Maroc

Le Maroc, atelier géant d’Inditex

Un rapport mené par le groupe espagnol Inditex et une fédération syndicale confirme que le  le Maroc demeure de principal fournisseur du leader mondial de la confection textile. Les failles dans les conditions de travail ont été relevées. 

Dans quelles conditions travaillent les ouvriers des fournisseurs marocains du leader mondial de la confection textile Inditex ? C’est la question à laquelle répond un rapport élaboré dans le cadre d’un programme intitulé «Accord Global avec IndustriAll Global Union». Il s’agit d’une initiative menée par Inditex et la Fédération syndicale internationale IndustriAll Global Union, visant à veiller sur le respect des droits des travailleurs dans les ateliers qui approvisionnent le groupe espagnol.

De ce fait, le Maroc est l’un des principaux ateliers du groupe galicien, si ce n’est pas le principal. Selon le rapport annuel d’activités du textilien ibérique pour l’exercice 2014, le royaume compte 249 ateliers travaillant pour le compte du groupe détenu par la plus grande fortune espagnole, Amancio Ortega. Ces usines emploient environ 64.501 ouvriers, et sont principalement installées dans les zones industrielles de Tanger et de Casablanca. Le rapport a été élaboré en avril dernier, suite à une visite in situ d’une délégation syndicale espagnole, accompagnée par des confrères marocains de la CDT et de l’UMT. De prime abord, les syndicalistes espagnols ont été frappés par les disparités salariales. Selon le document, il existe un déséquilibre salarial entre les ouvriers et le personnel s’affairant dans les bureaux.

Ainsi, les cols bleus touchent entre 237 et 287 euros dans le meilleur des cas, alors que les cols blancs perçoivent des rémunérations allant jusqu’à 645 euros. D’ailleurs, l’auteur estime que ce sont ces coûts salariaux bas des petites mains qui rendent la production au Maroc attractive pour le groupe Inditex. Le confectionneur espagnol n’est pas le seul client des ateliers inspectés. Leur carnet de commandes recense des clients tels que Mango, Desigual, Next, Pimkie, Naf Naf, etc. Or, la particularité d’un fournisseur d’Inditex est que les salaires des ouvriers sont un brin au-dessus du SMIG national. «À cela s’ajoute un petit plus relatif à l’ancienneté, fixé à 5% du salaire après deux ans d’exercice, 10% après 5 ans, et 15% après 12 ans, jusqu’à un maximum de 25% après 25 ans de service», note le rapport. La visite des lieux a relevé «quelques failles dans les mesures de sécurité remédiable et corrigeables», comme l’absence des barres anti-panique dans les issues de secours, le mauvais stockage des boîtes en carton ou encore le dénivellement prononcé des escaliers.

De même, les syndicalistes espagnols ont été choqués d’apprendre l’absence d’accord collectif et de négociations entre les syndicats marocains et la direction
autour des primes spéciales. Le personnel interrogé par les enquêteurs estime que la question des primes est une prérogative de la direction, chose qui a également choqué la délégation espagnole.

De plus, le document a relevé le niveau d’instruction très bas des ouvriers; toutefois, il a mis en exergue le fait que le gouvernement marocain a lancé des projets de formation afin de remédier à ces carences. Ceci dit, le grand risque qu’encourt le groupe Inditex reste le recours, par ses fournisseurs officiels, à des sous-traitants non homologués par le confectionneur espagnol, et dont les conditions de travail ne répondent pas aux exigences mises en place par le leader mondial du textile. D’ailleurs, cette visite a pu détecter un cas de sous-traitance auprès d’un tiers.


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