la coalition représentant l’opposition, connue sous le nom de Caballas (le gentilé des Sebtis), a dénoncé la passivité du gouvernement de l’enclave devant «cette préoccupante situation». Le groupe d’opposition a chargé contre le l’Exécutif de l’enclave et son inertie à l’heure d’aborder le dossier de la cheville ouvrière de l’activité contrebandière. À cet effet, l’opposition a présenté une initiative visant à inciter le gouvernement central à mener des négociations directes avec le Maroc, dans le but d’apporter des améliorations aux conditions de travail des porteuses, réguler cette activité tout en garantissant les pleins droits des personnes opérant des deux côtés de la frontière, défend l’opposition sebtie. Cependant, le groupe parlementaire du PP a rejeté catégoriquement cette démarche qui remet en cause l’efficacité des autorités locales au sujet de cet épineux dossier.  Le message d’Emilio Carreira, porte-parole du PP à l’assemblée de Sebta, faisait référence à la nécessité de mettre en place d’autres alternatives économiques. «L’espoir de développer Sebta ne passe pas par la frontière du Tarajal (Bab Sebta, ndlr)», a-t-il insisté.

De fait, le gouvernement local du PP aux commandes à Sebta saisit toutes les occasions pour rappeler que l’activité commerciale liée au transport des fardeaux chargés de produits de contrebande à destination du marché national, compte ses jours. De même, dans son intervention, le porte-parole du parti au pouvoir à l’assemblée sebtie, a reproché à ses rivaux de placer d’énormes espoirs sur le tourisme en provenance du royaume, comme source de développement socioéconomique du préside. «Je les encourage à abandonner cette idée», a-t-il relancé. Concernant le tragique décès de porteuses marocaines, le membre du parti au pouvoir, a insisté sur le fait que «ces morts ont eu lieu du côté marocain, ce qui exonère l’Espagne de toute responsabilité.  Une posture peu appréciée par les élus locaux de l’autre bord politique. Selon la coalition de l’opposition, il est mesquin de se voiler la face. «Ce sont nos morts aussi. Ces porteuses font partie d’une activité économique que nous protégeons, et de laquelle nous vivons», s’est indigné le député local, Juan Luis Arostegui, porte-parole de l’opposition sebtie.   


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