Maroc

«La création de stations, un effet concret de la libéralisation»

Jean-Louis Bonenfant : Administrateur-directeur Général Total Maroc

Ayant succédé à Arnaud Le Foll le 1er septembre, en tant qu’administrateur-directeur général de Total Maroc, Jean-Louis Bonenfant a présenté les résultats semestriels de la filiale du groupe français. Un bon cru pour Total Maroc, qui a vu son résultat net social passer à 399,8 MDH, contre 215,1 MDH, une année auparavant. Comment le nouveau patron de Total Maroc analyse-t-il ces résultats dans cette première sortie ? Quelle est sa vision à moyen terme ? Éléments de réponse…

Les Inspirations ÉCO : Vous avez pris vos fonctions, il y a quelques jours et vous souhaitez vous inscrire dans la continuité du travail de votre prédécesseur. Concrètement, comment cela va se traduire ?
Jean-Louis Bonenfant :  Nous allons continuer le programme d’ouverture de stations-service conformément au business plan qui a été présenté lors de l’introduction en Bourse, c’est-à-dire 12 par an au minimum. Cela veut dire également que nous allons continuer le programme qualité, dans les carburants, les concepts… Nous avons prévu aussi des investissements relativement importants à la fois dans le GPL, parce que nous réalisons une performance dans ce segment, qui mérite d’être soutenue. Nous allons investir dans la logistique pour sécuriser nos importations et satisfaire les obligations de stocks stratégiques.

Total Maroc a réalisé des résultats performants au 1er semestre 2016. Quelle analyse en faites-vous ?
Les résultats financiers sont très bons puisqu’ils ont doublé. Ils ont pour origine des éléments structurels qui sont, par exemple, le développement réseau et le développement des ventes. Nos ventes ont en effet augmenté de 9% au 1er semestre, ce qui est absolument remarquable dans un marché qui a dû se développer moins que cela. Il y a également le développement des concepts qui a généré de la marge. Quelques éléments conjoncturels ont également influencé les résultats, notamment l’environnement pétrolier, les prix sur stocks, l’évolution des cours sur le 1er semestre. Il y a aussi un accès aux approvisionnements produits dans un marché pétrolier favorable avec des prix relativement bas.

Quelles ont été les incidences de l’arrêt de la Samir sur le business de Total Maroc ?
L’arrêt de la Samir a rendu l’importation indispensable, mais il se trouve que Total, par son envergure mondiale, a une bonne pratique du marché pétrolier dans son ensemble. Nous avons pu importer et constituer des réserves sans difficulté. Nous avons pu pallier ainsi l’arrêt de la Samir, dans des conditions économiques favorables pour les importateurs.

Quel bilan, à mi-parcours, faites-vous de la libéralisation des prix des carburants ?
Le marché a gagné en maturité. Un des effets concrets de la libéralisation, c’est que les acteurs ont créé plus de stations parce que le marché est sans doute plus attractif. Nous, au sein de Total, nous n’aurions pas ouvert autant de stations, si nous ne gagnions pas d’argent. Nous gagnons de l’argent, nous créons des stations et, résultat, cela génère de l’emploi. Je pense que le contribuable marocain peut être content, le consommateur trouve des produits de qualité convenable et intéressants. Je pense que, finalement, c’est un bilan positif.

À l’instar des concurrents, Total Maroc a lancé un concept franchisé avec La Croissanterie. Est-ce une manière de rattraper le retard à ce niveau ?
La Croissanterie est un concept que Total connaît bien, en particulier en France. Total est franchisé à La Croissanterie dans un nombre très important de stations. Nous connaissons bien la qualité du concept et des produits. Nous avons alors naturellement décidé d’implanter La Croissanterie au Maroc, dans un concept pur. Les produits arrivent surgelés de France, la chaîne du froid est méticuleusement respectée avec des contrôles de qualité. Aujourd’hui, dans la station de Mazagan, sur l’autoroute, vous avez un croissant qui a exactement le même goût que celui de France, fait selon les règles du franchiseur dont les qualités sont parfaitement respectées

Quel est le rôle du Centre d’expertise réseau et digital implanté à Casablanca et destiné à l’Afrique ?
Le Centre d’expertise réseau et digital a été voulu par Paris, pour se nourrir en fait du savoir-faire de Total Maroc dans les domaines du réseau et du digital. Le rôle du centre est de voir ce qui se fait de bien ici et de le démultiplier partout sur le continent africain. Il s’agira aussi d’apporter les bonnes pratiques d’autres pays dans le réseau Total Maroc. Cela va être un nivellement par le haut. 


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