Maroc

«La Voie de la Confiance» : Le manifeste des Indépendants

Le RNI a publié son livre «La Voie de la Confiance», profession de foi de la formation politique, à la recherche d’un «nouveau modèle de développement». Les Inspirations Éco vous en livre les bonnes feuilles.

Après des mois de concertations, de tournées, de congrès, le Rassemblement national des indépendants (RNI) a publié son «manifeste», «La Voie de la Confiance». Un livre de 184 pages, auto-édité par le parti et dont la préface est signée Aziz Akhannouch. L’écrit rassemble, pêle-mêle, le programme de la formation «au service d’un nouveau modèle de développement». Et avant d’aborder les questions économiques ou encore celles de l’emploi et de la santé, l’ouvrage commence avant tout par approcher la thématique ô combien sensible de l’identité.

Identité
Le parti réaffirme ainsi son positionnement «centriste». «Tout au long des congrès régionaux, les différentes interventions et propositions des membres du RNI ont été unanimes sur le choix d’un positionnement central alternatif du parti. Un positionnement qui se veut actif, acteur du changement et interactif. Il ne s’agit nullement d’un centre qui prône la passivité voire le négativisme». Ainsi, les Indépendants s’appuient sur une vision qu’ils considèrent «inédite», une voie nouvelle, celle de «l’équilibre». Et si d’aucuns considèrent que ce positionnement est une «neutralité indifférente des sans-opinions», les RNIstes répondent qu’au contraire, c’est la voie «pour créer la meilleure société possible», car dictée par le référentiel religieux «via les principes du Wasatya wa l’Itidal, l’islam est la religion du juste milieu». C’est ainsi que les membres de la formation politique, membre de la majorité, expliquent leur attachement aux «constantes fédératrices de la Nation, à savoir l’islam, la monarchie et le choix démocratique».

Emploi
Pour promouvoir le marché de l’emploi et la lutte contre l’informel, le RNI mise fortement sur le secteur des services. «Ce secteur est un réservoir d’opportunités pour les jeunes non diplômés ou sans qualifications reconnues ainsi que pour les Marocains sans emploi». Les propositions du RNI s’accordent sur la nécessité d’une réelle révolution dans le domaine de la formation professionnelle. Le parti mène un plaidoyer en faveur de la formation d’un million de jeunes sur les 5 années à venir, dans des métiers qui leur assureront un revenu. Les RNIstes sont convaincus que «l’éradication du chômage n’aura pas lieu sans l’incitation à l’investissement privé, ni sans redonner confiance aux investisseurs dans le climat des affaires de notre pays. Ceci passera par la garantie d’une sécurité douanière et juridique, la réforme des centres d’investissements régionaux ainsi que la promotion de la compétitivité des entreprises tout en consolidant les infrastructures et la logistique. Les propositions du RNI ont apporté de nouvelles mesures incitatives pour les TPME, compte tenu du rôle majeur que ces entreprises jouent dans la création des opportunités d’emploi». Le parti plaide également pour le lancement d’une révolution digitale «en associant l’ingénierie de la débrouillardise et le génie marocain aux nouvelles technologies». La formation propose d’accompagner, en réseau digital, un tissu de travailleurs indépendants tout en leur facilitant l’accès au foncier, au financement bancaire, au microcrédit ainsi que l’accès aux marchés internationaux.

Éducation
Le RNI propose ainsi de rendre obligatoire la réinsertion scolaire des élèves ayant abandonné l’école en les intégrant dans un système d’éducation non formelle ou en formation professionnelle. Offrir aux enfants souffrant d’un handicap la possibilité d’intégrer l’école et le monde professionnel a également été au cœur de la réflexion du RNI autour des réformes du secteur de l’éducation. «À cela s’ajoute l’élaboration d’une offre pédagogique destinée aux jeunes Marocains du Monde. Cette offre a pour premier objectif de créer un lien entre ces jeunes et la culture, l’histoire et la religion de leur pays. Une religion basée sur le respect et la coexistence». Selon les membres du parti, «l’éradication des problèmes du secteur passe inéluctablement par l’amélioration de la situation et des conditions d’exercice du corps enseignant et des cadres pédagogiques». Le RNI appelle dans ce sens à se pencher sur cette question en accompagnant ces effectifs, en prévoyant des indemnités pour ceux qui exercent dans les zones reculées et en révisant le système des salaires de manière à le rendre plus juste. Le RNI propose également de mettre en place un système contractuel avec les instances élues pour «réserver aux enseignants des logements de fonction convenables». Au niveau du supérieur, le parti propose la création de faculté nationale spécialisée dans les métiers de l’éducation et de la formation. «Cette faculté permettra de former des professeurs dans les méthodes pédagogiques les plus modernes, les techniques d’enseignement et les bases des sciences de l’éducation». Pour dépasser la crise que connaît l’université marocaine, les Indépendants suggèrent «une réforme globale qui s’étale sur la gestion de l’enceinte universitaire ainsi que les contenus pédagogiques qui y sont enseignés. Revoir le système d’orientation, la promotion de la recherche scientifique et l’intégration de l’esprit entrepreneurial dans l’approche pédagogique sont également au cœur des propositions du RNI». Le parti plaide également pour plus d’autonomie et de ressources pour les universités. S’agissant de la formation professionnelle, les propositions du RNI appellent à «l’élaboration d’un modèle alternatif basé sur la dualité théorie/pratique, notamment à travers la formation en alternance et la promotion des branches dont les débouchés sur le marché du travail sont palpables et rapides».

Santé
Dans ses propositions, le RNI a insisté sur l’importance de maîtriser le circuit de soins à travers la mise à disposition d’une médecine de proximité. Des centres de santé qui seront le premier contact du citoyen avec le médecin afin de réduire la pression sur les hôpitaux. Le RNI propose, pour réorganiser le circuit des soins, d’adopter un système de médecins de famille. Ce système contribuera fortement à l’amélioration de l’accès aux soins dans la mesure où chaque famille aurait à sa disposition un médecin à même de suivre son état de santé et de l’orienter si nécessaire dans son traitement. Revoir la carte de santé selon les besoins de chaque région est une recommandation que le RNI s’est engagé à défendre également. Il a ainsi proposé la création d’une «Maison de Santé» dans un cadre de partenariat entre un ensemble de communes locales pour améliorer les services et gérer de manière efficiente les ressources humaines disponibles. Le RNI propose également de mettre en place des facultés de médecine dans toutes les régions du pays. Il suggère dans ce sens d’instaurer un quota pour les étudiants de chaque région pour accéder à la faculté de médecine dans leur région, à condition d’exercer dans cette même zone territoriale après obtention de leur diplôme. Ceci permettra de soutenir l’équité territoriale et la stabilité professionnelle. Pour le parti, l’amélioration du système de santé passe également par «l’amélioration de la situation des médecins». Le RNI insiste à ce titre sur l’impératif d’encourager les médecins «à exercer dans les zones reculées en leur offrant les conditions de travail et des indemnités convenables». Le RNI propose aussi de créer des «réseaux régionaux polyvalents de santé. Ces réseaux seront indépendants dans leur gestion de ressources». Le parti défend, par ailleurs, la mise en place de centres d’appels pour conseiller à tout moment les citoyens.

Soutien aux TPME
Le RNI veut continuer à déployer l’approche par écosystème performant pour faire émerger des réseaux de petites et moyennes entreprises aux activités complémentaires, orbitant autour de locomotives industrielles fortes, «qu’il s’agisse de leaders industriels mondiaux ou de champions nationaux, afin de former des communautés de destin stratégiques, mieux organisées, plus réactives et plus compétitives». Selon le parti, le Maroc «doit continuer à apporter l’appui nécessaire aux différents acteurs, tout au long des chaînes de valeur, pour favoriser l’intégration locale de nos industries et leur enracinement national». Logiquement, la formation de la majorité, en partie auteure de ces politiques, affirme que «cette approche a clairement porté ses fruits et nous ne comptons pas changer cette formuler gagnante qui a permis au Maroc d’attirer de puissantes multinationales, ayant entraîné dans leur sillage l’implantation de plusieurs sous-traitants et fournisseurs nationaux». Concrètement, le parti ambitionne d’accélérer le développement de l’automobile qui devra générer plus du tiers de la création d’emplois industriels attendue à l’horizon 2025. Plus libéral que social sur cette question, le RNI affirme ainsi qu’il militera pour «la consolidation de la plateforme industrielle automobile de notre pays pour en faire une base de production pour toute la zone MENA».


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