Maroc

La CEA tresse des lauriers au Maroc

L’exception marocaine en Afrique du Nord est une nouvelle fois soulignée par un rapport de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique . L’instance onusienne salue la bonne tenue de l’économie marocaine, notamment l’apport du Plan Maroc Vert à la structuration du secteur agricole.

«Le Maroc est l’un des rares pays d’Afrique du Nord dont la croissance n’a pas été perturbée par l’instabilité politique et sécuritaire». Ce constat est de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), qui vient de publier des études consacrées à l’évolution économique de plusieurs pays africains, dont le Maroc. Dans l’ensemble, «le profil du Maroc» est plutôt enviable comparé à de nombreux pays. Le document de l’instance onusienne cite plusieurs points positifs pour l’économie marocaine, le taux de croissance honorable réalisé l’année dernière. «Après une année 2014 marquée par une croissance économique relativement modeste (2,4%), la croissance devrait rebondir à 4,4% en 2015, notamment du fait d’une excellente campagne agricole», écrit le rapport.

Valeur ajoutée
En parlant du secteur agricole, la CEA constate que «le Plan Maroc Vert a en effet permis de réduire la volatilité de l’agriculture, notamment grâce à une progression de la contribution des spéculations agricoles à forte valeur ajoutée». Sur la période 2008-2013, le secteur agricole a enregistré une croissance oscillant autour d’une moyenne de 9,3%, contre 4,3% pour l’économie nationale, ajoute le document. Ainsi, la valeur ajoutée agricole, qui représente environ 13% du PIB, a progressé de 7,8% en moyenne par an entre 2008 et 2014.

INDH
En termes de développement humain, la CEA estime que le Maroc a réalisé, bien avant l’échéance de 2015, la plupart des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’éradication de l’extrême pauvreté, la lutte contre la faim, l’alphabétisation et l’éducation de base, ainsi que le combat contre le VIH/sida et le paludisme, ou encore l’accès à l’eau potable figurent parmi les objectifs atteints par le royaume. «Les investissements réalisés par le pays lui ont permis de réduire sensiblement son déficit dans le domaine du développement humain, avec un indice de développement humain qui passe de 0,351 en 1980 à 0,491 en 2000, enfin à 0,617en 2014», écrit la CEA.

Exclusion humaine
Pour autant, tout n’est pas rose dans le tableau dressé sur le Maroc. En effet, le rapport constate que «malgré des progrès continus dans les domaines économiques et sociaux, le Maroc a de nombreux défis à relever pour consolider sa croissance et asseoir un modèle de développement durable et inclusif». Ces principaux défis se résument en «l’exclusion humaine, (qui constitue) un handicap au développement durable inclusif». En plus de rendre le Plan Maroc Vert moins dépendant des aléas climatiques, les autres défis concernent le renforcement des nouvelles filières industrielles, en consolidant la position du Maroc dans les chaînes de valeur automobiles et dans l’industrie aéronautique. Aussi, il est recommandé de concrétiser davantage la mutation structurelle du secteur des phosphates et dérivés, «tout en renforçant le leadership du Maroc sur le marché mondial». 


 

Résorber les inégalités régionales

Selon la CEA, le Maroc doit aussi redynamiser son secteur touristique, affecté par les aléas conjoncturels. Il est également conseillé de trouver de nouveaux relais pour les secteurs en quête d’une nouvelle trajectoire de croissance, à savoir les télécommunications, les services financiers, l’immobilier et la délocalisation des entreprises, «dont le développement s’est ralenti». Le royaume doit aussi renforcer le potentiel de croissance de certains secteurs comme l’agroalimentaire, la pêche et l’aquaculture. S’agissant de son modèle de développement, le Maroc doit résorber les inégalités régionales: quatre régions sur 12 (Casablanca, Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Fès) totalisent près de 64 % du PIB. Si la CEA note que le royaume a mis en place un certain nombre de stratégies pour assurer un développement économique équitablement réparti sur le territoire, elle estime que «d’importants efforts restent à faire».


whatsapp Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp

Évolution des prix des fruits et légumes à Casablanca



Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page