Maroc

La dette chinoise à portée de main

Grâce à la mise en service d’une liaison avec Hong Kong via un mécanisme dit «Bond Connect», le dispositif vise à faciliter l’accès au troisième marché obligataire du monde. Il est évalué à 10.000 milliards de dollars (environ 8.783 milliards d’euros). Sauf que moins de 2% des titres y sont détenus par des investisseurs étrangers. Une ouverture qui reste néanmoins limitée puisque les autorités chinoises continuent de contrôler les flux de capitaux transfrontaliers et d’encadrer la convertibilité de la devise.

Pourtant le régime chinois a multiplié les tentatives de la sorte. La Chine avait, en effet, entrouvert ses marchés d’actions, en lançant en 2014 et 2016 deux plateformes connectant les Bourses de Shanghai et Shenzhen à la place hongkongaise. L’accès à la dette chinoise est adressé aux «investisseurs qualifiés», c’est-à-dire les fonds souverains, mais aussi les banques commerciales, les assureurs, les sociétés de courtage et les fonds d’investissements. Une aubaine pour les petites firmes financières étrangères qui étaient freinées par la réglementation stricte du régime chinois. Avant, seule une poignée d’investisseurs institutionnels étaient autorisés à accéder au marché obligataire chinois. Aussi, 85% de leurs placements étaient limités aux obligations souveraines et émissions des banques publiques.

D’après Standard Chartered, le dispositif pourrait attirer jusqu’à 100 milliards de yuans de capitaux (14,7 milliards de dollars) au deuxième semestre 2017. Une décision qui intervient au moment où la Chine essaie tant bien que mal de réduire la montée vertigineuse de ses dettes publique et privée issues d’une politique monétaire rigide, soit un endettement global représentant 250% du PIB. Cette politique a conduit les entreprises à annuler ou reporter des émissions obligataires pour un total atteignant 50 milliards de dollars, en l’espace d’un an, rapporte l’agence Bloomberg. Par ailleurs, le placement offre une rémunération des plus attractives. Le taux d’intérêt à 10 ans pour une obligation souveraine chinoise était d’environ 3,6%, contre 0,48% pour la même échéance en Allemagne ou encore 2,35% pour les États-Unis. Pourtant, certains investisseurs sont peu enclins à miser sur ces obligations. Leurs doutes portent essentiellement sur l’évolution du yuan, les restrictions mises en place sur les sorties de capitaux ainsi que l’état d’avancement des réformes des marchés financiers chinois. Pour les plus optimistes, le discours est tout autre.

La connexion doit rendre l’accès assez aisé aux marchés obligataires pour les investisseurs internationaux, rendant le contact plus facile avec les régulateurs hongkongais et les formalités administratives bien plus légères. Pour les analystes, le Bond Connect devra faciliter l’accès des investisseurs au marché obligataire chinois, ce qui en retour va faciliter la détention de Renminbis. Une monnaie appelée à devenir à long terme l’une des plus importantes devises.

D’ailleurs, la Banque Centrale Européenne (BCE) vient de placer pour la première fois une partie de ses réserves en yuans (l’équivalent de 50 milliards d’euros). Au Maroc, seule Attijariwafa Bank a parié sur le Renminbis, en développant en 2014 une offre qui introduit la monnaie chinoise dans ses opérations de commerce international.



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